Personnes âgées isolées : une cause commune
Face à l’isolement croissant des personnes âgées, des acteurs associatifs, institutionnels ou citoyens se mobilisent et se fédèrent autour d’une charte de valeurs communes : Monalisa.
La canicule de 2003 l’a tragiquement mis en lumière. De plus en plus, nos aînés sont confrontés à une grande solitude. On estime ainsi que 1,2 million de personnes de plus de 75 ans sont en situation d’isolement relationnel. Et ce nombre ne fait qu’augmenter. Dans 25 ans, il pourrait s’élever à 4 millions.
« Les invisibles de notre époque »
« Avec la perte de mobilité et l’âge, analyse Jean-Frédéric Bou, dont l’association - les petits frères des Pauvres – travaille depuis longtemps sur la question, l’isolement est de plus en plus fort et beaucoup de seniors disparaissent de la vie sociale. Ils deviennent les invisibles de notre époque. » Or, les conséquences en sont multiples.
« Défaut de soins, déprime, suicide, sentiment d’inutilité sociale, perte d’estime de soi, repli sur un quotidien plus étroit, peurs, liste l’adjoint de direction régionale chargé de la Seine-Saint-Denis et de la précarité en Ile de France. Quand on ne se sent pas utile, d’autres pathologies apparaissent également, comme l’agressivité, qui renforce encore l’isolement ».
C’est pour lutter contre cette situation que la démarche « Monalisa » (pour Mobilisation Nationale contre L’Isolement des âgés) a été lancée. « Le projet, rappelle Jean-Frédéric Bou, est né suite à un rapport de 2013 confié à notre délégué, avec l’idée d’encourager la prise de conscience de tous, stimuler la mobilisation et la création de réseaux. »
Un appel à mobilisation
Sept mois après sa publication, l’association Monalisa était créée, rassemblant des associations et des institutions adhérant à une charte de valeurs et objectifs communs, tels que le déploiement d’ « équipes citoyennes » et la mise en cohérence des actions de terrain. « En Seine-Saint-Denis, le Département en a été l’initiateur », précise Jean-Frédéric Bou.
« Nous nous sommes tout de suite inscrit dans la démarche car l’élaboration du Schéma départemental pour les personnes âgées nous avait interpellé sur cette question, confirme Isma Osmane Zalambani, de la Direction de la population âgée. Sur trois des quatre bassins gérontologiques, la problématique était apparue comme très importante. »
Une fiche action est intégrée dans le Schéma départemental 2012-2017, les différents acteurs de terrain sont sollicités, des rencontres sont organisées pour dresser un état des lieux, informer, réfléchir et mutualiser les actions. « Cela nous a permis de nous connaître, de savoir qui fait quoi, d’identifier les zones blanches, etc. », explique Jean-Frédéric Bou.
Une dynamique enclenchée
Le Département a signé la charte d’engagement de Monalisa le mardi 12 avril dernier, à la Maison des seniors de Clichy-sous-Bois. De plus en plus de communes et d’associations suivent le mouvement, comme par exemple Aubervilliers, Clichy-sous-Bois, Montreuil, etc. Dans de nombreuses autres, des réseaux se mettent peu à peu en place.
« C’est un processus long, car il repose sur la volonté de travailler ensemble. Dans certains lieux, le partenariat fonctionne bien, dans d’autres c’est moins évident », analyse Jean-Frédéric Bou. « Mais des associations comme Saint-Vincent-de-Paul ou l’Association nationale des retraités entrent dans la collaboration et la mobilisation des acteurs du Département est intéressante », conclut-il plein d’espoir.
Il faut que les citoyens se mobilisent

Jean-Frederic Bou, adjoint de direction régionale chargé de la Seine-Saint-Denis aux petits frères des Pauvres
« Les associations ou services publics ne peuvent pas tout. Il faut que les citoyens se mobilisent davantage. C’est à chacun de se soucier de la personne âgée qui habite au 6e étage et ne fait pas de bruit, à prendre conscience qu’elle peut être isolée, qu’il faut aller à sa rencontre. Et une personne qui refuse le contact a d’autant plus besoin que l’on dépasse cette barrière. Tout le monde doit jouer son rôle : le voisin, le gardien d’immeuble, le travailleur social. Cela agace par exemple quand on voit les personnes âgées faire leurs courses au moment où il y a le plus de monde mais elles le font exprès, simplement car elles cherchent le contact. Les citoyens doivent être sensibilisés à cela et c’est tout l’esprit de Monalisa. »
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