Inauguration de la Cité maraîchère : Romainville renoue avec ses racines et cultive l’avenir
Au cœur du quartier Marcel-Cachin va pousser d’ici à l’été 2019 une cité maraîchère qui produira 12 tonnes de fruits et légumes chaque année. Le projet créateur d’emplois et promoteur d’une alimentation saine replonge aussi la ville dans son passé maraîcher.
Difficile de croire que d’ici à l’été 2019 poussera sur ce terrain aride de 600 mètres carrés niché au cœur du quartier Marcel-Cachin de Romainville entre la Maison des ainées et la Médiathèque Romain-Rolland, le « laboratoire vivant pour cultiver la ville de demain. » Pourtant, ce sera bien le cas et le chantier d’une Cité maraichère composé de deux tours a été lancé officiellement, vendredi 14 septembre, lors de la pose de la première pierre d’un édifice qui accueillera 1 000 m2 de surface cultivable et produira annuellement 12 tonnes de fruits, légumes, fleurs et champignons.
Dans les grandes lignes, la Cité maraîchère sera composée de deux « serres verticales » de trois et six étages -24 mètres de hauteur pour la plus haute tour-et abritera une exploitation agricole, un centre de sensibilisation et de formation à l’agriculture urbaine ouvert au grand public comme aux professionnels, mais aussi des espaces de vie avec un café-cantine, une épicerie, un composteur de quartier. Une serre pédagogique de 90 m2 et des jardins extérieurs d’une taille équivalente permettront aussi de sensibiliser et de former les habitants de Romainville et de la Seine-Saint-Denis au développement durable.
Recréer une ville nourricière
Le tout, dans un bâtiment dessiné par les architectes de l’agence parisienne Ilimelgo, qui a été pensé pour maximiser l’apport de lumière, mais également assurer une production écologique en s’appuyant sur une ventilation naturelle et un système de récupération de l’eau de pluie. Avec une culture dans des bacs hors sol, sans pesticide et sans chauffage ni lumière artificielle.
« Un vrai jardin d’Eden", s’exclame Linda, habitante des Lilas de « passage dans le quartier et intriguée » par la cérémonie de la première pierre. Lorsqu’elle en sait un peu plus sur le projet, cette mère de deux jeunes enfants demande illico « quand et comment je pourrai venir chercher mes légumes ici ? Surtout, j’emmènerai mes enfants pour leur apprendre les bienfaits d’une alimentation saine. Moi-même, j’ai trop souvent tendance à cuisiner des produits tout prêts et je le regrette. Alors, si un endroit comme celui-là peut nous aider à changer ça… »
Exactement un des axes de la philosophie de la Cité maraîchère mûri depuis 2011 par Corinne Valls, maire de Romainville et vice-présidente du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis : « Cette Cité maraîchère, explique-t-elle, permettra l’accès à une alimentation de qualité pour les citadins. Lorsque le pouvoir d’achat diminue, les fruits et légumes sont souvent les premiers aliments à disparaître du régime alimentaire. »
Voilà pourquoi, au fil des saisons et des projets, Romainville pousse pour réintroduire de l’agriculture urbaine sur son territoire : depuis 2016, la Ferme urbaine portée par le Paysan Urbain développe ainsi son concept de micro-pousses ultra-nutritives ; en 2019, la toiture d’un nouveau programme immobilier accueillera 250 m2 de surface de pleine terre ; à l’horizon 2022, le quartier Youri Gagarine-Vassou accueillera 10 000 m2 de toitures végétalisées et vergers. « En réintroduisant de l’activité maraîchère à Romainville, poursuit Corinne Valls, nous avons souhaité d’abord redonner à la ville, longtemps lieu de cultures maraîchères, une vocation de ville nourricière. Mais, nous allons également générer une nouvelle activité économique créant de l’emploi et notamment de l’emploi en insertion. »
Un nouveau modèle écologique
Au total, la Cité maraîchère verra en effet la création de 12 emplois locaux et non délocalisables, dont huit seront créés au terme de parcours d’insertion. Un projet made « In-Seine-Saint-Denis » qui « sera un exemple d’innovation sociale et environnementale qui va faire école dans notre département mais aussi en France, juge Stéphane Troussel, le président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, venu participer à la pose de la première pierre de la Cité romainvilloise. Au moment où on s’interroge sur ce qu’on a fait collectivement de notre planète et où il est temps de changer de modèle écologique, réintroduire de l’agriculture en ville est absolument dispensable. »
De quoi donc susciter un large tour de table financier autour du projet dont le coût de 5 millions d’euros sera supporté par le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis (250 000 euros), la région Ile-de-France (1,02 million), l’Etat (1 million), la Métropole du Grand Paris (100 000 euros) et plusieurs partenaires privés.
En savoir plus : www.lacitemaraichere.fr
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