Education aux médias

Des journalistes enthousiasmé·e·s à l’idée de partager

Grâce au dispositif Agora, 130 journalistes vont mener des ateliers auprès des élèves des collèges de Seine-Saint-Denis. L’objectif : expliquer le rôle des médias en travaillant main dans la main avec les enseignant.e.s. Une visioconférence de travail organisée par le Département s’est tenue le 12 mars 2021.

Des carrières impressionnantes, des curriculums bien fournis, une motivation à toute épreuve, les journalistes qui se lancent dans l’aventure Agora débordent d’énergie et d’humilité. Guillaume Lariche est de ceux-là : « J’aimerais faire passer un message aux collégien.ne.s » mais pour cela « le ton doit être sympathique, souriant », explique celui qui dans le Morning de Virgin Radio présente les infos aux côtés de Manu Payet.

Pour intervenir dans les collèges de Seine-Saint-Denis, ces journalistes veulent s’appuyer sur l’expérience des enseignants pour intéresser leur jeune auditoire. « Un travail de co-construction qui doit se faire avec les enseignants et les élèves », précise Richard Michel, grand reporter, et membre du comité d’éthique de Canal + et de Cnews.

Passer à la pratique pour mieux comprendre les médias

Lucas Duvernet-Coppola raconte, qu’en 2018, avec des collégiens de Gustave-Courbet à Romainville, il a réalisé et même imprimé un journal. Journaliste pour le groupe Sopresse, Society, Sofoot, il pense qu’il est temps de décomplexer les élèves vis-à-vis de son métier. « Je leur ai dit qu’on pouvait très bien être un grand reporter en descendant en bas de chez soi. Il n’est pas nécessaire d’avoir fait une école de journalisme pour cela, ni d’être riche, ou diplômé. C’est une démarche qui consiste à aller parler à l’autre. Les élèves avaient ramené des super trucs. »

Même son de cloche chez Lise Vogel, journaliste à France Info : « Je suis très heureuse de participer au projet Agora, car il fait sens pour moi. Je souhaiterais dire aux élèves qu’il n’y a pas le monde des journalistes d’un côté et eux de l’autre. Et que parfois tout va il est vrai un peu trop vite dans les chînes d’info continue… et c’est critiquable en effet. » Cette professionnelle souhaiterait « participer à aiguiser l’esprit critique des collégiens ».

L’éthique d’un métier

Les journalistes s’apprêtent à être soumis aux questions, voire aux critiques des élèves. Élise Bronsart, pigiste à Arte, avait choisi de capter l’attention avec un reportage sur les jeux vidéo. Au lieu de ça, ses lycéens se sont montrés plus intéressés par les questions d’éthique et de liberté de la presse. « Comment tu choisis tes sujets ? », « Est-ce qu’on te les impose ? ». « J’ai expliqué alors comment fonctionnait un comité de rédaction. Comment on discutait des sujets ensemble. Comment on les choisissait. Pour Agora, on pourrait organiser la classe comme un pool de rédaction et nous comme rédac chef. »

Découvrir le monde de la télé

Un jeu de rôles que Marianne Tavennec - si les mesures sanitaires le permettent - souhaiterait transposer à la télé en montant un plateau avec un présentateur et quelques chroniqueurs pour faire travailler les collégiens sur les sujets qu’ils affectionnent. « L’idée est de faire un travail concret avec eux, dont ils pourraient garder une trace ». Journaliste, documentariste et rédactrice en cheffe, elle aimerait aussi les emmener dans les coulisses d’une émission, en petit groupe, pour comprendre comment et par qui un programme télé est créé.

L’idée est que 100% des collèges de Seine-Saint-Denis bénéficient d’interventions Agora, que ce soit des interventions ponctuelles, un parcours pour une classe, ou une résidence de journalistes.

Légende photo : Le 12 mars 2021, le Département a accueilli en visioconférence les journalistes participant au dispositif d’éducation renforcée aux médias « Agora » afin de leur donner les outils nécessaires avant qu’ils interviennent dans nos collèges de Seine-Saint-Denis.

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