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Les Funambules-Falret : l’aide au bout du fil

Créé en 2018 ce service propose un accompagnement pour les jeunes de 7 à 25 ans dont un parent, un frère ou une sœur souffre d’une pathologie psychiatrique telle que la schizophrénie, les troubles bipolaires ou la dépression sévère.

Aujourd’hui les prises en charge des personnes malades psychiques se développent de plus en plus à domicile. Pour cette raison, il est indispensable pour les membres des Funambules-Falret d’être attentifs à l’entourage qui reste souvent seul face à la pathologie de son proche. « Je suis très inquiète pour tou·te·s ces jeunes que l’on n’entend pas et qui vont peut-être jamais dire ce qu’ils ou elles ont vécu lors du confinement » redoute Hélène Davtian, fondatrice des Funambules portés par l’œuvre Falret et qui installera son siège à Pantin courant 2021.

Lors du premier confinement, une plateforme permettant à ses psychologues de prendre les appels à partir d’un même numéro est créée en urgence. Si les plus de 20 ans sont à l’aise pour décrocher le téléphone et demander de l’aide, comme les petit·e·s accompagné·e·s socialement ou par leurs grands-parents parfois, les 11-18 ans restent aux abonné·e·s absent·e·s.

Helène Davtian se met alors relation avec trois équipes à l’étranger qui partagent la même problématique. Grâce à cette collaboration internationale, un site internet sortira en février pour que les adolescent·e·s concerné·e·s. puissent s’informer et entrer facilement en contact avec un·e psychologue. « L’objectif est d’aller à la rencontre de ces jeunes qui n’ont souvent pas conscience qu’ils ont besoin d’aide, tellement centré·e·s sur leur proche malade, sur ses soucis. Si on ne leur dit pas qu’il est normal de ne pas se sentir bien dans cette situation, qu’il est légitime d’être aidé·e, ils·elles ne feront pas la démarche. C’est aussi notre travail d’aller à leur recherche d’autant que beaucoup de personnes ont été au bout de leurs défenses psychiques lors de ce second confinement. »

Si l’objectif initial du service était l’aide à destination des jeunes, des adultes sont aussi venus « frapper à la porte » spontanément : « Depuis qu’on a ouvert les Funambules-Falret, on se rend compte de la demande des personnes malades qui sont parents. On a eu des appels de personnes avec des troubles psychiques qui vivaient ce confinement avec énormément de culpabilité, comme de ne pas arriver à se lever le matin pour faire l’école à la maison par exemple.

Je pense qu’il y a une réflexion à avoir sur l’accompagnement de la parentalité mais il faut le faire avec subtilité. J’ai été responsable du Relais des parents de la ville de Pantin pendant 7 ans et j’avais essayé de m’approcher du Centre médico-psychologique pour aller vers ces parents suivis en psychiatrie publique, et, leur dire, qu’il y a des services dédiés où ils ont droit d’aller comme n’importe quel autre parent mais je n’ai pas tellement réussi. Là je sens qu’il y a à réfléchir vraiment là-dessus notamment dans les directives anticipées* qui sont en train d’être déployées en psychiatrie. Il faut y poser la place de l’enfant.


Je pense par exemple au cas d’une petite fille que nous suivons actuellement qui a été, du jour au lendemain, lors de l’hospitalisation de sa maman placée en protection de l’enfance. Les services de protection nous ont contactés pour l’aider. La situation que vit cette petite fille est d’une violence terrible. Or dans les moments où cette maman va mieux, il faut qu’on puisse travailler en amont la place de son enfant quand elle doit être hospitalisée. Anticiper, est l’objectif. C’est un champ qui s’ouvre à nous et un angle de travail qu’on voudrait développer avec l’association. »

Avec un nouveau site internet ciblé vers les ados et cet angle de travail à développer, l’équipe des Funambules-Falret entame cette année 2021 avec des projets et des objectifs qui ne demandent qu’à éclore !

Accueil gratuit et confidentiel les lundi, mercredi et jeudi de 14h à 19h au 01 84 79 74 60.
http://www.lesfunambules-falret.org/

* Les directives anticipées sont des documents écrits permettant à une personne consciente de formuler à l’avance ses demandes concernant les soins médicaux futurs, pour le cas où elle serait dans l’incapacité de donner son consentement.

A lire aussi : Après un premier confinement au printemps inédit et sidérant, le prolongement dans la durée de la crise sanitaire peut provoquer de la souffrance psychique. Il existe de nombreux sites internet et numéros d’appel pour chercher de l’aide ou du réconfort.

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