Prostitution des mineur·e·s, le Département mobilisé
L’Office national de protection de l’enfance a sollicité le Département de la Seine-Saint-Denis pour contribuer à la rédaction d’un dossier sur la prostitution des mineur·e·s.
D’après l’Office national de protection de l’enfance (ONPE), le nombre de mineur·e·s victimes des réseaux de prostitution a augmenté de 571 % entre 2014 et 2019 ! Pour lutter contre ce fléau, cet organisme vient de réaliser un dossier rassemblant les contributions professionnel·le·s qui permettra de favoriser les interventions conjointes. Clélie Pellottiero, inspectrice à l’Aide sociale à l’enfance de Seine-Saint-Denis a contribué à ce travail collectif : « Notre Département a été sollicité suite aux actions qui avaient déjà été menées en 2018 et 2020 par l’Observatoire départemental des violences faites aux femmes et par la Mission métropolitaine de prévention des conduites à risques », explique-t-elle.
Réinterroger les pratiques
Le Département a, en effet, innové en la matière, puisqu’après la création en 2018 d’un comité de pilotage sur la lutte contre la prostitution des mineur·e·s, il a signé, en juillet 2020 une convention expérimentale avec le Parquet et l’association d’aide à la sortie de le prostitution Amicale du nid. Ce partage de connaissances et de points de vue l’a d’ailleurs à revoir certains aspects du soutien aux mineur·e·s victimes de prostitution, notamment en matière d’accueil en foyer. « Le choix a été fait de soutenir les accompagnements éducatifs à domicile afin de limiter et prévenir les placements », reprend l’inspectrice. « Il a, en effet été constaté que l’accueil dans un établissement de la protection de l’enfance ne permettait que rarement d’endiguer les conduites prostitutionnelles. Il peut même parfois les favoriser, les professionnel·le·s sont parfois doublement mis en difficulté, puisqu’aux problématiques d’accompagnement, s’ajoutent celles de l’effet de groupe. »
Former, informer, partager
« Il y a encore un travail à faire pour savoir où et comment on se rencontre entre services éducatifs, police et justice pour essayer de comprendre où sont nos freins et quelles sont nos possibilités et nos difficultés », insiste encore Clélie Pellottiero.
Depuis février dernier, trois sessions de formations, ouvertes aux professionnel·le·s de l’Ase et des lieux d’accueil, ont ainsi été tenues. Trois autres sont prévues en ce mois de juin. Par ailleurs, la direction de la Prévention de l’Action sociale, avec la Mission métropolitaine de prévention des conduites à risques organisent régulièrement des sessions de formation à destination de publics plus larges (lieux d’accueil, Éducation nationale, PMI, structures de prévention spécialisée, Protection judiciaire de la jeunesse) sous forme de « webinaires ».
Étudier pour mieux connaître, former les professionnel·le·s, coordonner les actions locales pour les rendre plus efficaces… un plan d’actions qui ressemble beaucoup à celui mis en place par l’Observatoire départemental contre les violences faites aux femmes, pionnier et référence sur ces sujets.

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