Nayra, l’étoile montante du rap français
À 22 ans, cette jeune artiste dionysienne est chanteuse, rappeuse, autrice, compositrice, interprète, militante... Passionnée par la musique depuis l’enfance, elle a su rassembler des centaines de milliers de fans en publiant de très nombreux clips, remix et autres freestyles sur les réseaux sociaux. Portrait d’une autodidacte bourrée d’énergie.
« Le rap permet d’exprimer tout de suite et pratiquement sans filtre ce que l’on ressent. J’ai toujours adoré cet art qui se rapproche le plus de la réalité », affirme celle qui a chanté son premier titre à tout juste 12 ans sur la scène d’une MJC. « Je suis quelqu’un de très direct et j’ai envie de parler du monde tel qu’il est pour qu’il puisse évoluer un jour ». Il faut croire que son écriture efficace et sensible a touché un large public puisque la chanteuse est soutenue par une petite armée de 200 000 cyber-fans sur les réseaux sociaux.
L’envol d’une rappeuse 2.0
Pour Nayra, tout a commencé... sur internet, bien sûr. Influencée par Oum Kalthoum écoutée par sa famille, NTM ou Diam’s, la remuante adolescente apprend en autodidacte la guitare puis enregistre devant l’ordinateur de sa mère des vidéos de freestyle qu’elle met en ligne « pour faire kiffer ses potes ». À 13 ans, elle gagne sur Facebook un concours de rap « contre 29 garçons », ce qui lui permet de travailler avec des beatmakers (compositeurs de morceaux instrumentaux de hip hop) et des producteurs musicaux.
Un an plus tard, la jeune fille mobilise ses copains du quartier Basilique à Saint-Denis pour le tournage d’un remix de Lacrim qui dépasse les deux millions de vues. « J’ai voulu tourner en dérision les clichés du street rap et proposer un clip joyeux, un peu solaire dans mon quartier que j’aime tant... ». Très attachée à sa fan-base, la pétillante lycéenne qui partage sa chambre avec son frère et sa soeur poste ensuite sur Youtube des freestyles filmés dans la voiture familiale, seul espace disponible, sur des sujets comme la vie en banlieue, l’amour ou les ravages des clichés communautaires...
En 2016, Nayra réalise un premier clip officiel Non avec un label indépendant où elle chante sa passion « à perpétuité » pour le rap français et son envie de laisser une trace dans un genre musical où les femmes sont souvent minoritaires.
Une douzaine de singles et 300 concerts à ce jour
La Dionysienne s’insurge dans un clip rageur contre l’algorithme de Parcoursup qui, malgré un bac scientifique avec mention, rejette sa demande d’entrer à la Sorbonne « en dehors de sa zone géographique ». Inscrite à l’université Paris XIII, elle mène de front une licence en information et communication, un job étudiant dans un magasin de chaussures et les scènes musicales pendant le week-end.
La chanteuse célèbre son quartier et les rues bigarrées de Saint-Denis dans des vidéos dansantes. Repérée par une boîte de production de M6, elle choisit de ne pas négocier sa liberté artistique et ne travailler qu’avec « des gens avec qui elle s’entend bien humainement », à savoir une équipe composée d’un producteur, une styliste et un manager. La rappeuse se dévoile en abordant des sujets plus intimes : la mort d’une amie ou la pression mise par les familles sur les filles.
L’année 2020 marque un tournant pour la jeune artiste qui se voit proposer d’animer des ateliers autour du rap dans le cadre d’un parcours CAC au Collège Fabien de Saint-Denis. « J’ai cherché à libérer le plus possible leur parole sur le monde autour d’eux et leur vie de banlieusards. Je leur ai ensuite donné des techniques pour qu’ils composent et enregistrent leur propre morceau et nombre d’entre eux m’ont littéralement bluffée ! ».
L’hyperactive étudiante gagne le concours du Grand Zébrock puis bénéficie d’un accompagnement musical et technique d’une année avant de chanter en septembre ses titres les plus marquants à la Fête de l’Humanité.
Très reconnue dans le milieu du hip hop et du RnB, Nayra est en train de renverser les vieux codes du rap en produisant des textes bruts à fleur de peau, qu’elle mêle souvent aux sonorités orientales liées à son enfance et son héritage maroco-égyptien. Avec une telle énergie et un tel talent créatif, nul doute qu’elle fera partie des grandes artistes de demain.
Crédit : L’écho des banlieues
Dans l'actualité
Des échecs pour favoriser la réussite
Plus de 300 élèves d'écoles et de collèges de Seine-Saint-Denis ont participé le 1er février à un championnat départemental d'échecs au gymnase El (…)
Il·elles parlent du PRISME : Stéphane Troussel (1/5)
Le 1er février, le PRISME, équipement sportif inclusif, a été inauguré à Bobigny. Stéphane Troussel, président du Département de la (…)
PRISME à Bobigny : suivez le guide !
Un dojo pour les arts martiaux, une salle d'armes, des terrains de basket 3x3, une salle de balnéothérapie... le PRISME, équipement sportif et (…)
Le PRISME : une inauguration inclusive, populaire et festive
Vous avez été plus de 1000 à venir découvrir le nouvel équipement sportif départemental à Bobigny le 1er février. Tony Estanguet, nos champions (…)
Village olympique : dernière ligne droite avant l’héritage
La SOLIDEO a dévoilé le 30 janvier sa feuille de route pour achever la transformation du Village des athlètes en quartier de vie. Logements (…)
Prithika Pavade veut rebondir plus haut encore
A 20 ans, la pongiste de Seine-Saint-Denis a déjà participé deux fois aux Jeux olympiques. 20e mondiale, elle compte 14 titres nationaux dont un (…)