Décès d’Annette Muller, rescapée de la rafle du Vel d’Hiv
Annette Bessman, née Muller, est morte à 88 ans le 9 août dernier au Blanc-Mesnil, où ses obsèques ont eu lieu mercredi 18 août. À l’âge de neuf ans, elle avait été arrêtée à Paris avec sa famille lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver puis internée au camp de Beaune-la-Rolande, dans le Loiret. Elle s’est ensuite battue inlassablement pour honorer la mémoire des enfants de la Shoah.
Née dans une famille juive d’origine polonaise, Annette n’a que neuf ans lorsqu’elle est arrêtée avec sa mère et son petit frère Michel par la police française dans le 20ème arrondissement de Paris. Tous trois sont détenus dans de terribles conditions en juillet 1942 au Vélodrome d’Hiver. Internés ensuite au camp de Beaune-la-Rolande, la fillette, séparée de sa mère, est transférée avec son frère à Drancy. Tous deux échappent à la déportation grâce à une exfiltration dans un asile parisien puis à l’orphelinat catholique de Neuilly-sur-Seine où ils seront cachés jusqu’à la fin du conflit. Sa mère Rachel n’aura pas cette chance et sera assassinée en août au camp d’Auschwitz.
Après la guerre, Annette s’installe au Blanc-Mesnil cité Jean-Pierre-Timbaud, avec son mari, Daniel Bessman, ancien résistant dans les Alpes. Membre du Parti communiste français, elle occupera le poste de secrétaire de Robert Frégossy, maire de la ville et conseiller général puis deviendra attachée territoriale à la formation professionnelle en fin de carrière.
En 1976, cette mère de deux enfants rédige son autobiographie intitulée La petite fille du Vel d’Hiv, du camp d’internement de Beaune-la-Rolande (1942) à la maison d’enfants du Mans (1947) pour révéler au grand public l’horreur vécue par les enfants juifs durant la Seconde guerre mondiale. Annette, l’une des très rares enfants à avoir survécu à cette rafle, s’en est allée 79 ans plus tard, après avoir tout fait pour transmettre la mémoire du "Plus jamais ça" auprès des médias et des jeunes générations.
Crédit-photo : MEMORIAL DE LA SHOAH
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