Vérino, un stand-uppeur bien dans son époque
À 38 ans, le montreuillois Olivier Balestriero, dit Vérino, est un humoriste qui entre dans la lumière. Après un spectacle joué à guichet fermé à l’Olympia et plus de 60 passages dans l’émission de Laurent Ruquier "On n’demande qu’à en rire", il fait ses premières armes dans des séries télévisées, tout en produisant les comiques de la nouvelle génération.
« Le rire est un exutoire et permet de sortir ensemble des zones d’inconfort » témoigne Vérino qui se languit de retrouver son public depuis mars 2020. Conscient du « rôle salvateur du divertissement dans une période extrêmement anxiogène », il enregistre désormais ses sketchs directement dans son salon du Bas-Montreuil et diffuse tous les samedis matin d’hilarantes vidéos sur sa chaîne youtube et sa page Facebook. Un pari gagnant pour l’humoriste ultra-connecté qui cumule plus de 90 millions de vues sur internet depuis ses premiers shows en ligne en 2016.
Un parcours fulgurant dans des salles prestigieuses
Originaire de Nancy, le jeune Olivier découvre à 7 ans les sketchs de Jean-Marie Bigard et se prend d’admiration pour les humoristes. Après un DEUG d’athlétisme, à 20 ans il cède à sa passion pour la scène et débarque à Paris avec son amie et soutien de toujours. Le jeune homme suit pendant six mois le cours Florent « pour apprendre à jouer la comédie et être bon seul devant un public » et se lance à la conquête des cafés-théâtres parisiens.
Pendant quatre ans, il écume les festivals internationaux : Juste pour rire à Montréal, le Montreux Comedy Festival, les rencontres Youhumour en Belgique... et enchaîne les premières parties d’artistes reconnus (Franck Dubosc, Anthony Kavanagh, Stéphane Rousseau...) dans les Zéniths de toute la France. En 2009, il écrit son premier one-man-show qu’il présente plus de 200 fois au Théâtre de Dix Heures à Paris. L’artiste fait alors le pari fou de remplir l’Olympia par une promotion faite uniquement sur les réseaux sociaux. Jouée à guichet fermé, la représentation est un énorme succès qui le rapproche définitivement de la communauté internet.
« J’ai été contacté par le plateau de Cyril Hanouna puis par l’émission On n’demande qu’à en rire de Laurent Ruquier » confie le comique, qui présentera plus de 60 sketchs devant les jurés. L’attachant stand-uppeur confie toutefois avoir été un peu frustré par les sujets imposés et la brutalité du milieu de la télé-réalité. Très attaché au contact direct avec les spectateurs, il s’installe à Montreuil et se produit souvent dans des bars de la ville avec d’autres humoristes moins connu·e·s. « Le public de la Seine-Saint-Denis est très chaleureux et j’ai parfois le plaisir de voir des connaissances du quartier dans le public, ce que j’adore ! ».
Un humour 3.0, cash et bienveillant
Marié et amoureux, papa fatigué mais comblé par ses trois enfants, Vérino puise l’inspiration dans son propre quotidien et « cherche à toucher les sujets qui grattent pour briser la glace ». Adepte de l’auto-dérision, il fait rire aux larmes en abordant la vie de couple, le féminisme, le racisme, l’écologie... avec quelques excursions dans le registre de l’humour noir. Un brin cabotin, Vérino impressionne par un jeu à la fois fluide et précis et des punchlines balancées avec tendresse mais toujours à une cadence folle. En 2013, il s’essaie au cinéma en jouant dans le film Ponzy avec José Garcia puis interprète le boss de Kyan Khojandi dans la mini-série Bref de Canal +.
Un an plus tard, l’artiste crée l’Inglorious Comedy Club qui accueille les meilleurs humoristes actuels : Bérangère Krief, Nora Hamzawi, Baptiste Lecaplain... « Le club cherche à faire émerger de nouveaux talents en permettant aux comiques de se rencontrer. On passe des supers moments à boire des pots après les enregistrements ». Vérino a ainsi produit les humoristes séquano-dionysien·ne·s Kheiron, le Comte de Bouderbala, Seb Mellia, Yacine Belhousse, Naïm, Sébastian Marx, Urbain Courty, Dedo.... qui sont aussi des amis proches.
Artiste 3.0, Vérino emploie sans complexe les outils numériques et filme ses vannes sur scène dos au public à la fin de ses différentes représentations pour les partager sur les réseaux sociaux. « Internet m’a offert un extraordinaire espace de liberté et m’a aidé à toucher les gens susceptibles d’aimer mon travail ». Et la stratégie est plus que payante : en quelques années, l’humoriste multiplie ses ventes de billets par deux à Paris et par quatre en province, passant de salles de 200 à 1000 places, souvent complètes avant les spectacles.
La crise sanitaire a mis un coup d’arrêt aux tournées de l’artiste qui a innové en diffusant sur youtube des sketchs tournés sur la scène vide du Théâtre Libre de Paris puis directement à domicile. Il prévoit de jouer début 2022 à Clichy-sous-Bois, Drancy et Le Blanc-Mesnil et aura certainement des anecdotes insolites à partager dans le très attendu monde post-covid...
Crédit-photo : Julien Weber
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