L’amical des aînés
Depuis trois ans, chaque jeudi et samedi, Gilles Morin suit un rituel immuable : se rendre à l’Hôpital René-Muret de Sevran, pour donner de son temps, une écoute et du réconfort à des personnes âgées pour lesquelles lui et les autres bénévoles des petits frères des Pauvres sont les seules visites.
Sa première fois, Gilles Morin s’en souvient avec un amusement dans la voix. « Je n’avais jamais fait ça et me suis demandé comment j’allais m’en sortir ! », en plaisante-t-il aujourd’hui. Ce jour remonte à trois ans. Bénévole depuis six mois aux petits frères des Pauvres, il met alors sur pied une équipe d’accompagnants à l’Unité de soins de longue durée de l’Hôpital René-Muret de Sevran, en étroite collaboration avec le service animation de ce dernier.
L’établissement héberge des personnes âgées avec « des pathologies assez lourdes ». À une quinzaine d’entre eux, les plus isolés, lui et sept autres bénévoles viennent tenir compagnie, deux heures par semaine, les jeudis et samedis.
« Pour leur apporter du réconfort, des informations sur ce qui se passe à l’extérieur, détaille-t-il. Parfois nous les amenons dans un des restaurants des petits frères des Pauvres, quelquefois en vacances ».
De Paris Match à Mozart
La première personne qu’il rencontre est renfermée, ne sait ni lire, ni écrire et n’entend pas très bien. « Lors de la deuxième visite, se rappelle-t-il, j’ai eu la chance d’arriver avec un Paris Match. Nous nous sommes mis à regarder les images, les commentaires, etc. »
Avec une autre, ce sont souvent des moments passés à écouter de la musique classique, depuis qu’une discussion avec elle les a aiguillés sur ce penchant. « Nous nous adaptons à la personne. Si elle n’est pas en forme ou n’a pas envie, parfois nous ne pouvons passer que 10 minutes avec elle », précise-t-il.
Un retour énorme
Il y a aussi cet ancien bottier, aujourd’hui décédé, qui avait confectionné les bottes portées par Brigitte Bardot dans le clip de la chanson « Harley Davidson » et qui adorait parler de plein de choses. « Il nous disait qu’avec sa fille ça n’allait pas, qu’il l’avait reniée. Tout doucement, nous lui parlions de pardon. Un jour, elle est venue. La deuxième fois, ils se sont parlé. Il a pu partir en paix... », dit-il.
Pour toutes ces personnes, ces rendez-vous constituent une véritable bouffée d’oxygène qui vient les sortir de la torpeur de leur quotidien. Trois ans plus tard, la première personne à qui il avait rendu visite les attend ainsi toujours avec impatience. « Nous l’avons vu progresser, se réjouit Gilles Morin. Maintenant, elle va même chercher des livres pour que nous les regardions ensemble. Elle nous renvoie des choses magnifiques. »
« Beaucoup d’investissement »
C’est pourtant par hasard que Gilles Morin a débuté il y a trois ans son engagement aux petits frères des Pauvres. Une simple question de proximité de l’association avec son domicile. Il réfléchissait depuis longtemps à une activité bénévole mais, comme il le reconnaît, « quand on travaille, il y a toujours une bonne raison pour repousser ». Jusqu’à la retraite.
« La première année n’est pas facile, confie-t-il. J’étais responsable d’une équipe de vente dans le milieu médical. Dans ce métier, nous avons beaucoup de contact. Puis plus rien... »
Depuis, il y consacre trois demi-journées par semaine, « sans compter les réunions ». Mais s’il avoue que « c’est beaucoup d’investissement », il tient immédiatement à saluer celui des autres bénévoles, « extraordinaires » : Anne-Marie, Claude, Françoise, Liliane, Isabelle, Patrick et Françoise, Fatima. Une équipe très proche et soudée, au sein de laquelle il affirme avoir trouvé sa place.
Pour en savoir plus sur les petits frères des Pauvres : www.petitsfreresdespauvres.fr
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