Côté court conjugue au féminin
Pour sa 26e édition, du 7 au 17 juin, le festival pantinois propose un gros temps fort féminin avec 52 réalisatrices retenues cette année dans la sélection et des regards croisés entre plusieurs cinéastes femmes programmées par le passé au festival.
Justine Triet, Katell Quillévéré, Lucie Borleteau : autant de réalisatrices désormais bien installées qui sont passées par le festival Côté Court. Pour faire encore plus pencher la balance en faveur des femmes, la quinzaine de courts à Pantin a choisi cette année d’enfoncer le clou.
« En France, quand on jette un coup d’oeil aux sélections de la plupart des festivals, on s’aperçoit qu’il n’y a finalement pas tant de femmes que ça. Sans en faire un principe de sélection – ce qui serait un peu absurde – on est donc content de rééquilibrer tout ça », souligne Jacky Evrard, directeur artistique et fondateur du festival.
Cette année, les écrans du Ciné 104 diffuseront donc des regards essentiellement féminins, et ce dans les trois catégories principales : la fiction et l’art vidéo en compétition, et la section du panorama.
Surtout, fait novateur, le festival a proposé à des réalisatrices déjà passées par le festival de dialoguer avec des cinéastes de leur choix autour d’une de leurs oeuvres. « On l’avait fait l’année dernière pour les hommes, c’aurait été une faute de goût de ne pas le faire pour les femmes », précise Jacky Evrard. Dans ces conversations croisées, on verra donc Yolande Zauberman analyser avec Alice Diop, fraîchement césarisée, l’ancien système d’apartheid en Afrique du Sud. Danielle Arbid échangera quant à elle avec Céline Sciamma, la réalisatrice de « Bande de filles », tourné à Bagnolet. Enfin Justine Triet, ancienne du festival, et Sophie Fillières parleront ensemble avec l’ironie qui les caractérise de relations amoureuses.
En cette année du coq en Chine, comme le précise de manière espiègle le programme du festival, ce volet féminin se doublera d’une page spéciale sur les regards de réalisatrices chinoises. Gu Yu nous emmènera dans un lycée de la province pauvre du Henan, guère disposé à voir une jeune femme embrasser un destin d’artiste. Yang Yang mettra en évidence la censure d’État qui voit d’un mauvais œil un festival du film queer en plein Pékin. Et Rina B.Tsou nous fera partager ses portraits du peuple taïwanais.

Enfin, pour être tout à fait complet dans ce tour d’horizon au féminin, Côté Court a également prévu un focus sur le travail de la jeune réalisatrice Emilie Aussel. Actuellement engagée dans son premier long-métrage, cette cinéaste aime sonder l’âge adolescent, ses fougues, se hésitations, ses erreurs, comme dans « Ta bouche, mon paradis », également programmé cette année dans la section compétition.

L’adolescence, au féminin comme au masculin, il en sera aussi question dans les deux films signés par des promotions de collégiens de Seine-Saint-Denis. Dans le cadre des parcours « Culture et Art au collège » financés par le Département, deux classes ont en effet pu fabriquer leur oeuvre de A à Z, avec l’aide de réalisatrices. Pour les élèves de l’établissement Lucie-Aubrac à Livry-Gargan, guidées par la professionnelle Leslie Lagier, cela a donné « Vlog_5.4_2017 », une plongée fraîche et pétillante dans leurs vies au sein de l’établissement et en dehors.
Les collégiens d’Alfred-Sisley à l’Ile-Saint-Denis ont eux choisi de se concentrer sur la sphère intime, en essayant de donner une définition de la pudeur dans un court intitulé « Articuler la parole »… ce qui ne s’invente pas puisqu’ils étaient épaulés par Astrid Adverbe…
Un programme qui a aussi valu au festival de recevoir l’appui de l’ONU Femmes France, qui incite par ailleurs tous les ans des étudiants à tourner un sujet sur le thème de l’égalité hommes-femmes. Si vous vouliez donc un état des lieux de la condition féminine à l’écran, c’est à Pantin que ça se passe.
Côté court, du 7 au 17 juin, au Ciné 104 de Pantin. Pass festival à 15 euros. Tarif à l’unité : 5 euros/Tarif réduit : 3,50 euros.
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