Dans sa recherche chorégraphique, Louise Vanneste traite l’humain et le corps en tenant compte de son animalité. « Thérians » vient de thérianthropie qui se définit par la capacité mythologique de l’être humain à se transformer en animal. Il ne s’agit bien sûr pas tant d’explorer des relations mimétiques mais une manière d’être au monde. Son écriture chorégraphique mêle ainsi l’intuition, l’instinct et la composition.
Ici, cela se traduit surtout par une manière de présenter son corps, dans une exposition de soi et une relation directe et limpide avec le spectateur, qui met en place une intimité assimilable au lien qui se tisse entre un lecteur et « son » livre.
Dans cette pièce, elle radicalise la forme et concentre le vocabulaire de la danse, de la lumière et du son à des principes spécifiques : la danse en solo littéralement offerte au spectateur, la matière sonore essentiellement vocale, la projection d’une photographie comme unique source d’éclairage du plateau. Si chacun a une existence autonome, ils participent d’un même organisme, se renvoyant les uns aux autres, comme par iridescence.
Chaque médium, travaillé selon un principe d’érosion, est dépouillé mais garde des traces invisibles de ce par quoi il est passé. La jeune chorégraphe bruxelloise crée ainsi une pièce qui mise sur le silence des présences avec une grande économie de moyens et place l’enjeu dans l’expérience perceptive. Qu’est-ce qu’être là ? Qu’est-ce que danser pour quelqu’un ? Qu’est-ce qui change lorsque quelque chose se modifie subrepticement ? À chacun ensuite de s’approprier la pièce, de faire sa propre expérience de regard, de tisser les liens entre son œil, son cerveau et son imaginaire.
– Quand : Les Samedi 3 juin à 19h30 et Dimanche 4 juin à 16h
– Où : La chaufferie : 10 Bis Rue Maurice Thorez, 93200 Saint-Denis
– Tél : 01 48 13 05 06
– www.rencontreschoregraphiques.com
– www.cie-dca.com