Musique

Mélange des cultures au festival Métis

Le 9 mai, les Archives Nationales de Pierrefitte-sur-Seine accueillaient le duo envoûtant Waed Bouhassoun et Ophélie Gaillard à l’occasion de l’ouverture du festival Métis. Dimanche 14, c’est le Parc Valbon qui a vibré au son du trompettiste Romain Leleu et de son quintette à cordes. Reportage, programme et VIDÉO.

Il est 20h30 et la salle de concert est pleine à craquer. Le public éclectique venu assister à la première date du festival Métis attend avec impatience l’arrivée sur scène du duo phare de la soirée : la chanteuse d’origine syrienne Waed Bouhassoun et la violoncelliste Ophélie Gaillard.

Sur les planches, quatre chaises annoncent deux invités. La soirée se déroule en trois temps : pour débuter, Ophélie Gaillard arrive accompagnée de la percussionniste Michèle Claude. Rapidement, les deux femmes se lancent à corps perdu dans un intéressant dialogue entre le violoncelle et les percussions. Peu après, elles laissent place à Waed Bouhassoun. Seule sur scène, vêtue d’une longue robe verte aux reflets irisés et auréolée de sa cascade de cheveux roux, la chanteuse entame un chant syrien. Accompagnée de son luth puis a cappella, sa voix d’alto impressionne par sa puissance et sa retenue. L’émotion est palpable dans la salle, où le silence devient le seul interlocuteur de la chanteuse lorsqu’elle entonne un chant de séparation du sud de la Syrie.

Moslem Rahal et son ney profitent de ce moment suspendu pour arriver sur scène afin d’accompagner Waed Bouhassoun sur deux autres morceaux. Pour clôturer, Ophélie Gaillard et Michèle Claude les rejoignent, et les quatre musiciens livrent une troisième partie de concert hypnotique : les instruments se répondent, les influences orientales et occidentales se marient avec grâce. Après un tonnerre d’applaudissements et à la demande d’un public conquis, le quatuor revient sur scène pour un bis : un réarrangement d’un morceau d’Erik Satie qui illustre à la perfection le mélange des genres et la ligne éditoriale du festival Métis. A savoir, une diversité et une richesse musicale, qui mixe musique classique et traditionnelle, impro et création dans la joie et la bonne humeur.

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©FSD / Metis - Ch. Fillieule

Le festival qui se déroule jusqu’au 7 juin propose de nombreux rendez-vous dans tout le département : lundi 15 mai au Pôle musical d’Orgemont à Epinay-sur-Seine, la flûtiste Naïssam Jalal se produira accompagnée du Quatuor Tercea.

Le lendemain, c’est l’auditorium du CRR 93 d’Aubervilliers qui accueillera le chanteur et percussionniste perse Keyvan Chemirani aux côtés de son frère, Bijan, et de sa soeur, Maryam, pour une rencontre originale avec les flûtes bretonnes de Sylvain Barou.

Le mardi 23 mai au théâtre Jean-Vilar à L’Ile-Saint-Denis, Métis invite Keyvan Chemirani entouré de deux jeunes virtuoses : Thomas Dunford au luth et Jean Rondeau au clavecin. Enfin, le festival se clôturera en beauté au cœur de la basilique Saint-Denis avec le trompettiste Ibrahim Maalouf.

Programme : www.metis-plainecommune.com



Dimanche 14 mai, près du Grand Lac du parc départemental Georges-Valbon, les usagers ont pu profiter du concert gratuit et en plein air proposé dans le cadre du Festival Métis.

En compagnie de son quintette à cordes, le trompettiste Romain Leleu a revisité de grands classiques : de la chanson douce de Kosma aux thèmes de Morricone, en passant par quelques danses de Piazzolla ou de Jobim.

Pour Nathalie Rappaport, Directrice du festival "Un vent d’Orient souffle cette année sur Métis à travers trois pays du Proche et du Moyen-Orient : le Liban, la Syrie et l’Iran.

(...) La trompette de Romain Leleu et de Tine Thing Helseth nous font aussi entendre la version occidentale de cet instrument, également au cœur du Festival Métis en 2017."

Nathalie Rappaport, Directrice du festival

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