La santé au cœur
Sidy Camara est un des trente membres de l’Académie populaire de la Santé mise en place par le Département en janvier dernier. Rencontre.
Le 12 février 2021, jour de la deuxième rencontre de l’Académie populaire de la Santé, Sidy Camara était un des premiers arrivés à la Cité Fertile de Pantin. Un lieu devenu emblématique en Seine-Saint-Denis, qui avait été choisi pour accueillir la première promotion des Ambassadeurs et Ambassadrices Santé.
Au programme de cette journée de formation : l’accès aux droits et aux soins de santé, un sujet qui tient particulièrement à cœur de ce Bondynois père de huit enfants. « Il y a quelques années, j’ai eu une grave maladie. Si mon épouse n’avait insisté pour que j’aille consulter un médecin quand elle m’a trouvé anormalement fatigué, je ne serais sans doute pas là pour vous parler », confie-t-il.
Pour le droit aux soins
Plus que nul autre, Sidy Camara, négociant en tissus et président de l’association Soninkara Xillen Do Naame sait à quel point l’accès au système de soin est essentiel. « Tous les jours, je rencontre des gens qui renoncent à se faire soigner parce qu’ils ne savent pas où s’adresser ou parce qu’ils ne réussissent pas à exprimer ce qui ne va pas », témoigne-t-il.
Qui y renoncent aussi, parce qu’obtenir un rendez-vous médical peut parfois relever du parcours du combattant dans un département où l’on compte seulement 125 généralistes pour 100 000 habitants (contre 156 en moyenne nationale). « Ces gens traînent leurs symptômes pendant des mois. Et quand ils se décident enfin à consulter un médecin, il est parfois trop tard », reprend-il. « Il y a aussi le poids de la culture et les tabous qui tiennent certaines et certains de mes compatriotes soninké loin du monde médical », souligne Sidy Camara qui dit passer beaucoup de temps à expliquer que les services sociaux ou les médecins ne dénonceront jamais une personne qui a des problèmes de papiers.
Des solutions dans l’échange
Sidy Camara n’est pas de ceux qui se contentent de constater ce qui ne va pas, mais de ceux qui s’engagent. C’est ce qu’il fait avec son association qui propose, entre autres, des cours de français pour les primo-arrivants et des cours de soninké pour leurs enfants nés en France. « C’est important de parler la langue du pays d’accueil pour bien s’intégrer, mais aussi de connaître ses racines », glisse ce polyglotte qui non seulement parle parfaitement le français, mais également le soninké, le bambara, le wolof et l’arabe.
Aussi, il n’a pas hésité à répondre présent quand le Département lui a proposé de rejoindre l’Académie populaire de la Santé. « C’est vraiment une bonne idée parce qu’il y a un énorme besoin de médiation pour encourager notre entourage à prendre soin de sa santé. Parce que rien ne vaut la prévention. Plus tôt on se préoccupe de ses petits maux, plus facilement on peut les guérir. Et puis, tout le monde me connaît et je connais tout le monde dans mon quartier », sourit-il.
Sidy Camara attend beaucoup des dix journées de formations programmées. « Je pars du principe qu’on peut et doit toujours apprendre et se perfectionner et surtout que des échanges et de la diversité naissent les meilleures solutions. Et ça tombe bien parce que mes collègues de l’Académie viennent d’horizons très différents. »
Nul doute que ce père de famille nombreuse sera au rendez-vous dans quelques jours, le 12 mars, pour la troisième journée de formation où il sera question de la santé de l’enfant.
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