Voyage au cœur de l’inclusion
Grâce à Odyssée Jeunes 10 élèves du dispositif ULIS du collège Sólveig-Anspach à Montreuil ont pu faire un voyage avec 22 autres de 5e dans le Jura en janvier 2020. Une expérience extraordinaire pour ces ados en situation de handicap cognitif dont beaucoup expérimentaient la vie loin de la maison pour la première fois de leur vie.
32 collégien·ne·s de Montreuil ont eu la joie de d’expérimenter le ski de fond dans la nature préservée du Doubs, de visiter une fruitière de comté, de goûter du savoureux fromage, ou de vivre une cani-randonnée avec la découverte d’une meute de chiens de traineaux lors d’un séjour Odyssée Jeunes* en janvier 2020.
Cette liste non exhaustive ressemble à un programme de vacances "détente" à la montagne mais c’est pourtant un projet éducatif très structuré qui motivait chaque sortie des adolescent·e·s et de leur 4 encadrant·e·s.
Objectif de départ de l’équipe pour bénéficier du financement Odyssée Jeunes : la découverte d’un milieu, de ses caractéristiques et la manière de le protéger en impliquant 150 élèves de ce collège récemment construit par le Département dont 13 élèves d’ULIS (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire).
Formé·e·s à devenir des petits reporters pour collecter des données auprès d’habitant·e·s afin d’évaluer les changements climatiques, les disparitions ou découvertes d’espèces animales et végétales, les élèves furent incité·e·s à réfléchir sur des actions ou des solutions afin de préserver ou restaurer leur environnement proche. Ces nouveaux savoirs seront restitués sous la forme d’une exposition, d’un petit journal, mais aussi d’exposés jusqu’à la fin de l’année scolaire.
Autre objectif : que ces jeunes issu·e·s d’un milieu très urbain avec 50 % de boursier·ière·s puissent goûter à la découverte et au plaisir qu’offre la moyenne montagne afin de s’y sensibiliser et, ainsi, ressentir émotionnellement, physiquement, l’envie de protéger cette nature et de mettre en place des actions éco-citoyennes.
De retour du voyage, Frédérique Kalkstein, coordonatrice de l’ULIS du collège Anspach dresse un premier bilan. Elle se réjouit déjà de son apport qui intervient en cours d’année scolaire. Car depuis septembre, ce projet a associé plusieurs professeurs (art plastique, SVT, géographie) pour un travail interdisciplinaire autour de lectures et de sorties pédagogiques préparatoires (Mûrs à pêches, parc des Guilands à Montreuil). Des ateliers avec des associations comme les Petits Débrouillards ou la radio associative Raptz ont permis notamment de réaliser des micro-trottoirs permettant aux élèves de sortir de leur univers et d’aller à la rencontre des riverain·e·s de Montreuil (93) et de Chaux-Neuve (25).
Outre l’acquisition de savoirs, ces travaux de groupes entre élèves ULIS et 5ème ordinaires ont servi à faire tomber des préjugés sur des élèves porteurs de divers handicaps. "Beaucoup n’étaient jamais parti·e·s sans leur famille ou même juste aller dormir chez un grand-parent seul·e donc c’était un grand pas !" Outre la préparation du projet, il y eut tout un travail psychologique et éducatif en amont avec ces jeunes dont certain·e·s vivent avec un trouble du spectre autistique ou d’hyperactivité. Le but était qu’ils ou elles puissent voyager sans angoisse et évoluer le plus sereinement possible au sein du groupe et loin de leurs repères habituels. Or tout au long du séjour de 5 jours, Frédérique Kalkstein a pu observer combien les élèves ont pris soin des un·s et des autres même de celles et ceux qui ont des troubles qui peuvent parfois compliquer le vivre-ensemble. "Ce sont vraiment de chouettes jeunes" résume la jeune femme.
Autre observation pour cette professeure des écoles de formation de 36 ans, l’implication sur place des élèves et ce qu’il est resté à leur retour. "Ils et elles avaient conscience que c’était un séjour scolaire avec des choses à apprendre et à restituer. La plupart étaient très présent·e·s, concentré·e·s, à poser beaucoup de questions. La sortie en traineau avec les chiens était l’activité la plus attendue mais pas assez de neige donc elle fut remplacée par de la cani-rando. L’activité un peu "paillette" du séjour tombait à l’eau mais ils et elles ont tout de suite "rebondi" et adoré celle qui l’a remplacée. Les jeunes ont découvert un métier avec un animal, appris ce qu’était une meute, la différence entre un chien et un loup, pourquoi il faut toujours être au dessus du chien etc. Souvent en classe, soit les élèves ne tiennent pas longtemps, soit les savoirs ne sont jamais acquis car ils et elles ne sont pas "dans le sens" ou l’émotionnel, et tout demeure abstrait. Or là pendant ces sorties pédagogiques, il y a et le scolaire et l’émotionnel, le fait d’être dans un bel endroit, en pleine nature, ou avec des animaux. Les élèves ont vécu le savoir comme l’observation des traces des animaux donc c’est ancré et ils/elles le retiennent. Je suis convaincue que c’est ce qu’il faut faire avec ces ados, et même avec les autres d’ailleurs".
De janvier à juin aura lieu la restitution puis une continuité du travail sur le Développement Durable avec du Land art. Un projet de sculpture avec la Collecterie de Montreuil pour constituer une sculpture à partir de déchets est sur les rails afin d’accrocher l’attention des autres élèves du collège. Pour Frédérique, cette grosse œuvre d’art fabriquée par ses élèves va forcément questionner les autres et donc faire le lien entre les collégiens qui ne sont pas partis. Et malgré la réussite de ce voyage, la coordinatrice ne le voit pas comme une finalité mais comme un projet sur l’année pour faire groupe puis impulser toute une dynamique de travail.
Sandrine Bordet
Ce sont les commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) qui décident de l’orientation d’un élève vers une ULIS qui lui offre la possibilité de poursuivre en inclusion des apprentissages adaptés à ses potentialités et besoins et d’acquérir des compétences sociales et scolaires, même lorsque ses acquis sont très réduits.
Les élèves orientés en ULIS sont ceux qui, en plus des aménagements et adaptations pédagogiques et des mesures de compensation mis en œuvre par les équipes éducatives, nécessitent un enseignement adapté dans le cadre de regroupements et dont le handicap ne permet pas d’envisager une scolarisation individuelle continue dans une classe ordinaire.
Chaque élève scolarisé au titre des ULIS bénéficie, selon ses possibilités, de temps de scolarisation dans une classe de l’établissement scolaire où il peut effectuer des apprentissages scolaires à un rythme proche de celui des autres élèves.
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