Les Murs sauvages, la meilleure défense, c’est l’espoir
Un stade de foot vieillissant, une ville en « rénovation-reconstruction », un duo entre un entraîneur au sac de sport rempli de souvenirs amers et un jeune qui attend la bonne transversale pour faire décoller son avenir. Avec sa pièce "Les Murs sauvages", dans son théâtre du Colombier à Bagnolet, Gilles Sampieri dessine avec poésie les histoires singulières, trame d’une banlieue qui veut garder son identité.
Dans un vestiaire qui ne se rappelle plus son dernier coup de peinture, face à face entre un jeune en quête de repères et un entraîneur qui s’accroche pour ne pas perdre les siens. L’ancien rappelle les règles, la discipline, la serpillère à passer dans les douches, la noblesse à exécuter les tâches les humbles. Le jeune rêve de gloire sous les feux des grands stades, tandis que l’entraîneur se démène pour lui trouver un emploi aidé à mairie. Tout est sur le fil. La rénovation urbaine et ses promoteurs menacent les vieux murs du stade. Le coach est sur le point de perdre son job pour s’être opposé avec un peu trop de virulence à l‘expulsion de familles sur son précieux stade. « Dans cette vie de chien, il n’y a que le foot et les jeunes qui comptent pour moi. »
Le jeune hésite, le foot, oui le foot… Mais avec Elle, en prenant sa main, il découvre un autre pays, si lointain et si proche : la beauté des rues de Paris, les perspectives de la fac, une autre façon de s’élever vers le but. Parce que « De toute façon, ici tout va être détruit, même mon immeuble. »
Foot de quartier, régulièrement pillé par le foot-business, l’entraîneur met son protégé en garde contre « les costumes noirs de cafards sur la pelouse synthétique verte, qui mesurent ce que tu vaux » pour mieux te vendre. Les cafards en costumes noirs qui absorbent la banlieue à grand coup de béton et repoussent ses habitants toujours plus loin, là où ils peuvent encore payer.
Au fil des dialogues, les failles se révèlent, les rôles s’inversent, qui soutient qui ? Qui guide l’autre ? Gilles Sampieri mène le jeu tout au long de sa pièce, avant de surprendre les spectateurs avec une fin inattendue, un but de dernière minute, à faire lever un stade…
Photo : Ludmilla Chaumard
Les Murs sauvages
Ou Le vieux stade
Écriture et mise en scène de Gilles Sampieri
Jusqu’au 15 mars 2022 spectacle tout public
Le Colombier / 20, rue Marie-Anne Colombier 93170 Bagnolet
Renseignement / Réservations : 01 43 60 72 81 - reservation@lecolombier-langaja.com
Samedi 12 mars 2022/ rencontre - débat avec Olivier Pironet - journaliste au Monde Diplomatique et l’équipe de création à l’issue de la représentation.
Autour de la thématique :
"Le sport en banlieue, entre ’vivier de talents’, ascenseur social en trompe-l’œil et abandon des quartiers populaires : état des lieux"
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