A Saint-Denis, les Jeux ont commencé depuis longtemps
Pendant que se déroulait la cérémonie d’ouverture des Jeux de Tokyo, vendredi 23 juillet, les enfants des centres de loisirs de la ville se défiaient dans des Olympiades joliment organisées au Parc de la Légion d’honneur. En compagnie de l’ancienne judoka Laetitia Payet - deux Jeux au compteur – la jeunesse dionysienne s’est confiée sur ce que le sport apporte à leurs vies.
La délégation marche à travers une haie de flammes olympiques. Les regards sont fiers, la Seine-Saint-Denis a été dignement représentée. On pense au copain pour qui on a fait les efforts, à la force qu’on a dégagée tous ensemble. Les cous s’inclinent pour recevoir la médaille des mains de… l’ancienne judoka Laëtitia Payet.
Vendredi, pendant que se déroulait la cérémonie d’ouverture des Jeux de Tokyo, où 16 sportifs représenteront non seulement la France, mais aussi la Seine-Saint-Denis, de mini-Olympiades se tenaient au Parc de la Légion d’Honneur de Saint-Denis.

Escalade, tir à l’arc, trampoline, tennis de table, plusieurs stands ont en effet été montés dans ce beau parc ombragé. Autant d’activités gratuites ouvertes aux centres de loisirs mais aussi à tous les enfants en général.
Un peu avant cette cérémonie des médailles, joliment improvisée, plusieurs centres de loisirs de la ville s’étaient donc affrontés au foot, au tir à l’arc et au beach rugby.
Pour Yanis, 9 ans, cette dernière discipline était une découverte. « Je n’avais encore jamais joué au rugby. C’était bien, on a notamment appris à plaquer dans le sable ! » Bintou, elle, était encore toute impressionnée de son duel à la course face à Laëtitia Payet, marraine de l’événement. « Courir contre elle était un peu impressionnant. J’aime bien faire du sport. Pour l’instant je fais du multisports à l’école, mais j’aimerais faire de l’athlétisme ! »

Souriante, l’ancienne judoka, licenciée à Villemomble pendant 7 ans (de 2010 à 2017) et comptant deux Jeux à son actif (Londres et Rio), était en effet venue témoigner de son vécu de sportive de haut niveau. « C’est super que ces enfants découvrent ainsi de nouvelles disciplines et qu’ils touchent un peu à tout. Le déclic, ça peut venir à tout moment. Moi, j’ai commencé le judo pour suivre mes frères et sœurs. Au départ, je faisais de la danse, mais j’étais nettement plus attirée par le combat ! », se remémorait la triple médaillée européenne en individuel, également entraîneure au Blanc Mesnil Sport Judo.
Ces ateliers sport étaient aussi l’occasion de faire quelques rappels bienvenus sur l’égalité filles-garçons. Kevin Muledi, encadrant de l’activité rugby accompagné de trois autres éducateurs du Saint-Denis US Rugby, en profitait ainsi pour rappeler les fondamentaux : « Ne laissez jamais personne vous dire qu’il y a des sports de filles ou de garçons. Le sport, c’est pour tout le monde ! »
Une leçon plutôt bien comprise par Malya, 11 ans : « Quand les garçons disent des trucs du genre « Le rugby, c’est pas un sport de filles », j’hésite pas à leur dire que c’est des gros préjugés. D’ailleurs, tout à l’heure, ils étaient bien contents de m’avoir dans leur équipe de foot. Moi je me laisse pas intimider, mais c’est vrai que parfois, on entend de grosses bêtises qui peuvent faire mal. »

Au passage, les éducateurs sportifs et animateurs des centres de loisirs en profitaient aussi pour rappeler que les prochains Jeux olympiques et paralympiques auraient lieu à Paris, mais surtout à Saint-Denis, ville hôte du Stade de France, du centre aquatique olympique en construction et du village des athlètes… Une découverte pour certains, une évidence pour d’autres.
« Je pense que ça va vraiment faire du bien à la Seine-Saint-Denis d’accueillir les Jeux de 2024. Déjà, avant ça, il y a la Coupe du monde de rugby, qui se déroulera aussi au Stade de France. Mais oui, les Jeux, ça permet d’avoir davantage d’équipements et c’est bien pour les enfants, ça fait rêver … », estimait Yann Teixeira, membre du SDUS rugby et enfant de Saint-Denis. « A condition que les gamins puissent vraiment aller dans les stades », insistait son comparse Kevin Muledi.
Pour ce qui est de l’héritage matériel des Jeux, il est en tout cas déjà acté que les villages olympiques et des médias déboucheront sur plusieurs milliers de logements, ou encore que 8 piscines neuves ou rénovées – équipement dont le département manque cruellement, resteront sur le territoire après l’événement.
Le temps de se retourner, et les centres de loisirs avaient déjà filé à l’atelier escalade… Une discipline qui fait d’ailleurs cette année son entrée aux Jeux de Tokyo et restera au programme à Paris 2024, où elle sera organisée… au Bourget. Sans le savoir, on avait peut-être déjà sous les yeux les Julia Chanourdie ou les frères Mawem de demain.
Christophe Lehousse
Photos : ©Sylvain Hitau
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