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La Seine-Saint-Denis sur le grand braquet

Avec l’adoption de son plan Vélo, le Conseil départemental accélère la cadence et investit 150 millions d’euros pour adapter les routes départementales à la pratique du vélo. Mais aussi aider un maximum de monde à se mettre en selle. Tour d’horizon des principales mesures.

Sur le grand plateau ! En jargon cycliste, c’est de cette façon, très imagée, que l’on pourrait résumer le plan Vélo que vient de mettre en route le Conseil départemental jusqu’en 2024. Un long sprint d’investissement -150 millions d’euros sur cinq ans- afin de faire une large place au vélo en ville et ne plus le confiner sur un obscur coin de bitume. Dans la continuité du plan Mobilités Durables mené depuis 2016 et qui a déjà permis de réaliser 120 kilomètres d’aménagements cyclables en Seine-Saint-Denis - soit environ 20 % du réseau routier - il s’agit maintenant de faire en sorte que 100 % des 342 km de routes départementales du 93 soient accessibles en toute sécurité aux cyclistes aguerris ou pas. Et cela à l’horizon des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Voici comment en 6 points-clés.

LA PREUVE PAR 324

324, c’est le nombre total de projets à réaliser et recensés pour adapter 250 kilomètres de voies départementales à un usage tranquillisé de la petite reine. Un à un, les services de la voirie ont donc traqué les points noirs de la circulation à vélo, les solutionnant par la création d’une voie en site propre, la mise en place d’une meilleure signalisation ou bien l’installation de feux tricolores… Et pour plus d’efficacité, les experts de la Direction de la voirie et des déplacements se sont mis à hauteur de selle de tout un chacun en se glissant à la fois dans la peau d’un adulte assez inexpérimenté à vélo et d’un collégien peu habitué à rouler en ville.

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DANS LE GRAND HUIT

Avec l’ouverture programmées de 68 nouvelles gares du Grand Paris Express, dont près d’un tiers sont situées dans le 93, ce sont de nouveaux quartiers qui vont être pensés et équipés en termes cyclistes. Des aménagements qui prendront toute leur place dans le plan Vélo 2020-2024 : « En 2030, chaque habitant·e de Seine-Saint-Denis se trouvera à moins de deux kilomètres d’une gare ou d’une station, résume Stéphane Troussel, le président du Conseil départemental. Et deux kilomètres, ce sont huit minutes à vélo : On doit donner la possibilité aux habitant·es de Seine-Saint-Denis de couvrir ces deux kilomètres à vélo et en tout sécurité. »

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FINIE LA LUTTE DES PLACES…

Garer son vélo en ville peut parfois s’apparenter à un parcours du combattant. Mais patience, la donne va bientôt changer puisque la mise en place d’un plan Vélo national va entraîner l’interdiction de tout stationnement de véhicule 5 mètres en amont des passages piétons afin d’améliorer la visibilité pour les piétons et les cyclistes. Un espace libéré qui permettra donc d’installer des stationnements vélos. De son côté, le Département, pour répondre à l’ampleur de la crise climatique et environnementale, a adopté, le 14 février 2019, l’engagement pour l’égalité environnementale qui prévoit, notamment, d’équiper 100 % des sites départementaux en stationnements vélos dès 2020.

DES ROUTES MIEUX PARTAGEES

Mieux rouler à vélo, c’est aussi pacifier les rues départementales en aménageant des zones limitées à 30 km/h où les cyclistes n’ont plus l’impression de jouer les chiens au milieu d’un jeu de quilles. Partout où la réduction de vitesse sera adaptée, il sera donc proposé aux communes du 93 d’opter vers un passage au 30 à l’heure. Dans cet esprit, le Département va également renforcer la coopération avec les communes et l’ensemble des associations d’usagers du vélo pour mieux mailler les itinéraires cyclables. Bref, il s’agit que tous les projets de pistes cyclables puissent se connecter entre eux pour étendre peu à peu le réseau cyclable. Et en finir avec les improbables gymkhanas pour franchir le moindre rond-point.

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UN BON COUP DE POMPE !

Comme nous ne sommes pas tous forcément des as de la mécanique, le Département va poursuivre son soutien financier à des associations développant des ateliers d’autoréparation. En 2018, par exemple, un budget de 40 000 euros a été consacré au subventionnement de 7 associations qui œuvrent pour la défense du vélo en ville et organisent des ateliers de re-mise en selle pour enfants et adultes. Enfin, pour prendre en compte le problème technique le plus répandu chez les cyclistes (le gonflage des pneus), le Département projette de mettre à disposition des pompes à vélo publiques à des endroits stratégiques pour les cyclistes, par exemple sur la piste du canal de l’Ourcq.

ROULER, L’ENFANCE DE L’ART

Le Département qui sensibilise depuis de nombreuses années les collégien·nes à la sécurité routière, a bien l’intention de poursuivre sur cette voie. Aujourd’hui, dès la classe de 6e, des animations axées sur le vélo -cours théoriques sur l’utilisation du vélo en ville couplés à la distribution de kits éclairage et de sonnettes- permettent de former les cyclistes de demain. Un excellent moyen d’éviter la dépendance à la voiture conduite par les parents et la meilleure manière de favoriser l’autonomie dès le plus jeune âge.

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