La Génération Jeux ne cesse de grandir
Vendredi 28 février, le Département a présenté pour la 3e année de suite son dispositif Génération Jeux, pensé pour accompagner des espoirs sportif·ve·s de son territoire vers les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Un « club » qui regroupe désormais 30 athlètes, qu’une petite olympiade sépare maintenant de leur grand rendez-vous à la maison.
Quatre ans pour être prêts. En sport, c’est à la fois une éternité et un jour. Pour la plupart des jeunes sportifs qui peuplaient vendredi 28 février le gymnase de la Butte Verte, salle où réside le Noisy-le-Grand gymnastique, le compte à rebours pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 a déjà commencé. A de rares exceptions près qui visent les Jeux de Tokyo, ces trente-là n’avaient qu’un chiffre à la bouche : 2024…
Pour accompagner des sportifs prometteurs du territoire vers leur Saint-Graal, le Département de la Seine-Saint-Denis a en effet décidé de reconduire pour la troisième année de suite son dispositif Génération Jeux. Avec, comme pour tout sport rencontrant du succès, des règles simples : faire partie d’un club du territoire, être sportif de haut niveau et ne pas avoir plus de 23 ans. Soit, pour 2020, trente espoirs du sport - 16 filles et 14 garçons - financés à hauteur de 3 000 euros par an, avec le supplément d’âme qui en découle.
« Au-delà de l’aspect financier, c’est un soutien très appréciable. Contrairement à ce qu’on peut croire, ce n’est pas si facile d’être sportif de haut niveau. Beaucoup d’aspects s’entremêlent pour nous : nos carrières sportives, nos vies d’étudiants. L’aide du Département nous permet de concilier tout ça », témoignait ainsi Julie Coudert, joueuse de rugby à l’AC Bobigny 93 après un an d’ « ancienneté » dans ce dispositif.
« C’est bien de valoriser ces jeunes par rapport à leurs résultats, de leur dire qu’on croit en eux et qu’ils ont un potentiel à exploiter. Et c’est une fois de plus la preuve qu’en Seine-Saint-Denis, il y a du talent et aussi parfois les moyens qui vont avec », se félicitait de son côté Yvan Wouandji, joueur de cécifoot - du football pour non-voyants - et ambassadeur des Jeux olympiques et paralympiques 2024.
Sur les trente veinards, le cru 2020 compte quand même 14 nouveaux visages. La judoka Romane Dicko, toute fraîche vainqueure du Tournoi de Paris, le pongiste Alexandre Cassin (SDUS tennis de table) ou encore la joueuse de water-polo Sonia Hamcha, du CNN Noisy-le-Sec pour n’en citer que quelques-uns. Alexis Blin aussi, hôte de la soirée en tant que membre du Noisy-le-Grand gym et qui ne se faisait pas prier pour se livrer à une petite démonstration sur les agrès de la salle Benoît Caranobe, baptisée ainsi en l’honneur du médaillé de bronze du concours général des Jeux de Pékin 2008, formé au club.
Outre ce soutien à 30 espoirs pour les Jeux 2024, le Département voyait aussi à plus court terme : à la manière de certains athlètes engagés par la gendarmerie ou la douane, la Seine-Saint-Denis a ainsi proposé des conventions d’insertion professionnelle à cinq athlètes visant les Jeux de Tokyo, histoire de leur permettre de se focaliser entièrement sur leur préparation (voir encadré).
« L’enjeu pour le Département à l’occasion des Jeux 2024 est double : il faut réussir l’accueil de ces 2x15 jours de compétition. Mais il faut surtout réussir l’héritage éducatif, culturel, sportif et associatif qui suivra. L’action de ce soir répond au premier défi : nous aidons certains espoirs du sport à préparer du mieux possible le grand événement qui arrive pour eux dans 4 ans, tout en permettant à 5 autres de penser déjà à l’après », résumait pour sa part le président de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel.
Avant que tout ce petit monde n’aille poser pour la photo avec le sweat-shirt de la « Team SSD »… Quatre ans avant l’échéance, les athlètes de Seine-Saint-Denis sont déjà une petite famille.
Les 14 nouveaux·lles venu·e·s dans le dispositif :
Sara Benfares, 18 ans, athlète au CA Montreuil 93
Le CA Montreuil, 18 titres de champion de France interclubs, est sans conteste l’un des meilleurs clubs de France. Mais dans la catégorie fratries, il surpasse tout ! Avec les deux sœurs Ciofani au lancer de marteau (Juliette fait d’ailleurs partie du dispositif Génération Jeux) et maintenant les trois sœurs Benfares, le CAM va bientôt pouvoir éditer un jeu des 7 familles… Chez les Benfares, elles sont donc trois - Selma, Sara et Sofia par ordre d’âge - à rêver de Jeux à la maison. Parmi elles, c’est la cadette, Sara, qui a pour l’instant les honneurs du dispositif Génération Jeux. « Paris 2024, c’est mon grand objectif, même si je n’ai pas encore fait de croix sur Tokyo 2020 », explique la jeune femme de 18 ans, qui possède un record sur 1500m en 4’17 (les minima olympiques pour Tokyo sont à 4’). Rien ne semble lui faire peur : en année préparatoire à la première année d’école de médecine, Sara possède un emploi du temps à faire pâlir un ministre. « Mais tout est une question d’organisation », dit-elle en souriant. Il faut dire qu’elle a de qui tenir : son père Samir – qui l’entraîne d’ailleurs - et sa mère Béatrice ont tous deux derrière eux une carrière de demi-fondeurs de haut niveau, son père en équipe de France et déjà sous les couleurs du CAM, sa mère en équipe d’Allemagne. « Ce sont trois sœurs jumelles nées sous le signe du demi-fond... », fredonnait déjà le regretté Michel Legrand…
Elles sont quatre Balbyniennes à faire partie de l’équipe de France féminine de rugby à 7 : Anne-Cécile Ciofani, Joanna Grisez, Nassira Kondé et Celia Dranes. Avec donc pour les deux dernières un accompagnement vers les Jeux 2024 de la part du Département. « Des Jeux à la maison, c’est le rêve de tout athlète. Je vais tout mettre en œuvre pour en être », souffle Nassira Kondé qui pourrait toutefois avoir la chance de connaître les Jeux dès leur édition 2020. Pour cela, il faudra que les Bleues saisissent la dernière chance qui leur reste : un tournoi de repêchage en juin, dont les finalistes valideront leur billet pour Tokyo. « On est déterminées. Le rugby, pour moi, c’est surtout ça : un esprit d’équipe et de cohésion », insiste Nassira.
Celle qui a grandi à Aulnay est entrée en Ovalie dans ses années collège avant de continuer en club à Tremblay puis Bobigny. Son style ? Des chevauchées solitaires grâce à des cannes de feu, qu’on a aussi pu voir à l’oeuvre à XV lors des deux premiers matches du Tournoi des 6 nations 2020 (Angleterre et Pays de Galles). « Avec ce premier Tournoi des 6 nations pour moi, j’ai l’impression d’avoir franchi un cap », estime celle qui suit un cursus de STAPS à Bobigny. Et ce ne sera certainement pas le dernier… Quant à Celia Dranes, la néo-Balbynienne, arrivée de sa Catalogne natale à l’été 2019 n’a pas non plus l’intention de louper le coche, ni pour 2020 ni pour 2024.
Alicia Huynh, 14 ans et Léo Rossi, 20 ans – joueurs du Club Badminton Aulnay-sous-Bois
A 14 ans, Alicia Huynh est la plus jeune athlète du dispositif Génération Jeux (suivie de la pongiste Prithika Pavade, 16 ans). Mais on ne la sent pas plus intimidée que ça. La jeune fille, actuellement en 3e, allie détermination et humour. « Les Jeux à Paris, c’est mon grand objectif, mais avant ça, il y a d’autres étapes : je veux être championne de France fin mai et championne d’Europe en 2020 », annonce celle qui a déjà été couronnée d’un premier titre national chez les -15 en 2019. Voilà pour la détermination. La pointe d’humour suit. Interrogée sur ses débuts dans le bad, vers 8-9 ans, Alicia laisse affleurer un souvenir qui prête à sourire. « Mes parents jouaient le soir, au club de Noisiel (Seine-et-Marne). Au début, je dois dire que je n’étais pas du tout intéressée et donc ils me mettaient devant un DVD pendant leur entraînement. Jusqu’au jour où je m’y suis mise… Depuis, plus besoin de DVD ! »
Assise à ses côtés pour la soirée de présentation, son partenaire de club Léo Rossi en sourit. Le jeune homme, dont c’est également la 2e saison au club d’Aulnay, pense lui aussi aux Jeux de 2024, mais davantage en double qu’en simple. « J’ai décidé de me reconvertir en double parce que ça me plaît de plus en plus et que le mode de qualification est peut-être aussi plus facile qu’en simple », argumente celui qui reste sur une magnifique année avec le CBAB : finaliste du championnat de France par équipes TOP 12, du jamais vu dans l’histoire du club… Et même si cette saison s’avère plus compliquée – des play offs compromis et une blessure à la hanche pour Léo Rossi – l’Antibois d’origine garde le sourire. L’intégration au dispositif Génération Jeux y est sans doute pour quelque chose : « Il n’y a pas beaucoup d’argent dans notre sport, donc toutes les aides sont les bienvenues. Là, on se sent soutenu, c’est un bon coup de pouce pour qu’on atteigne nos rêves ».
Difficile de faire plus made in Seine-Saint-Denis qu’Alexis Blin. Ce jeune homme de 18 ans a commencé la baby gym à Villepinte, continué au club de Sevran, avant d’arriver en début de saison au club de Noisy-le-Grand. Ce spécialiste du concours général (les 6 agrès), fan du médaillé de bronze olympique Benoît Caranobe formé au club, a notamment intégré la « Green Team » pour disputer le TOP12, le championnat de France Elite par équipes. « Cette année, c’était un peu frustrant, car je n’ai pu participer qu’aux toutes dernières rencontres, la faute à une blessure au genou. Mais maintenant que je suis remis, je compte bien me rattraper », explique celui qui à titre individuel vise aussi les Coupes du monde jeunes seniors pour marquer des points avant 2024. Mature, Alexis, qui concilie dans son emploi du temps entraînements à l’INSEP et cours de STAPS, n’oublie pas de glisser un mot sur les impacts que les Jeux de 2024 auront aussi à son avis sur les habitants de son département. « Je pense que ça va faire du bien à la Seine-Saint-Denis. Déjà, ça va sortir pas mal de sports de l’anonymat et c’est aussi une bonne nouvelle en termes d’infrastructures, qui profiteront après les Jeux aux habitants ».
Elyas Bouadjadja, 17 ans et Curtis Lanclume, 16 ans, Tremblay Handball
Un club pro comme le Tremblay Handball, ça ne sert pas seulement à faire plaisir aux supporters. Ça sert aussi à faire éclore de jeunes pousses comme Elyas Bouadjadja et Curtis Lanclume, tous deux membres d’une équipe de France jeune. Elyas jouait depuis deux ans à Villepinte lorsqu’un membre du staff de Tremblay est venu le voir : « il m’a dit que j’avais des qualités de joueur et que si je voulais les exploiter, un club comme Tremblay possédait les structures pour me faire progresser. » Curtis a rejoint les Jaune et Noir plus jeune encore : « A 10 ans, je jouais à Claye-Souilly et dans mon équipe, il y avait le fils de Teddy Prat, joueur pro à Tremblay. C’est lui qui m’a convaincu de les rejoindre si je voulais progresser. » Tous les deux sont gauchers et jouent donc à droite, Elyas arrière et Curtis à l’aile, et partagent la même ambition : intégrer le centre de formation puis l’équipe pro.
Plus âgé d’un an, Elyas a déjà connu l’émotion de jouer avec l’équipe pro, au plus haut niveau français : « Mercredi 26 février, je suis rentré en première mi-temps contre Chambéry. Un quart d’heure de jeu, dans le Palais des sports, avec une victoire en plus, c’était super ! »
L’an prochain Elyas intègrera le centre de formation professionnelle de Tremblay, premier pas vers un contrat pro, et Curtis est bien décidé à le suivre rapidement. Tous deux sont bien partis, ont leur place au sein de l’équipe de France moins de 19 ans pour Elyas, moins de 18 pour Curtis. La prochaine grosse compétition sera, pour Elyas, les championnats d’Europe moins de 20 ans. En attendant 2024 et les JO…
« Mon objectif, c’est de jouer en équipe de France A. » Ambitieuse, Jemima ! Mais elle a des raisons d’y croire car elle joue régulièrement sous le maillot bleu de l’équipe nationale des moins de 17 ans. Dans ses buts, elle a même contribué à la victoire de la France lors des Jeux Méditerranéens. Jemima est devenue gardienne à 12 ans, par hasard, pour remplacer la titulaire. « On m’a dit que j’avais des dispositions, ça m’a plu, alors je suis restée dans la cage. » Formée à Villiers-le-Bel, lorsqu’elle a intégré le CREPS de Châtenay-Malabry, Jemima a rejoint Aulnay pour jouer à un niveau plus élevé, avec l’équipe senior (N2). « C’est sûr que j’utilise bien ma carte Navigo ! Comparé à mes copines de lycée, je n’ai pas vraiment la même vie. Mais j’aime quand il y a du rythme, de l’intensité. Comme sur le terrain. Gardienne, c’est un élément déterminant de l’équipe, mais aussi un poste un peu à part. On est à la fois la dernière défenseure et la première attaquante, celle qui lance les contre-attaques. Ça me va ! »
Romane Dicko, 20 ans judokate, Etoile Sport Blanc-Mesnil judo
Romane a cessé d’être un espoir il y a deux ans déjà, lorsqu’à 18 ans elle est devenue championne d’Europe des plus de 78 kg, alors qu’elle n’a pas encore sa ceinture noire ! Un titre européen, si jeune dans une catégorie où l’expérience compte tellement, cela rappelait fortement la trajectoire d’un certain Teddy Riner… Seulement, le bel élan de Romane a été brisé par deux blessures qui l’ont laissée loin des tatamis deux années durant. Retour à la compétition en septembre 2019, et après deux échecs aux championnats de France puis au Grand Prix d’Osaka, Romane gagne successivement à Tel Aviv puis à Paris. La revoilà dans la course pour la qualification aux Jeux Olympiques de Tokyo ! « Je vais tout faire pour grimper dans les classements et gagner ma place aux Jeux ! », s’exclame-t-elle, enthousiaste et souriante comme toujours. Romane allie le sérieux du travail qui lui a été nécessaire pour retrouver son état de forme, à une joie et un appétit de vie visible jusque sur les tatamis. Un vrai cocktail olympique…
Explosivité, spontanéité, prise de risques : voilà des mots qui correspondent bien au jeu d’Alexandre Cassin. Le pongiste, actuellement engagé dans sa deuxième saison avec le SDUS, assure le spectacle au bord d’une table de ping-pong. Si l’on ne doute pas que les pongistes soient des athlètes accomplis, lui l’est encore davantage. « Au départ, je faisais du foot. Je n’ai choisi le tennis de table qu’à 9 ans, à mon arrivée en métropole », nous confiait d’ailleurs le Guadeloupéen en 2018 alors qu’il venait de signer à Saint-Denis. Cette fougue lui joue parfois encore des tours, il arrive ainsi qu’il sorte de ses matches. « Mais il a bien mûri. Chaque fois qu’il le peut, il participe à la vie du club », remarque-t-on du côté du SDUS. Les Jeux, celui qui est actuellement classé 7e Français au classement international pourrait les voir bien avant 2024 : il faisait ainsi partie des 5 Tricolores qui ont décroché la qualification des Bleus pour Tokyo, même s’il n’a pas joué à cette occasion. Et sa dernière perf en février à l’Open de Hongrie, où il sort en 8e de finale après avoir notamment battu un ancien vice-champion du monde pourrait ne pas laisser le staff fédéral insensible. A Saint-Denis, Alexandre Cassin a en tout cas trouvé un cocon pour bien grandir.
Naime Herkati, 20 ans, boxeur au Boxing Beats Aubervilliers
Il a beau être discret, un peu en retrait au milieu des autres sportifs, avec 1m98 et 97 kg, on le remarque. Discret certes, mais pas effacé. Naime Herkati a le port de tête, l’attitude de ceux qui montent sur le ring, l’habitude de faire face. C’est lui à neuf ans, alors qu’il accompagnait son père à ses cours de boxe française à l’AC Bobigny, qui lui a demandé de l’inscrire. Naime progresse bien et rêve de la plus grande compétition au monde : les Jeux olympiques. « Je me suis renseigné et j’ai vu que la seule boxe présente aux Jeux était l’anglaise. Alors pour poursuivre mon rêve, j’ai changé de discipline. » Il s’inscrit au Boxing beats, une salle proche de son Saint-Denis natal. « Mon père connaissait son fondateur, Saïd Bennajem, en qui il avait confiance. Moi, j’aime le style de boxe qui y est enseigné : l’art de la touche et de l’esquive, la belle boxe ! » Vice-champion de France senior -91 kg 2019, Naime a opté cette année pour la catégorie poids lourds et ne s’est incliné qu’en quart de finale, face au futur champion. Mais l’avenir lui appartient : « Pour les JO de Paris 2024, j’aurai 24 ans, au top de ma forme ! Alors devant les miens, je compte bien le vivre, mon rêve olympique ! »
« Je suis messine, j’y ai commencé le trampoline, mais pour évoluer vers le très haut niveau, j’avais besoin d’une autre structure. C’est alors que Cyril Cloud de l’Acro Tramp Sevran m’a proposé de rejoindre son club. Pour moi, c’était la possibilité de m’entraîner dans un cadre de haut niveau, en plus du suivi au sein de structure fédérale. » Anaïs fait partie des espoirs du trampoline français, elle s’est classée 3ème des Masters l’an dernier et progresse de plus en plus dans les compétitions internationales. Elle y rencontre et y affronte même certaines de ses camarades de club : « A Sevran, nous avons aussi des Espagnols, des Portugais qui sont en équipe nationale. Lors des Coupes d’Europe, c’est très sympa parce que nous sommes en groupe, comme au club ! Mais ensuite la compétition reprend ses droits, on s’oppose, mais on se soutient aussi ! » Sportive de haut niveau et en première année d’école de commerce, Anaïs connaît les agendas chargés, les journées organisées sans temps mort… Mais il faut cela pour poursuivre son rêve d’une participation aux Jeux : « lorsque j’ai su que le Département de la Seine-Saint-Denis m’apportait son soutien, j’étais fière ! Que l’on compte ainsi sur moi, ça motive encore plus ! »
Sonia Hamcha, 17 ans, joueuse de water-polo au CNN Noisy-le-Sec
« Sonia, c’est une compétitrice, qui n’a pas peur d’aller au contact. Ca vient aussi du fait qu’elle s’est longtemps entraînée avec des garçons, face au peu de filles qu’il y avait dans ses catégories d’âge. » Voilà en quelques mots le profil de l’intéressée dressé par son entraîneur de l’année dernière au CN Noisy-le-Sec, Sébastien Viriot. Depuis, la jeune femme, qui évolue pointe - l’équivalent de pivot au handball – est partie pour l’INSEP, même si elle est reste licenciée à Noisy. Son grand objectif : intégrer un jour l’équipe de France seniors, elle qui avait pour la première fois été appelée en 2017 en équipe nationale pour un Championnat d’Europe juniors conclu à la 12e place. « Après Myriam Ouchache, ça doit être la deuxième Noiséenne dans l’histoire du club à avoir disputé un Championnat d’Europe », souligne Sébastien Viriot. Le Graal restant évidemment ces fameux JO 2024 que Sonia aimerait tant disputer dans le bassin de Saint-Denis, devant la famille et les amis. « Si elle continue sur ce rythme, elle n’en sera pas loin je pense », espère Sébastien Viriot dont le souhait est de voir d’autres jeunes femmes de Seine-Saint-Denis aux côtés de Sonia en 2024. « On y travaille avec la création du Cercle 93 en 2016 (une entente avec les clubs de Livry-Gargan et Saint-Denis) et aussi - on croise les doigts – le lancement d’une équipe féminine seniors au club pour la saison prochaine ».
Un contrat pour Tokyo
Le Département de Seine-Saint-Denis ne pense pas qu’à Paris 2024, il soutient également ses sportifs qui ambitionnent de participer aux Jeux olympiques de Tokyo, dans quelques mois. Il leur propose des conventions d’insertion professionnelle, d’une durée d’un an, et reconductibles. Ainsi, les sportives et sportifs seront employés au sein du Département durant leur préparation olympique et pourront continuer leur projet professionnel après les Jeux. Allan Morante de La Dionysienne Trampoline a déjà validé son billet pour Tokyo lors des championnats du monde. Avec l’escrimeuse Anita Blaze (Aubervilliers), le judoka Guillaume Chaine (ESBM) et le para-taekwondiste Bopha Kong (Bondy) et le lutteur Mamadassa Sylla (Bagnolet Lutte 93) il est l’un des cinq espoirs à bénéficier de ce dispositif : « J’ai déjà un BTS en informatique. L’année prochaine, qui sera assez creuse au niveau compétition, l’idée est donc de passer une licence professionnelle en alternance avec le Département. Il faut penser à l’après-carrière : on pratique un sport pas très médiatisé, qui nous permet d’en vivre tant qu’on est en carrière, mais sans pouvoir mettre d’argent de côté. De ce point de vue, le soutien du Département est intéressant. Ça permet aussi d’enrichir nos compétences professionnelles. Moi, je développe essentiellement des logiciels, des sites internet. Toute la pratique que je pourrai engranger dans ce domaine est la bienvenue. » Pour Guillaume Chaine, « c’est une aide précieuse, à 32 ans cette année est la plus importante de ma carrière. Ce contrat est rassurant, il me permet de me concentrer sur mon objectif sportif en sachant qu’ensuite, j’ai au Département une porte d’entrée vers le monde professionnel. »
Photos :©Sylvain Hitau
©Nicolas Moulard
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