Maryse Ewanje-Epée, les pointes dans le sang
Maryse Ewanje-Epée, parmi ses nombreuses activités, est entraîneure du G.A. de Noisy-le-Grand (G.A.N.G.), qui compte des athlètes ayant participé au premier tour des Interclubs dimanche 6 mai. Devenue une célèbre « Grande Gueule » à la radio, cette ex-sauteuse en hauteur, argentée aux championnats d’Europe en salle en 1984, relève plutôt de la mère poule ! Portrait.
Sans les souffler, Maryse Ewanje-Epée fête ses vingt-cinq ans de vie à Noisy-le-Grand. Alors, cette originaire du Puy-de-Dôme, fille d’un Camerounais et d’une Française d’origine espagnole, rembobine son film du « 9.3. » : quatre ans comme responsable du service municipal des sports (1997 à 2002), un attachement au club de tous les instants, licenciée depuis 2000. Et des efforts redoublés pour faire perdurer le meeting international d’athlétisme, envolé depuis.
Depuis cinq ans, « La Pépée » du GANG entraîne sans compter ses heures comme ses dernières participations aux Interclubs : « En 2001, j’avais sauté 1m60 ! Un an après…1m20 ! Comme j’avais débuté ma carrière à 1m52, je n’avais jamais sauté cette barre : comme quoi tout arrive !!! Mais, ce fut mon dernier concours (son record personnel est à 1m95, établi en 1984). Jusqu’en 2016, j’ai continué à participer aux Interclubs aux concours du poids et du javelot. Mais, mes épaules, de plus en plus en vrac, m’en ont vite détournée. Même si on garde la même mentalité, l’âge vous rattrape pour vous interdire le fameux "toujours plus haut". Après, le manque de temps vous pousse à bourriner aux entraînements. Résultat, alors que je ne m’étais jamais blessée dans ma carrière, je me suis dit que prendre ce risque à 50 ans pour lancer le poids à 10 mètres ne valait pas le coup ».

Avec « Chouchou » et « Bambi » dans sa « Team M » !
Entre deux émissions de radio avec les « Grandes Gueules », des crochets par le petit écran, un livre sur l’histoire de Jesse Owens, des articles réguliers cultivant son envie d’écrire en attendant de sortir de ses tiroirs foison de pages en sommeil, cette maman de quatre enfants affûte les pointes des autres : « Au début, le club m’a demandé de venir entraîner bénévolement pour dépanner un mercredi sur deux, puis, tous les mercredis, puis, le vendredi…puis, je me suis prise au jeu de cette récréation. Au début, je ne pensais pas être capable d’entraîner correctement, je ne pensais pas avoir assez d’empathie, j’avais peur d’être un tyran, j’avais peur de n’avoir aucun tolérance à la négligence, aux retards. Finalement, je grandis en même temps que mes athlètes. J’y ai mis beaucoup d’affectif. Aujourd’hui, trois fois par semaine, j’entraîne une dizaine d’athlètes de 15 à 25 ans dont deux de mes filles. Je les ai tous choisis. Et, je m’en occupe comme une maman. Vous savez, les meilleurs entraîneurs croisés dans ma carrière ne l’ont pas été dans le sport de haut niveau ».
Une fois son « Moscato Show » bouclé, cette ex-sauteuse en hauteur sprinte au stade Alain Mimoun tricoter des séances sur-mesure à « Chouchou » originaire de la Côte d’Ivoire, Jules de Thiais, « Bambi » des Antilles, ses filles Tania et Maïa, membres de sa « Team M » : « J’aime les surprendre, diversifier pour éviter une lassitude, pour leur faire découvrir telle et telle facette de l’athlétisme, pour cultiver leur flamme et la mienne au passage. Parfois, je fais des goûters ou des barbecues à la maison. J’aime entretenir une sorte d’esprit de famille donnant une force supplémentaire voire supérieure aux moments-clés dans une discipline individuelle… ».
De son impasse menant au calme bord de Marne où elle sirote ses pauses de yoga, Maryse Ewanje-Epée se retourne vers son époque « sans nul doute alors encore saine et simple ». Aujourd’hui, la journaliste voit l’athlétisme en Ile-de-France « perdre de la vitesse et des licenciés sans que quiconque ne trouve une solution : une vraie catastrophe ! ».
« Paris 2024, une opportunité colossale… »
Régulièrement, la Noiséenne regrette aussi « voir encore les garçons incités à aller vers le sport et les filles vers les études. Le sport féminin court encore après une reconnaissance difficile qui serait légitime et permettrait, aussi, de donner un nouvel élan au sport : la femme n’est-elle pas l’avenir de l’homme ?! Dans le sport, elle a un rôle évident et très particulier à jouer. Les femmes sont des vrais moteurs souvent beaucoup plus posées, justes, lucides donc plus sages que les hommes…à l’ambition moins démesurée, moins exacerbée… ».
Toujours les pieds sur terre, notre ex-sauteuse en hauteur, dixième aux Jeux olympiques de Séoul (1988), se projette sur la barre de Paris 2024 : « Quelle opportunité colossale pour notre département ! Pour l’instant, même moi, parfois, j’ai du mal à réaliser. Du coup, je peux comprendre que la population ne mesure encore bien pas ces futurs enjeux, opportunités et richesses pour notre département. Sinon, j’aimerais tant y être comme entraîneure d’un de mes athlètes formés à Noisy. Et, pourquoi pas, entraîneure de l’une de mes filles engagée sur 400 m haies ?!? Alors là, ça serait juste énorme… ».
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