A La Grande Ourcq, entrez dans la constellation de la récupération...
A l’occasion de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets qui va durer jusqu’au 25 novembre, focus sur l’action d’une association qui agit au quotidien en Seine-Saint-Denis pour diminuer nos déchets et donc mieux consommer.
C’est via le 180 avenue Gaston-Roussel à Romainville qu’on entre dans la constellation de la récupération... Autrement dit, bienvenue dans les locaux de la Grande Ourcq, ressourcerie portée par l’association du même nom. Soient 400 m2 situés dans le quartier du Bas-Pays à Romainville que nous fait visiter Marie Vilain, une des 3 salariés d’un projet initié par un collectif d’habitants en 2018 : « La Grande Ourcq, déroule-t-elle, c’est physiquement un ex-entrepôt d’un cuisiniste qui nous permet d’accueillir à la fois une boutique de 150 m2 où nous revendons des objets de seconde main, mais aussi deux ateliers dédiés à la menuiserie ainsi qu’à la couture et aux petits travaux. Et puis, nous avons également installé une cabine de sablage qui nous permet de décaper des meubles en projetant du sable ou de la coquille de noix. »
Dans ce bric-à-brac généraliste où rien ne se perd et tout ou presque se recycle, on trouve encore un atelier de test et de réparation pour des appareils de petit électroménager.
Moins jeter : un réflexe à créer
« Nous sommes des généralistes de la récupération, pose Marie Vilain. Ce que nous ne prenons pas, ce sont juste les vieux matelas pour des questions d’hygiène et les produits dangereux, sinon on récupère vêtements propres, vaisselle, mobilier, livres, articles de sport... Et, une fois la collecte effectuée, on trie, nettoie et répare si besoin. Parce que bien sûr, notre objectif final est bien de promouvoir le réemploi. La philosophie générale qui sous-tend notre action, c’est évidemment d’inciter le public à consommer autrement et à réfléchir à l’acte de jeter. »
Un credo qui, bien que largement bousculé par les différents confinements, a quand même permis les rares mardis de collecte organisés entre septembre et fin octobre d’accumuler à chaque fois entre 300 kilos et plus d’une tonne d’objets divers. De quoi donc fournir la boutique de La Grande Ourcq où s’alignent des prix modiques : « Un grille-pain ou un radio-réveil, c’est 2 euros chez nous, les vêtements vont jusqu’à 8 euros pour un manteau, 3 euros pour une paire de chaussures, de 50 centimes à un euro pour les livres. Des chaises partent à 5 euros. Le seul bouche-à-oreilles a déjà bien alimenté nos stocks. »
Reste une fois le déconfinement acté à pouvoir faire vivre les ateliers couture ou menuiserie de la Fabricothèque où la petite équipe (3 salariés) de la Grande Ourcq entend bien « apprendre à bricoler et à réparer à un maximum de gens, toujours avec la même idée de moins jeter. »
L’espoir d’un Noël différent
Une manière aussi de développer enfin le modèle économique de l’association également alimenté par un système d’abonnement à ses ateliers. Car pour le moment, La Grande Ourcq prend de plein fouet les restrictions sanitaires imposées par la pandémie de Covid-19. « Toutes les animations et les ateliers qu’on ne peut pas faire, ce sont des rentrées en moins dans notre fonctionnement », déplore l’équipe de l’association.
Heureusement pour rester à flots, la Grande Ourcq a pu bénéficier d’une aide de 10 000 euros cet automne : une bouffée d’air financière apportée par le fonds d’aide d’urgence abondé à hauteur de 9 millions d’euros par le Conseil Départemental en direction des associations et entreprises solidaires dont les finances ont été fragilisées par la vague du coronavirus.
Et puis, la Grande Ourcq mise aussi sur un Noël différent, moins versé sur une consommation effrénée : « Tous nos jouets sont de seconde main, mais en très bon état, ils ont tout à fait leur place sous un sapin, glisse Marie Vilain. Alors, ce serait bon signe si déjà quelques parents osaient faire le pas de venir se procurer leurs jouets chez nous plutôt que via Amazon ou dans la grande distribution. » Une idée loin d’être à jeter...
Plus d’infos ici sur la Semaine Européenne de Réduction des Déchets

Portée par le Département, la dernière promotion de l’édition 2020 de l’appel à « Agir In Seine-Saint-Denis » a également fait la part belle aux associations participant à la transition écologique. A Saint-Denis, en septembre dernier, ont ainsi été primés différentes initiatives associatives incitant, à l’instar de la Grande Ourcq, à moins jeter et consommer autrement. Parmi celles-ci, Fasol à Rosny qui dans le quartier du Pré-Gentil a ouvert l’usage d’une menuiserie aux habitants pour qu’ils fabriquent ou réparent des meubles ou objets en bois. Fondée en 2018 par la Pantinoise Magalie Fouet, l’association « 2M Solidaire » a donné naissance à la première plateforme de vide dressing gratuite permettant des dons de vêtements pour des personnes en insertion professionnelle. Enfin, basée à Saint-Denis, l’association Coïncide cherche avec sa Bi-Cyclerie à monter un service de collecte et de valorisation des déchets à destination des restaurateurs. Le tout à vélo.
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