Zéphyr, un vent nouveau pour la prise en charge des enfants autistes
Depuis mai dernier, un hôpital de jour accueille 20 enfants autistes âgés de 2 à 12 ans à Saint-Denis. Créé à l’initiative de l’hôpital de Saint-Denis et de la ville, ce lieu pluridisciplinaire vient combler un manque dans un secteur qui ne comptait jusqu’à présent aucune structure de ce type.
Des espaces de relaxation, des couleurs douces et non agressives, une pataugeoire ou encore une salle de motricité au revêtement adapté : voici Zéphyr, le nouvel hôpital de jour de Saint-Denis destiné à accueillir 20 enfants atteints d’un trouble du spectre autistique, âgés de 2 à 12 ans.
Ouvert en mai dernier grâce à des crédits de l’Agence Régionale de Santé, de l’État et de l’hôpital de Saint-Denis (au total, 8 millions d’euros pour l’investissement), ce nouvel espace, qui a émergé dans une zone de bureaux à proximité du stade de France, représente un sacré soulagement pour nombre d’enfants autistes et leurs parents. Car cette zone du département – une partie de la communauté de communes Plaine Commune (St Denis, Pierrefitte, Villletaneuse et Saint-Ouen) – ne comptait jusqu’à présent aucune structure de ce type.

« Dans notre service de pédopsychiatrie, nous n’avions pas d’hôpital de jour capable d’accueillir des enfants avec des symptômes d’autisme, confirme Jean-Pierre Benoît, chef du pôle pédopsychiatrie et addictologie de l’hôpital de Saint-Denis, à l’origine du projet. Un petit centre de jour accueillait jusqu’ici une dizaine d’enfants et d’autres étaient suivis dans les 5 centres médico-psychologiques du secteur. Mais c’était bien insuffisant. Là, cet outil est vraiment un pas en avant. »
Alors qu’on estime à 150 le nombre d’enfants autistes sur liste d’attente sur ce secteur de la Seine-Saint-Denis, ce nouveau « dispositif de soins inclusifs pour l’enfant et sa famille » vient donc rééquilibrer un peu la situation.
Un doublement de la capacité prévu en 2023
Cette solution ne doit cependant être que transitoire, en attendant l’ouverture d’une structure de plus grande capacité en 2023 (40 places) sur le site de l’hôpital Casanova. « Mais nous ne pouvions pas attendre jusque là. Les besoins sur notre secteur étaient trop importants, insistait lors de l’inauguration du lieu Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis. Avec l’hôpital, nous avons donc fait en sorte que naisse cette structure temporaire, pas suffisante certes, mais qui marque déjà un début de réponse. »
Organisé avec soin et bien pensé, Zéphyr possède aussi l’avantage d’être assez innovant dans son approche des troubles autistiques. « Le caractère novateur de ce dispositif, c’est qu’il vise vraiment à l’inclusion sociale et scolaire des enfants pris en charge. Il s’agit d’un lieu au maximum tourné vers l’extérieur. Des liens sont tissés avec les écoles et associations de la ville pour être au plus près des besoins de l’enfant et de sa famille », souligne ainsi Gabrielle Lesvenan, médecin pédopsychiatre au sein de la structure. Scolarisés dans des écoles de quartiers ou des unités d’enseignements spécialisées, les enfants - répartis à Zephyr selon deux tranches d’âge 2-5 ans et 6-12 ans - ne passent ainsi qu’un temps de leur journée au centre d’accueil. Et depuis mai dernier, des sorties sont régulièrement organisées à la piscine, au centre équestre ou à la médiathèque.

Pour leur prise en charge, les 20 enfants peuvent compter sur une équipe pluridisciplinaire d’une vingtaine de professionnels, allant de l’assistant social au psychologue, en passant par l’ergothérapeute. « Ca signifie thérapie par l’activité. Notre but est vraiment que les enfants soient le plus autonome possible : ça passe par de la rééducation mais aussi des passerelles tissées avec l’extérieur pour que leur quotidien ne se résume pas à ce centre », détaille Juliette Thomazet qui se rend donc régulièrement au domicile des enfants suivis ou dans leur école, pour y créer un continuum d’habitudes.
Largement impliquée dans le projet, l’Agence Régionale de Santé y voyait aussi un début de réponse au retard considérable pris par le département en matière de santé mentale. « Mais celui-ci commence aujourd’hui à être comblé par des initiatives comme celle-ci. Il y a aussi des projets de développement concernant les adultes autistes, où le retard est souvent encore plus criant. Un appel à projets a ainsi été lancé cette année pour financer des habitats inclusifs pour adultes ayant des troubles autistiques », détaillait Stéphanie Talbot, directrice adjointe de la délégation 93 à l’ARS. Pour les 20 enfants accueillis à terme et leurs familles, Zéphyr signifie en tout cas déjà une vraie respiration.
Photos : ©Nicolas Moulard
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