La musique, appassionato
Le festival de Saint-Denis s’est ouvert mardi 30 mai pour une superbe édition anniversaire : depuis 50 ans, les plus prestigieux musiciens, les plus grands orchestres viennent faire résonner la Basilique de Saint-Denis et enchanter le public.
Penser au Festival de Saint-Denis, c’est un peu comme lorsqu’on sort d’un concert : on n’est pas vraiment capable de se souvenir avec précision des instants qui nous ont le plus émus, mais encore sous le charme des beautés écoutées.
Et il y en a eu beaucoup, de ces moments de grâce ! Dès ses débuts en 1967, le Festival a mêlé les grandes œuvres du répertoire classique, les grands ensembles orchestraux et leurs chefs, les artistes en devenir et la musique contemporaine. Le compositeur américain Philip Glass, créateur de la musique minimaliste y a même dirigé ses œuvres dès 1977.
La renommée du Festival grandit et en 1979 débute le partenariat avec les orchestres de Radio France. Avec un concert resté dans les mémoires : l’Orchestre national de France jouant La Symphonie des mille de Mahler, dirigé par Seiji Ozawa, avec Barbara Hendricks. Les œuvres de Gustav Mahler étaient alors rarement jouées. En choisissant de les programmer régulièrement au Festival, Jean-Pierre Le Pavec le directeur de l’époque, a contribué à leur redécouverte.
Depuis plus de trente ans, ce partenariat avec Radio France a accru la notoriété du Festival dionysien. Les concerts de l’Orchestre national de France sont radiodiffusés et également proposés à l’Union européenne de la radio.
Les grands chefs viennent volontiers, attirés par les noms de ceux qui les ont précédés, mais aussi par la Basilique elle-même. « Elle est le premier atout pour les convaincre, explique Nathalie Rappaport, directrice du Festival. Non seulement son acoustique donne leur pleine dimension aux œuvres symphoniques, aux grands oratorio, mais son histoire ajoute encore à la beauté des lieux. »
Manifeste de l’art gothique, tombeau des rois de France, plus encore que la dimension de la nef, c’est son atmosphère qui séduit les artistes.
Esa Pekka Salonen, Kurt Masur, Vladimir Jurovski, Mikko Franck, Riccardo Mutti, Pierre Boulez, Sir Colin Davis, Valery Guergueiv, Myung-Whun Chung, Christophe Rousset, Daniele Gatti… Impossible de les citer tous, mais ils ont marqué les mémoires. Nathalie Rappaport se souvient particulièrement « du Requiem de Verdi dirigé par Riccardo Muti en 2009, à la tête de l’Orchestre national de France, avec le Chœur de Radio France. Un moment de pure beauté ».
150 000 jeunes sensibilisés
Stéphanie Prigl d’Ondel est l’une des bénévoles qui placent les spectateurs lors des concerts. « Nous sommes 150, tous amoureux de la musique. J’ai entendu tellement de chefs d’œuvre ! Mais j’ai eu la grande chance d’écouter l’incomparable violoncelle de Rostropovitch... »
Guillaumette Beaury est élève en chant baroque au conservatoire d’Aubervilliers-La Courneuve avec lequel le Festival entretient des liens étroits. Ainsi, l’an dernier elle a suivi une master class avec la mezzo-spoprano Karine Deshayes. « Avec beaucoup de bienveillance, d’autres mots, j’ai beaucoup appris. Un souvenir du Festival ? Davide Penitente de Mozart avec Sandrine Piau. J’y ai amené une amie à son premier concert classique, elle s’en souvient aussi ! »
Chaque année, le Festival de Saint-Denis mène des actions de sensibilisation auprès des jeunes, notamment au sein des parcours Culture et art au collège avec le Département. Depuis 25 ans, 150 000 jeunes ont été sensibilisés ! Pour le Festival, la musique classique est un patrimoine à partager avec tous.
Sans doute les collégiens se souviennent-ils de cette générale du Requiem de Mozart dirigé par Kurt Masur. A la sortie l’un d’eux me déclarait : « Le Requiem ? Trop mortel ! »
Quant à moi, je raconte souvent l’une de ces créations au croisement de cultures que le Festival propose chaque année.
Goran Bregovic créait Mon cœur est devenu tolérant, un oratorio sur le thème de la réconciliation entre les trois religions monothéistes avec un son orchestre des mariages et des enterrements, un orchestre à cordes arabo-andalou, un choeur religieux polonais, la chanteuse juive Dana International.
Un concert si chaud que le public debout lançait les coussins vers le sommet de la nef !
Crédit photos : FSD/S. Chambert
Encore une fois, de grands chefs et de grands orchestres : Teodor Currentzis, Daniele Gatti et leur Mahler Chamber Orchestra. Le violoniste Renaud Capuçon, habitué de Saint-Denis depuis ses débuts, dirigé cette fois par Sofi Jeannin, le violoncelle virtuose Edgar Moreau dans l’intimité de la salle de concert de la Légion d’honneur, une création d’Ibrahim Maalouf et bien d’autres beautés...
Du 30 mai au 30 juin 2017
Festival-saint-denis.com
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