Les filles de St-Michel Auber changent de braquet
A partir de l’année prochaine, l’équipe cycliste féminine de St-Michel Auber 93 va changer de statut : actuellement au plus haut niveau amateur, elle va rejoindre le niveau professionnel, à l’égal des garçons. Un choix motivé par un savoir-faire riche de 10 années d’expérience et l’envie d’aller voir à l’échelon supérieur, après une Coupe de France quasi-remportée à une course de la fin de saison.
« Le niveau UCI ? Ça fait forcément envie. On a hâte d’y être ! » Charlotte Bravard, la directrice sportive de l’équipe féminine de Saint-Michel Auber 93, a toutes les raisons d’être de bonne humeur ces temps-ci. D’abord, son équipe est quasi assurée de remporter le classement par équipes de la Coupe de France, ce qui ne lui était plus arrivé depuis sa fondation en 2012. A une course de la fin (la Sud Yvelines, organisée le 26 septembre prochain), les « Madeleines » sont en effet quasiment hors de portée de leurs concurrentes, même si, comme Saint-Thomas, elles attendent de voir pour le croire.
Mais cette bonne nouvelle va de pair avec une autre, annoncée en ce début septembre par la formation d’Aubervilliers : à partir de l’année prochaine, l’équipe féminine quitte l’échelon de la Nationale 1 pour monter en Continental, à l’égal de l’équipe masculine (à ceci près que chez les femmes, le niveau Continental correspond à la 2e division pro, quand chez les hommes c’est le 3e).

Sandrine Bideau, 11e des Championnats de France 2021
Une décision prise sur la base des résultats sportifs très probants au niveau amateur, mais aussi compte tenu d’un bouillonnement actuel sur la scène du cyclisme féminin.
« D’abord, notre activité en matière de cyclisme féminin ne date pas d’hier. on a quand même 10 ans d’ancienneté ! Cette évolution vers une professionnalisation, c’est donc avant tout une continuité. Mais on s’est dit que c’était le bon moment, car c’est un domaine où il commence à y avoir de la concurrence. Il faut donc suivre le mouvement. », explique Stéphane Javalet, manager général de la formation au maillot orange.
L’année prochaine, l’équipe Cofidis lancera en effet son équipe féminine professionnelle et en 2023, AG2R s’est elle aussi portée candidate. A partir de 2022, St-Michel fera donc partie des 5 équipes féminines professionnelles, aux côtés de la FDJ, d’Arkéa, de Cofidis et du Stade Rochelais.
En toile de fond, il y a aussi forcément la renaissance du Tour de France féminin, qui s’élancera en le 24 juillet 2022 après 33 ans d’absence. Avec 21 équipes au départ, et quelque 14 équipes invitées, St-Michel peut raisonnablement espérer y participer. « Le Tour de France féminin ? Bien sûr que c’est dans un petit coin de nos têtes, admet ainsi Charlotte Bravard, avant de tempérer : Mais il ne faut pas brûler les étapes. On essaie de se focaliser sur notre futur effectif et on verra bien en fonction de nos résultats la saison prochaine. »

Valentine Fortin, victorieuse sur la course Vienne Nouvelle Aquitaine
Au nombre de 11 cette saison, le nombre de coureuses ne changera pas. En revanche, les recrutements sont pour l’instant tenus top secret. Tout juste sait-on que deux éléments moteurs de la Coupe de France de cette année quitteront St-Michel Auber, dont la spécialiste du chrono Marion Colard pour le Stade Rochelais.
Mais avec le sponsor principal, St Michel, qui vient de se réengager pour 3 ans, Auber 93 a de quoi voir venir. « Cette pérennisation permet justement ce genre de projets qui nous tiennent à cœur », ponctue Stéphane Javalet, heureux de compléter l’équipe masculine qu’il avait créée il y a 28 ans par son pendant pro féminin.
Et avec Charlotte Bravard, les Orange possèdent déjà une belle carte de visite pour embaucher de nouvelles têtes. L’ancienne championne de France 2007 – qui courait alors sous le maillot de la FDJ - va assurément faire fonctionner son réseau et voit en outre un autre argument pour assurer le recrutement de la saison prochaine : « Un de nos atouts, c’est la réputation qu’on a dans le peloton : beaucoup de filles savent qu’il règne chez nous une bonne ambiance et un bon état d’esprit. Ca aide à attirer du monde » D’ici là, il faut assurer la victoire finale en Coupe de France, le 26 septembre prochain, histoire de montrer qu’Auber, c’est du travail de pros !
Christophe Lehousse
Photos : ©Léa Decourtet
©Thomas Maheux
©Nicolas Vaucouleur
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