Deux étoiles sur le tatami de Tokyo
Demain et après-demain, les Etoiles du Blanc-Mesnil Margaux Pinot (n°2 mondiale -70kg) et Madeleine Malonga (n°1 -78kg) entrent en lice, prêtes à suivre les pas argentés de la Noiséenne Amandine Buchard. Eliminé en huitièmes, le Montreuillois Alexandre Houssein lui se projette déjà sur 2024…
Comme la Noiséenne Amandine Buchard (moins de 52 kg), médaille d’argent à Tokyo après des années difficiles, les stars de l’Etoile Sport Blanc-Mesnil Margaux Pinot et Madeleine Malonga arrivent « pour revenir chacune avec une médaille ».
Inséparables, elles se soutiennent « sur une route qui ne fut pas facile. Avant tout, nous restons amies, nous voulons nous épauler l’une l’autre pour tout donner de bout en bout afin de ne rien regretter ». La championne du monde 2019 Madeleine Malonga prend plus facilement la parole, tout en enviant « le calme et le feu de Margaux ».
Pour leurs premiers Jeux, les Blanc-Mesniloises, 27 ans chacune, espèrent bien marquer l’histoire. En -70 kg, championne d’Europe 2020 Margaux Pinot sera la première à ouvrir le bal, demain… Avant que Malonga ne suive, jeudi, chez les -78 kg. Pour une fin à l’unisson on l’espère.
La première aura vécu des qualifications presque aussi difficiles que le tournoi olympique lui-même. Au coude à coude en permanence avec la championne du monde 2019 de la catégorie, la Tricolore Marie-Eve Gahié, elle s’était déjà presque résignée à vivre Tokyo depuis son canapé. Et puis, la n°2 a supplanté la n°1, décrochant d’abord un titre de championne d’Europe puis de vice championne d’Europe, alors que Marie-Eve Gahié restait à quai. Rappelant à quel point cette règle d’un représentant par nation est dure...
Madeleine Malonga, elle, aura connu une préparation moins agitée. Certes dépossédée de son titre de championne du monde 2019 (battue en finale en 2021 par sa grande rivale Anna-Maria Wagner), elle a toutefois les idées très claires sur son plan de bataille à Tokyo. Pas grand-chose ne perturbe de toute façon « Mado », la force tranquille, elle l’élève-infirmière qui avait pris le report des Jeux du fait du Covid avec sagesse. « D’abord, j’ai été prise dans un sentiment mêlé de déception, parce que j’étais prête, et, de soulagement, parce que je ne me voyais pas faire du sport pendant que d’autres étaient au charbon, dans un réel vrai combat. Seul sauver des vies doit l’emporter ! Moi l’impatiente, j’ai donc appris la patience avec ce bonus d’un an de préparation olympique. », nous confiait-elle l’année dernière à la même époque.
Coachée à Tokyo par un Larbi Benboudaoud avec lequel elles partagent la connexion séquanodionysienne – le directeur des équipes de France est originaire de Dugny- les Blanc-Mesniloises sont prêtes à faire voir des Etoiles à leurs adversaires.
Houssein donne rendez-vous dans 3 ans
Tokyo 2021, Alexandre Houssein s’en souviendra longtemps. D’abord parce qu’il aura été porte-drapeau de son pays, Djibouti. Ensuite en raison de son tournoi, conclu en 8e de finale face au futur vice-champion olympique. Après un premier tour expéditif, le licencié au Red Star Club Montreuil s’est retrouvé face au Géorgien Lasha Shavdatuashvili, champion du monde en titre : « D’entrée, j’ai eu du mal à saisir les revers de son kimono, mouillés. De même, j’ai du mal à saisir son dos avec le dossard qui glisse. Ce fut une vraie guerre parce que nous nous sommes rendus coup pour coup. Malheureusement, je tombe légèrement sur le côté : ça me coûte la victoire. Je l’ai senti entamé physiquement, si j’avais pu l’emmener au golden score… Certes, je suis déçu de ne pas être allé au bout de ce combat. Il ne me manque pas grand-chose pour aller chercher les meilleurs de ma catégorie ».
Lève-toi et marche
Double médaillé de bronze aux championnats d’Afrique, cet étudiant en management était l’un des quatre athlètes de Djibouti : « Je suis fier et confiant pour la suite. Après un mois de repos, je vais repartir de plus belle en septembre. Je serai au top de ma forme en 2024. Même dans des conditions très spéciales, je viens de vivre une aventure exceptionnelle, magique. Ainsi, je serai préparé pour la prochaine. J’ai aussi vécu une relation fusionnelle incroyable avec mon coach (Michel Lebrun) : cela m’a permis de me dépasser comme jamais ».
De ce jour-là, pour sa première participation olympique, Alexandre Houssein a vu, aussi, « un signe du destin parce que le fils de mon coach Sasha a marché pour la première fois de sa vie. Notre histoire va continuer à être belle… ».
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