La Seine-Saint-Denis premier Département à entrer au capital d’une coopérative VTC
Grande première dans le monde des VTC : le Département de Seine-Saint-Denis entre au capital de la Coopérative des chauffeurs privés. Un soutien important en vue de sa création imminente. Elle réunira 500 chauffeurs privés, pour un tiers environ issus de Seine-Saint-Denis. L’un de leurs représentants que nous avons rencontré y voit une alternative à l’uberisation du monde du travail...
« Pour les chauffeurs, le soutien de la Seine-Saint-Denis est capital ! Au-delà de l’aide financière importante pour la création de notre coopérative, c’est la première fois qu’ils se sentent autant entendus, reconnus et soutenus par une collectivité. » se réjouit Brahim Ben Ali, secrétaire du syndicat de chauffeurs privés INV à l’initiative de ce projet. « Depuis des années, les chauffeurs VTC sont malmenés. Uber a créé l’illusion qu’il était possible avec eux de devenir son propre patron, alors que les chauffeurs sont soumis à une pression constante, sans protection sociale, avec une rentabilité très faible. Pour pouvoir une rémunération suffisante, les chauffeurs enchaînent les heures, certains allant jusqu’à dormir dans leur véhicule ! Tout cela au détriment de leur vie de famille, de leur santé. Je connaissais personnellement un chauffeur qui est mort d’épuisement à 30 ans ! »
Créer un modèle alternatif
Les chauffeurs ont décidé de s’émanciper et de créer un modèle alternatif, responsable et innovant au sein de l’économie sociale et solidaire. « Nous avons choisi de créer une coopérative, avec des dirigeants élus et pour tous les chauffeurs une véritable indépendance. Cette coopérative sera made in France, et contrairement à UBER paiera elle ses impôts en France. Elle préservera les données des utilisateurs comme des chauffeurs. »
Déjà 500 chauffeurs
Déjà 500 chauffeurs dont un tiers de Seine-Saint-Denis ont versé un acompte, et 2000 sont en liste d’attente, séduits par un projet solide. Jérôme Giusti, avocat cabinet au Metalaw qui accompagne le projet explique : « Notre travail a été de créer les circonstances favorables à la création de cette coopérative. Nous avons contacté des investisseurs dont l’APME (Agence de promotion des petites et moyennes entreprises) pour aider au financement du projet. L’ADEME a confirmé qu’elle participerait au financement de la coopérative, une certification est en cours d’élaboration avec l’AFNOR, l’écosystème des coopératives est pleinement impliqué avec notamment la CG SCOP, CoopCycle ou encore MobiCoop. Une agence de communication travaille à trouver un nom commercial de cette coopérative et à créer une plate-forme numérique. » Brahim Ben Ali confirme que « cette semaine, les statuts de la coopérative seront déposés. Nous visons un lancement commercial à l’automne 2022, en direction des particuliers mais aussi des entreprises et collectivités. »
– Un mode de réservation efficace et rapide
– La garantie d’avoir des chauffeurs formés
– La protection des données des utilisateurs
– Donner son argent à une entreprise française qui paye ses impôts en France
– Permettre à des chauffeurs de vivre décemment de leur travail.
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