Label Emmaüs, la boutique en ligne qui a des valeurs
Le site e-commerce et la plateforme logistique d’Emmaüs installés depuis quelques années à Noisy-le-Sec profitent d’un engouement record pour les produits reconditionnés. Trente salarié·e·s, dont une quinzaine en insertion travaillent sur l’interface de la boutique web ou manutentionnent des livres d’occasion revendus ensuite sur internet.
« C’est phénoménal ! Cette année, les ventes en ligne ont énormément augmenté au niveau de la déco, du matériel high tech, des meubles, de la mode, des bouquins... » se félicite Kadija El Goufi, responsable communication de l’entreprise d’insertion Label Emmaüs. « On bénéficie d’un capital de sympathie dû aux actions en faveur des plus démunis et les gens souhaitent de plus en plus donner du sens à leur acte d’achat ».
Maud Sarda, sa charismatique co-fondatrice et directrice peut se targuer d’avoir fait entrer tout le mouvement Emmaüs de France dans la révolution numérique. Par son entremise, les compagnons et bénévoles des différentes communautés ont été formés à la rédaction d’annonces et au shooting photos des objets vendus pour le back-office du site, à la gestion des stocks, aux préparations de commande...
La mue digitale des activités emblématiques d’Emmaüs
Le camion de l’entreprise de l’Économie Sociale et Solidaire collecte trois fois par semaine du mobilier de bureau et des milliers de livres invendus des 43 structures de l’association présentes en Île-de-France. Une fois livrés, six opérateur·rice·s en insertion trient et intègrent les produits dans la gigantesque base de données de Label Emmaüs. « Je bipe le code ISBN d’un roman et je récupère sa fiche d’identité avec tout un ensemble d’informations » explique le pantinois Zoubir, très concentré devant son ordinateur. « Je vérifie qu’il est en bon état puis le logiciel me donne un prix et une côte pour le ranger sur les rayons ».
Côté sortie des marchandises, les manutentionnaires en grande majorité séquano-dionysien·ne·s récupèrent les produits grâce à des fiches de picking, gèrent le colisage et l’expédition des commandes avec le concours des services de La Poste. « Nous incitons nos salariés en insertion à être les plus polyvalents possible » insiste Bérénice Piot, responsable de l’entrepôt de 1800 m2. Cette expérience d’encadrement a visiblement payé puisque la majorité des bénéficiaires trouve un poste pérenne dans les douze mois qui suivent la signature de leur contrat à durée déterminée d’insertion.
Un catalogue en ligne concurrent d’Amazon ou du Bon coin
La marketplace (en français : site e-commerce multi vendeurs) noiséenne recense 1,3 million d’objets de seconde main (incluant les 150 000 livres de l’entrepôt attenant) et attire pas moins de 300 000 internautes tous les mois. Si les valeurs et le mode d’organisation (sous forme de coopérative) de la plateforme solidaire diffèrent radicalement des sites marchands traditionnels, elle constitue cependant un contre-modèle alternatif capable de grignoter des parts de marché à ses concurrents.
Les neufs salarié·e·s du web, dont certains sont en insertion, modèrent les relations entre les compagnons et les acheteurs, actualisent les pages web et gèrent la communication ou le service après vente de l’e-shop militant. « Comme n’importe quelle institution, nous devons être présents sur les réseaux sociaux et fidéliser nos clients par des newsletters régulières, des cartes cadeaux à l’approche des fêtes... » affirme Thomas Le Gluher, responsable de la technologie. Une école du web a également été créée à proximité en 2019 pour former les personnes éloignées de l’emploi aux métiers de demain.
Le site, qui fête ses quatre ans d’existence, est subventionné par le Département au titre de l’accompagnement professionnel des personnes allocataires du RSA. Les bénéfices récoltés financent des projets humanitaires et aident les compagnons ou salarié·e·s précaires, dans le respect de sa philosophie humaniste : « une deuxième vie pour les objets, une deuxième chance pour les hommes et un bel avenir pour la planète ».
Label Emmaüs
74 rue Paul Vaillant Couturier à Noisy-le-Sec
Tel : 01 48 44 38 84
Crédit-photo : Nicolas Moulard et Welcome to the jungle.
Dans l'actualité
Quand le Département dépense 100€, que paie-t-il ?
Sur 100 euros dépensés par le Département de Seine-Saint-Denis dans le budget 2025, combien ira à la Solidarité, aux transports, à l'éducation, (…)
Découvrez le budget 2025 du Département en images
Le Conseil départemental a adopté le budget 2025 de la Seine-Saint-Denis lors de la séance du jeudi 19 décembre. Son montant : 2,1 milliards (…)
Sabrina Ouazani : « Jouer, c’est être libre »
Après La Source des Femmes, Kung-Fu Zohra, le 22 janvier, Sabrina Ouazani ajoute un autre rôle féministe à son répertoire : elle sera Athos, dans (…)
Mayotte : les 7 départements d’IDF se mobilisent
Le Fonds de Solidarité Interdépartemental d’Investissement (FS2i) apporte un soutien financier de 100 000 euros au Département de Mayotte, (…)
La Seine-Saint-Denis présente sa facture à l’État
A l’issue de la séance de l’assemblée départementale jeudi 19 décembre consacrée au vote du budget, les élu·es de la majorité ont présenté une (…)
La billetterie du Festival de Saint-Denis est ouverte !
Le Festival de Saint-Denis vient d’annoncer sa programmation pour son édition de 2025, du 21 mai au 24 juin. Plus d’une quinzaine de concerts, (…)