Thierry Escaich, un académicien possédé par la musique
Académicien, quatre Victoires de la musique classique, ce Rosnéen de toujours a composé plus de 120 œuvres. Il écrit aujourd’hui son deuxième opéra.
Qu’est-ce qui a changé depuis que vous êtes académicien ?
Ça n’a rien changé. C’est juste une reconnaissance de ses pairs tout simplement. Ils ont souhaité que je me présente à l’Académie en 2013 et j’ai été élu. A titre personnel, ça m’ouvre sur énormément d’autres arts. C’est la peinture, la sculpture, la photographie, la vidéo. Il y a Yann Arthus-Bertrand pour la photo, Aymeric Zublena pour l’architecture. Il y a des personnalités de médias comme Patrick de Carolis. C’est vraiment un univers où on peut discuter et échanger beaucoup sur les rapports entre les différentes branches d’arts. Et en même temps on est conseil aux politiques. On reçoit des présidents de la République, des anciens présidents, des ministres. On a notre rôle de conseil pour des sujets comme l’éducation, la culture, on intervient. Et troisième chose, on peut interférer sur la vie musicale. On peut donner pas mal de bourses ou de prix qui pour certains sont très élevés. On peut aider de jeunes compositeurs, de jeunes créateurs. C’est intéressant pour créer le lien avec les jeunes artistes d’aujourd’hui.
Comment travaillez-vous avec Catherine Simonpietri et Sequenza 9-3 ?
Avec Catherine c’est un long compagnonnage d’au moins 15 ans. Elle était basée en Seine-Saint-Denis. Elle a eu à diriger ma musique. On a sympathisé. Elle est très performante, très musicienne et en même temps techniquement très très forte. Et surtout elle a une idée par minute. Ce qui est passionnant avec elle c’est qu’elle va dépoussiérer la musique d’ensemble vocal. Elle fait des commandes à tout un tas de compositeurs et pas seulement à moi.
Quelques fois je les accompagne, quelques fois je compose pour eux. Comme l’an dernier à Caen, j’improvise et je joue ma musique avec eux. J’ai encore d’autres projets avec eux. C’est en cours. C’est un ensemble avec lequel je vais travailler encore longtemps.
Catherine Simonpietri veut composer un hymne de la Seine-Saint-Denis. Vous en a-t-elle parlé ? Que pensez-vous de cette idée ?
En s’inspirant d’un texte ou d’une musique ayant un lien avec le passé de ce département, c’est envisageable. Mais pas un hymne au sens classique du terme. Un hymne est censé regroupé un sentiment national. Il n’y a pas de nécessité qu’il y ait un hymne par département dans la république française.
Êtes-vous attaché à la Seine-Saint-Denis ?
Je suis géographiquement basé en Seine-Saint-Denis depuis que je suis né. J’en connais tous les recoins. J’y ai fait mes études de musique. Au conservatoire de Rosny et à celui de Montreuil avant d’aller au conservatoire de Paris. Et j’habite toujours à Rosny-Sous-Bois. Oui j’y suis attaché effectivement. Lorsque j’avais 13-14 ans j’allais accompagner les classes de violon du conservatoire de Rosny à l’autre bout du département, aux Pavillons-sous-Bois, Gagny... adolescent je parcourais la Seine-Saint-Denis à vélo, car j’adore faire du vélo. Mes deux filles Gabrielle et Amélie ont fait l’intégralité de leurs études avant le bac à Henri-Matisse et dans les écoles publiques et privées de Rosny. Je connais aussi bien l’espace Simenon que les conservatoires de la Seine-Saint-Denis.
Sans parler d’hymne, est-ce que ce département pourrait vous inspirer une œuvre ?
Tout ce qui a contribué à forger ma personnalité, la vie que j’ai pu avoir en Seine-Saint-Denis, ma formation de jeunesse... c’est évident que ce département m’a structuré. Si j’écris, je serais obligatoirement inspiré par lui. J’ai tout fait en Seine-Saint-Denis. Et même si maintenant je voyage à peu près tous les deux jours dans le monde. J’étais aux USA, au Canada, à Saint-Pétersbourg. Il y a une attache chez moi presque sentimentale. Pour moi, la Seine-Saint-Denis est aujourd’hui une espèce de havre de paix. C’est la représentation que je m’en fais.
Roberto Alagna parcourt comme vous le monde avec sa musique. Il est né à Clichy, vous êtes tous deux du 93, pourriez-vous lui composer un opéra ? Est-ce envisageable ?
J’ai rencontré Valery Gergiev, Simon Rattle... mais curieusement Roberto Alagna né à côté de chez moi je ne l’ai jamais rencontré. Je pense que cela va se faire un jour. Il a une personnalité assez attachante et une technique vraiment monstrueuse. Je rêverai de l’intégrer dans un rôle. Je ne sais pas s’il sera lié à la Seine-Saint-Denis ou pas mais c’est évident que c’est une des voix qui a structuré le chant contemporain. Comme Cecilia Bartoli. Ce sont les deux seuls que je n’ai jamais rencontrés.
Travaillez-vous avec le CRR (Conservatoire à rayonnement régional Aubervilliers/La Courneuve) ?
Pas directement. J’ai mes propres activités au conservatoire national supérieur de Paris (CNSM). Non mais ce qui m’arrive souvent c’est d’aller voir des classes. Je fais des jurys. J’en fais très peu vue ma vie. Mais l’année dernière j’ai réussi à garder 2 ou 3 jours pour faire des journées d’orchestration un peu pointues d’orgue. On me demande régulièrement de venir. J’ai un ami compositeur et professeur au CRR. Les jurys me permettent de voir où en est l’enseignement de grosses structures comme le CRR et ce qu’y font les élèves. Que ce soit pour l’orgue, le piano, l’écriture qui sont mon domaine. J’ai des élèves qui ont fait le Conservatoire d’Aubervilliers et ont réussi les concours d’entrée au CNSM qui comme vous l’imaginez sont assez difficiles.
Votre passion pour la musique vous diriez qu’elle grandit, au fil des années ?
J’ai du mal à faire la différence entre ce qui est musique et ce qui ne l’est pas. Toute la journée, j’ai improvisé devant mes élèves. J’ai composé devant eux. Là avec vous je suis interviewé sur ma musique. Ensuite je vais rentrer chez moi je vais composer. Ensuite je vais voyager pour aller jouer. Je reviens de Finlande où j’ai enseigné. Dans l’avion je travaille, je compose. D’une certaine manière, ma passion n’a pas changé. Mais d’une autre, je suis pris dans une sorte de folie où je passe d’une œuvre à l’autre, d’un continent à l’autre pour faire jouer cette musique. Cette musique est d’une certaine manière plus importante que moi. Je cours après. Je suis un peu possédé par elle. Adolescent j’étais passionné mais je pouvais avoir une certaine distance, maintenant ma vie est tellement frénétiquement basée sur la musique que je suis moi-même complètement musique. C’est assez curieux.
De quoi avez-vous besoin pour composer ? de calme ? de temps ? d’un appel du pied ?
D’un appel du pied. Je suis toujours prêt à écrire. J’ai toujours une idée prête à jaillir. C’est mon côté improvisateur. Dans 5 minutes, je peux me mettre au piano et improviser une pièce. Cela peut être quelqu’un qui me demande quelque chose. Tout de suite, l’idée que je viens d’avoir, je la fais coïncider avec cette demande. Cet appel du pied peut être un bruit extérieur qui a quelque chose d’un peu inouï et qui va me suggérer une pièce. Cela peut être une odeur... un paysage... un tableau... qui va se transformer en musique. Une émotion engendre tout de suite chez moi un processus de création.
Vous prenez des notes dans ces cas-là ?
Non, je mémorise. Je fonctionne très peu à l’écrit. Bien que j’enseigne l’écriture au Conservatoire je suis vraiment quelqu’un qui veut remettre le jaillissement spontané de la musique. L’écrit peut être un atout mais aussi un frein. Je n’ai pas forcément besoin de calme. Le bruit annexe ne me dérange pas, tant que ce n’est pas de la musique.
Vous étiez l’un des premiers soutiens pour créer la Philharmonie de Paris. Qu’est-ce qui vous plaît dans la Philharmonie aujourd’hui ? sa programmation ? son ouverture d’esprit ? ses expos ?
J’ai écrit la première pièce contemporaine de la soirée d’ouverture. J’ai inauguré l’orgue. Et maintenant je note que lorsque j’y vais il y a un public plus large et plus jeune que dans d’autres salles. Le fait d’aller chercher plusieurs musiques : musiques du monde, jazz, le fait de croiser divers orchestres. Il y a une nouvelle façon d’aborder le concert. Les expositions et autres. Je pense que c’est la bonne voie pour développer d’autres publics. Moi je rêve de repenser la philosophie du concert.
A quel moment préférez-vous vous installer derrière votre orgue ? au réveil ? au milieu de la nuit ?
Quand j’ai le temps. Mais pas au milieu de la nuit. Avec les journées que j’ai... j’essaie de dormir. Parce quand je suis levé, je n’arrête plus. Je suis une sorte de boulimique de travail. Je n’ai jamais une journée devant moi pour batifoler, ou penser. Je travaille en temps limité. Quand je sais que j’ai une répétition à 14 heures je travaille entre 11 et 14 heures. Je vais directement à l’essentiel. Je suis obligé d’être efficace. C’est un des avantages.
A 51 ans, après 120 pièces composées, êtes-vous conscient d’être à la tête d’une œuvre ?
Non. Pour être franc avec moi et avec vous d’ailleurs. J’ai écrit pas mal de choses. Mais je ne me suis pas dit que je construisais une œuvre. De ces 120 pièces, il y en a qui sont bonnes, il y en a qui sont moins bonnes. J’espère juste témoigner dans ces différentes pièces de mon tempérament, de ma personnalité, de ma culture, d’un certain type d’énergie. J’ai une personnalité intense, nerveuse et j’ai tendance à dire les choses, redire les choses. Peut-être que cela va faire œuvre.
Je n’ai pas cette conception sociale du compositeur. Je ne me dis pas que je suis à la tête d’une œuvre ni que je suis un grand compositeur. J’écris. J’essaie de me renouveler, de trouver des thèmes. D’œuvres en œuvres, j’essaie de faire des choses qui soient un peu plus fortes que la pièce d’avant ou un peu différentes.
Ça fait déjà œuvre...
J’ai pas mal de pièces qui sont jouées notamment à l’étranger, en Australie, aux États-Unis. L’œuvre parcourt le monde et ça c’est bien. Mais qui sait ce qui restera de cette œuvre lorsque je ne serais plus sur Terre. Personne ne le sait d’ailleurs et moi non plus.
Je n’ai pas conscience d’être un compositeur. Je suis un artiste qui compose. Un musicien qui écrit... dans la cité. C’est ça qui m’intéresse. Je suis vraiment dans le moment présent. C’est pour cela que j’aime être sur scène moi-même. Parler directement à la personne qui est en face. Je suis heureux en concert. J’aime ce contact avec le public. Je les ai à côté de moi pour parler musicalement, j’entends. J’ai besoin de ça.
Est-ce que le fait que vous veniez de banlieue vous a complexé ?
Sincèrement, non. Je le revendique d’ailleurs de venir de banlieue. A Rosny-sous-Bois je ne suis pas très loin de Paris. J’ai un petit peu de verdure. Mes parents sont originaires des Pyrénées. Le fait d’avoir quelques arbres dans mon jardin. Le fait de pouvoir m’allonger dans l’herbe. J’ai un rapport à la nature assez fort. En banlieue, je retrouve un peu de mes montagnes pyrénéennes même si vous imaginez que c’est un peu limité. Les gens un peu condescendants qui me disent : « Ah tu es banlieue » ça ne m’a jamais touché.
Peu de compositeurs aiment mélanger l’orgue aux orchestres. Ne vous sentez-vous pas un peu seul dans cette besogne ?
C’est vrai que je suis assez seul. Il y en a peu. Il y en a plus à l’étranger. Je suis un peu seul à faire ça, mais cela fait ma spécificité. L’association : orgue/orchestre. Percussion/voix/orgue avec Exultet. Pour moi, c’est complètement naturel. Quand je le peux, je suis heureux de jouer moi-même.
C’est comme Hitchcock qui apparaissait toujours dans ses films. Moi c’est un peu ça. Quand je mets un peu d’orgue, d’une certaine manière je suis toujours un peu là même quand je n’y suis pas. Je suis caché derrière l’image.
Vous travaillez énormément. Est-ce que ça vous arrive d’être au bout du rouleau ?
Je le suis toujours un peu tout le temps. Valéry Gergiev me disait l’autre jour que s’il n’avait pas un concert par jour, il mourrait d’une certaine manière. Il a besoin de cette adrénaline du concert, du direct pour vivre. On s’entend très bien, on est vraiment très amis. Je pense que je suis un peu comme lui. Ce surdosage de choses m’aide à vivre. Cette tension. J’ai besoin de tension. Tout est dans l’énergie... peut-être trop. J’essaie de faire passer cette énergie à mes élèves qui étaient d’ailleurs plus fatigués que moi à la fin du cours. Ils étaient essoufflés, ils n’en pouvaient plus. Je pourrais faire ça à l’économie. Mais non. Pas du tout. J’interviens, je joue. Pour moi la vie pour l’instant, c’est ça.
Je me réserve des temps pour être en contact avec la nature, avec la famille. J’essaie de pratiquer quelques fois vaguement du sport. Du jogging dans les rues de Rosny. Du vélo quand le temps le permet, pour les trajets Rosny-conservatoire de Paris. Je fais de la méditation.
Êtes-vous un solitaire ? un rêveur ? un hyperactif ? un surdoué ?
Un mélange d’hyperactif et de rêveur. Hyperactivité pour mettre toutes ces activités en branle ensemble. Le côté rêveur est assez important chez moi. Je peux décrocher complètement à un repas avec des gens très importants. Et le lendemain j’ai oublié avec qui j’ai mangé la veille. Pour ceux qui me connaissent ces deux aspects peuvent être un peu déroutants mais voilà c’est comme ça.
Vous avez écrit avec Badinter un opéra sur la condition des prisonniers. C’est un acte politique ?
Ce n’était pas un acte politique. C’était un acte artistique censé mettre en scène le combat qui avait été le combat de Victor Hugo d’abord et de Badinter par la suite contre la peine de mort. Je voulais un regard poétique sur ce qu’avaient été ces combats du passé.
Aviez-vous déjà visité une prison ? joué en prison ?
J’ai fait les deux avec Robert. C’était très très touchant. Il voulait que je connaisse le milieu carcéral pour en parler dans l’opéra. Il m’a emmené à Clairvaux une prison où les prisonniers sont assez durement condamnés, avec Olivier Py le metteur en scène.
J’ai aussi joué à la maison d’arrêt de Cergy-Pontoise il y a 4 ans pour le festival d’Auvers-sur-Oise. C’était à l’époque de l’opéra. Les prisonniers connaissaient Robert Badinter. Ils se sont intéressés à cet opéra. Ils ont travaillé des textes. Et je leur ai montré comment j’improvisais de la musique à partir de leurs écrits.
Est-ce que vous vous inscrivez dans un courant musical ? ou êtes-vous un peu seul ?
Je suis assez indépendant des courants. Les courants deviennent beaucoup moins définissables qu’il y a 40 ans. Vous m’auriez posé la question alors je vous aurai répondu que je suis quelqu’un qui continue l’écriture tonale lancé par Chostakovitch, Ravel. C’était comme ça que j’étais catégorisé au début. Maintenant les frontières ont énormément bougé ces 20 dernières années. Des festivals comme Présence m’ont programmé. J’ai inauguré la Philharmonie avec un orchestre alors que c’était la salle Pierre-Boulez. Vous voyez maintenant il y a beaucoup de passerelles entre les esthétiques. Le fait que les jeunes générations soient moins idéologues, du coup les courants s’amenuisent et il y a de plus en plus de passerelles entre les courants. Viendra un moment où on reprendra des batailles d’une certaine manière idéologiques. Et pourquoi pas, elles n’ont pas fait de mal, y compris en politique d’ailleurs. Combien il y a eu de combats dans le passé entre Victor Hugo et Balzac. Ce n’était pas gentil entre les deux. C’était pour la bonne cause. Moi j’aime les deux. Ils avaient deux versions esthétiques. Il y avait deux courants.
Est-ce que vous aimez Arvo Pärt ? l’avez-vous rencontré ?
On a eu un concert commun (à l’Institut français en 2011 en Estonie) une partie Arvo Pärt, une partie Thierry Escaich. On s’est rencontrés à cette occasion. Plus opposé à moi, il n’y a pas. On n’est pas adversaires, on est même plutôt proches idéologiquement. Là où on est opposés, c’est de tempérament. Il recherche l’unicité, la plénitude méditative. Moi l’action, la musique frénétique. Pour moi c’était intéressant de rencontrer une personnalité comme la sienne. Peut-être que ma musique progressivement va aller vers un monde moins actif. Je cherche aussi d’autres mondes qui soient moins dans la mise en forme de la pulsion artistique.
Comme vous, il s’intéresse à la musique liturgique.
Oui sa musique a un fond sacré. Mais on le dit différemment. Il y a un côté pulsionnel, romantique chez moi, expressionniste, que lui rejette.
Lui gère ses silences.
Moi beaucoup moins. Mes silences sont beaucoup plus dramatiques quand il y en a.
Arvo Pärt, Capuçon, Galliano, Badinter, la musique permet de belles rencontres. A 15 ans, vous imaginiez que la musique avait ce pouvoir-là ?
Non, j’étais d’un milieu familial assez modeste. J’imaginais assez peu l’avenir. J’imaginais que j’allais être musicien, que j’allais composer. Je savais que j’allais jouer de l’orgue, du piano être professeur. Je n’ai jamais cherché à aller voir des personnalités. J’aurai pu aller voir Dutilleux mais c’est Dutilleux qui est venu me voir. C’est lui qui m’a écrit un jour. Je connais votre musique j’aimerai bien vous en parler. Pareil pour Richard Galliano, Didier Lockwood. Guergiev (ndr chef d’orchestre russe). Ce sont des rencontres qui n’ont pas du tout été préméditées. Il y a le hasard de la rencontre. Ils sont venus vers moi pour la plupart.
Votre musique a des accents jazz. Ce n’est peut-être pas un hasard si elle a plu à des clarinettistes, des trompettistes, Galliano...?
Michel Portal est venu ici. Il m’a proposé qu’on fasse des choses ensemble. Ils voient que c’est de la musique classique savante mais elle parle directement aux jazzmen c’est vrai. Elle est faite des mêmes ingrédients même s’ils portent des noms différents. Que ce soit Portal, Galliano, Pierre de Bethmann avec lequel j’ai beaucoup joué. Comme je n’ai pas trop le temps je leur propose de faire un concert ensemble et on se comprend en improvisant.
C’est ce qu’on appelle un bœuf ?
J’ai fait un disque avec Richard Galliano. Il me donne ses harmonies je lui donne les miennes. Ce mélange se fait très facilement. Ils ont senti que je n’étais pas loin. Et surtout je viens du même monde. Je me suis fait à 5-6 ans, j’improvisais dans les bals. Je ne l’ai jamais pratiqué en professionnel mais je comprends le jazz. Je le sens plus que d’autres musiciens classiques c’est sûr. Galliano me dit que lorsque je suis au piano, il sent la double culture la double tradition en moi : jazz et classique. Orchestre avec des harmonies jazzy. Même la façon de remplir. Je suis très orchestral.
Votre dernier album Baroque Song me fait aussi penser à une comédie musicale américaine, ou en tout cas à quelque chose de très cinématographique.
J’ai été très marqué par les musiques de films, Herman, Bernstein, m’ont marqué. Ça fait partie de ma culture. Je ne le renie pas. J’allais au cinéma tous les deux jours, adolescent. Ces musiques m’ont formé autant que le conservatoire de musique m’a formé. C’est normal. Je ne fais pas de musique de films. Je pourrais en faire mais je n’ai pas de rapport direct avec des cinéastes. Si ça se produit j’aimerais bien en faire en tout cas.
Propos recueillis par Isabelle Lopez
Dans l'actualité
Quand le Département dépense 100€, que paie-t-il ?
Sur 100 euros dépensés par le Département de Seine-Saint-Denis dans le budget 2025, combien ira à la Solidarité, aux transports, à l'éducation, (…)
Découvrez le budget 2025 du Département en images
Le Conseil départemental a adopté le budget 2025 de la Seine-Saint-Denis lors de la séance du jeudi 19 décembre. Son montant : 2,1 milliards (…)
Sabrina Ouazani : « Jouer, c’est être libre »
Après La Source des Femmes, Kung-Fu Zohra, le 22 janvier, Sabrina Ouazani ajoute un autre rôle féministe à son répertoire : elle sera Athos, dans (…)
Mayotte : les 7 départements d’IDF se mobilisent
Le Fonds de Solidarité Interdépartemental d’Investissement (FS2i) apporte un soutien financier de 100 000 euros au Département de Mayotte, (…)
La Seine-Saint-Denis présente sa facture à l’État
A l’issue de la séance de l’assemblée départementale jeudi 19 décembre consacrée au vote du budget, les élu·es de la majorité ont présenté une (…)
La billetterie du Festival de Saint-Denis est ouverte !
Le Festival de Saint-Denis vient d’annoncer sa programmation pour son édition de 2025, du 21 mai au 24 juin. Plus d’une quinzaine de concerts, (…)