Existante depuis le Moyen-Âge, remise en cause dès la période de la Révolution française, la peine de mort n’aura été abolie en France qu’en 1981, après un long combat de 200 ans mené par de grandes figures tels que les écrivains Victor Hugo, Alphonse de Lamartine et Albert Camus ou encore l’avocat Robert Badinter.

C’est finalement ce dernier, devenu garde des Sceaux et ministre de la Justice de François Mitterrand, qui parviendra à faire adopter en septembre 1981, par 363 voix contre 117 à l’Assemblée et 161 voix contre 126 au Sénat, la loi portant son abolition. Avec la promulgation du texte le 9 octobre 1981, la France devenait le trente-sixième État du monde à abolir la peine de mort.

Jusqu’au 4 septembre 2023, les Archives nationales proposent de découvrir ce document (l’original sur le site parisien, un fac-similé à Pierrefitte-sur-Seine), ainsi que plusieurs autres archives retraçant le combat abolitionniste. Une partie d’une pétition de 1838, signée par près de 1800 personnes, illustrent par exemple l’engagement de la société civile. Une séquence plus intime est également consacrée à Marie-Louise Giraud, « faiseuse d’anges » condamnée par le régime de Vichy, et dont la lettre de recours en grâce est exposée en regard de la réponse du Maréchal Pétain, qui confirme la condamnation à la peine capitale. Elle sera guillotinée le 30 juillet 1943 à la prison de la Roquette à Paris.

INFORMATIONS PRATIQUES :
– Adresse : Archives nationales, 59 rue Guynemer - Pierrefitte-sur-Seine (métro ligne 13, arrêt Saint-Denis - Université).
– Horaires : du lundi au vendredi de 10 h à 17h30 et les samedis et dimanches de 14 h à 19 h.
– Entrée : gratuite.
– Livret de visite : téléchargeable sur le site des Archives nationales.
– La bonne idée : coupler cette visite avec celle de l’exposition "Déportées à Ravensbrück, 1942-1945" qui se tient jusqu’au 16 juin (lire à ce sujet Seine-Saint-Denis le magazine, n°116, mars 2023, p.9).