Des actions éducatives au collège pour défendre la laïcité
Alors qu’un hommage national est rendu mercredi 21 octobre à Samuel Paty, enseignant sauvagement assassiné le 16 octobre dernier pour n’avoir fait que son métier, le Département et son président appellent à relancer des actions éducatives fortes en faveur de la laïcité et de la liberté d’expression.
Le 16 octobre dernier, le fanatisme et l’intolérance religieuse ont une nouvelle fois frappé notre pays. Cette fois, c’est un enseignant d’histoire-géo de Conflans-Sainte-Honorine, Samuel Paty, qui a été lâchement assassiné. Tué pour avoir fait son métier : éduquer ses élèves à la liberté d’expression en prenant à cette occasion appui sur les caricatures de Mahomet, republiées par Charlie Hebdo à l’occasion du procès des attentats islamistes des 7 et 9 janvier 2015. « Nous devons continuer à éveiller et former des esprits libres et critiques », avait réagi le président du Département Stéphane Troussel quelques jours après l’assassinat de l’enseignant.
Engagé dans « Nous sommes la République », un programme d’actions éducatives lancées quelques mois après les attentats au Bataclan et à l’Hyper Cacher en 2015, le Département va donc poursuivre ses actions. Le partenariat noué il y a 5 ans avec l’association Cartooning for Peace, fondée par le dessinateur du Monde Plantu et l’ancien secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, devrait notamment se poursuivre. « C’est non seulement la liberté d’expression mais la liberté d’enseigner qui sont ici victimes de la barbarie et de l’intolérance la plus abjecte. L’assassinat sauvage d’un enseignant, voué à ouvrir l’esprit de ses élèves en faisant un cours sur la liberté d’expression, n’est pas acceptable. Le terrorisme est inadmissible en soi. Il l’est à plus forte raison, dans l’enceinte de l’école républicaine, où la laïcité garantit nos libertés, notre diversité culturelle et notre cohésion sociale. », affirmait ainsi mardi l’association dans un communiqué.
Les conférences et ateliers menés en collèges et lycées par Plantu et d’autres dessinateurs du monde entier ont toujours le même but : éduquer à la lecture du dessin de presse et rappeler les libertés fondamentales assurées par la République : croire ou ne pas croire, avoir le droit et même le devoir de débattre.
« En France, on a le droit de critiquer les religions. Le blasphème n’est heureusement pas répréhensible au regard de la loi. On a aussi le droit d’intenter des procès en justice quand on s’estime blessé. Mais les intégristes islamistes ne représentent pas l’Islam. Ils en sont une dérive minoritaire. Et dans le Coran, il n’est écrit nulle part qu’il faut assassiner pour des idées exprimées. » Voilà ce qu’expliquait par exemple le dessinateur de presse Michel Kichka à une centaine de collégiens de Seine-Saint-Denis en mai 2019, dans le cadre d’une conférence de « Cartooning for Peace ». Des messages comme ceux-ci doivent se démultiplier dans les prochains mois.
Dessin : ©Mykaïa (France) - Cartooning for Peace
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