Que fait la Seine-Saint-Denis pour… développer une économie humaine et équitable ?
Novembre, Mois de l’économie sociale et solidaire (ESS). Zoom sur l’un des 115 projets labélisés ESS et soutenus par le Département de la Seine-Saint-Denis.
Faire d’un ancien garage du centre-ville de Saint-Denis le moteur d’un lieu qui porte « les convictions de l’économie sociale et solidaire (ESS) et de l’artisanat local » c’est le pari des trois fondateurs et co-gérants de la coopérative Pointcarré (*), qui a ouvert ses portes en septembre dernier dans la cité royale. C’est l’un des 115 projets soutenus, depuis 2012, par le Département, qui a investi plus d’un mil-lion d’euros dans un secteur de plus en plus porteur, avec ses 31 900 salariés et ses 2 800 entreprises. La coopérative Pointcarré travaille pour le moment avec six salariés dont trois co-gérants. À chacun son étage et sa spécialité, dans 400 m2 répartis sur trois niveaux qu’ils ont rénovés, tout à côté du musée d’art et d’histoire.
Magasin généreux
Au premier, Carine Tontini a posé les bases « d’un grand magasin généreux » approvisionné avec des produits d’origine locale ou en lien avec le territoire. En prime, un zinc pour se retrouver autour du café Esperanza, issu du commerce équitable et torréfié à Saint-Denis. Au second, Elie Prévéral anime un espace de « coworking » avec bureaux partagés, issus du recyclage. « Un lieu pour rompre l’isolement professionnel des entrepreneurs individuels, les aider aussi à réfléchir et créer des projets en commun », expose-t-il.

La machine et l’artisan
Le troisième niveau est le domaine de Pierre-Alexandre Savignac, peuplé d’imprimantes 3D, de fraiseuses numériques ou d’outils de découpe au laser. Formations et locations sont proposées dans ce fab lab. « L’objectif, c’est d’accompagner l’usage de ces outils, que la machine ne vole pas le travail de l’artisan mais l’accompagne dans les tâches les plus pénibles pour qu’il puisse se concentrer sur les aspects les plus créatifs. »
Trois étages, trois activités mais une même philosophie pour les six employés de la coopérative : « Ce qu’on veut, c’est démontrer que l’économie peut également s’appuyer sur des projets humains, écologiques et avec de l’équité » résume Elie Prévéral.
Pour le moment, 25 coopérateurs sont déclarés. Mais il est toujours temps de devenir sociétaire – la valeur de la part sociale est de 50 euros – afin de « faire aussi vivre l’idée,conclut Elie Prévéral, que le développement économique ne passe pas que par des grands groupes. A côté de la croissance économique de ce lieu, le développement de la vie coopérative est aussi un enjeu pour nous. Le Pointcarré sera aussi ce qu’en feront les habitants du territoire »
Le Conseil départemental s’engage auprès de l’Adie pour financer et accompagner les créateurs d’entreprises n’ayant pas accès au crédit bancaire.
Pourquoi ?
L’Adie (Association pour le Droit à l’Initiative Économique) aide les personnes exclues du système bancaire à créer leur propre entre-prise. Tous les types de projets sont susceptibles d’être financés. Les critères de décision sont la capacité et la détermination du futur créateur d’entreprise, la viabilité de son projet et bien entendu sa résidence ainsi que celle de l’entreprise créée dans le département de Seine-Saint-Denis.
Quelle aide ?
Prêt jusqu’à 12 000 €. Durée d’emprunt : jusqu’à 24 mois, de façon à permettre des échéances modérées et à rembourser le capital rapide-ment. Le taux d’intérêt est similaire à celui pratiqué par les banques. Les bénéficiaires sont suivis et accompagnés pour la réalisation de leur projet.
Pour plus de renseignements rendez-vous sur le site de l’Adie :www.adie.org


ESS, trois lettres et une envie d’agir
Novembre est le mois de l’Économie Sociale et Solidaire dans tout l’hexagone. En Seine-Saint-Denis, ce secteur d’activités qui échappe à la seule logique marchande est un vecteur d’emplois et de développement.

« On travaille à petite échelle, avec un objectif humain, et ça marche ! »
Fondatrice et directrice de l’association Fabriquons la Solidarité à Rosny, Isabelle Hollebecq raconte les raisons de son engagement dans l’Economie Sociale et Solidaire. Et, surtout comment elle le fait vivre…

Lisa Valverde, semeuse d’idées
Fondatrice de l’association 360 ° Sud, cette trentenaire a créé à Clichy-sous-Bois, un « petit village de culture et de solidarité ». Rencontre.

L’Economie Sociale et Solidaire en chiffres
Quelques indicateurs pour mieux se rendre compte du poids de l’ESS.