Les visages de la Seine-Saint-Denis à Rio (N°23)
Les Jeux à Rio ne sont pas terminés. Le 7 septembre commencent les Jeux paralympiques, avec là encore des athlètes licenciés dans des clubs de Seine-Saint-Denis. Aujourd’hui, coup de projecteur Jean-Baptiste Alaize. A 25 ans, le sauteur en longueur de l’ABDO Bourget-Dugny-Drancy, à l’histoire de vie bouleversante, veut monter sur le podium pour sa 2e participation paralympique.
« Malgré ce que j’ai vécu, la vie continue. Et ça c’est une vraie chance. » Jean-Baptiste Alaize, c’est une force de vie prodigieuse, l’incarnation même de la notion de résilience.
Né au Burundi en 1991, Jean-Baptiste a vécu le trauma d’une guerre civile dans sa chair. A l’âge de 3 ans, le petit garçon a vu sa mère se faire tuer par des miliciens et également perdu sa jambe droite sous leurs coups de machette. « J’ai dû grandir plus vite que n’importe quel autre enfant », expliquait-il avant de partir pour Rio à I-Télé. En comparaison de ce cauchemar, chaque jour qu’il vit aujourd’hui est un soleil.
Arrivé à l’âge de 7 ans en France pour y être appareillé, adopté par une famille de la Drôme, le jeune homme a ajouté à son surnom d’enfance – Mougicha, « l’enfant du bonheur » – un nom qui lui va comme un gant : Alaize. Sur les sautoirs, le jeune homme de 25 ans adore en effet faire le show et ressentir dans le saut cette impression extrême de liberté. « Je me suis mis à l’athlétisme au collège, en UNSS. Je faisais alors un peu de tout, mais c’est définitivement dans le saut en longueur que je m’éclate le plus. Ca correspond bien à mon côté showman. », raconte-t-il.
Pour les 2e Jeux paralympiques de sa carrière, après avoir déjà participé à ceux de Londres (une 7e place, avec deux catégories de handicap mélangées), Jean-Baptiste se sent prêt. En l’espace d’une olympiade, plusieurs changements sont passés par là. Depuis 2 ans et demi, l’athlète porte les couleurs de l’ABDO (Athlé Le Bourget Dugny Drancy Olympique) même s’il s’entraîne essentiellement dans le Sud, à Boulouris (Var). Récemment, il a aussi entamé une collaboration avec Daniel Darien, le père du hurdleur tricolore Garfield. Enfin, en 2013, le jeune homme s’est rendu pour la première fois au Burundi, sur les traces de son enfance. « C’était important pour moi de me replonger dans ce passé », nous explique-t-il à propos de ce voyage de 3 semaines.
Des changements qui ont visiblement porté leurs fruits, avec des répercussions sur ses performances. En juin dernier, le quadruple champion du monde jeunes de la longueur a décroché le bronze aux championnats d’Europe de la discipline. Dans la foulée, il a aussi établi un nouveau record de France à 6m 81.
Mais le Français sait qu’il faudra sauter encore plus loin, à plus de 7 mètres, pour monter sur le podium à Rio. « Je m’en sens capable, j’ai une forme comme jamais à l’entraînement », dit-il de sa voix posée. Avec l’Allemand Markus Rehm ou encore le Hollandais Ronald Hertog, il aura en effet fort à faire.
A Rio, Jean-Baptiste aura le temps de voir passer le temps : il ne saute que l’avant-dernier jour de la compétition. « Ce n’est jamais évident, mais je n’ai pas le choix », lâche-t-il, fataliste. Et puis, le champion de France en titre n’est pas du genre à ronger son frein. Il pourra mettre cette attente à profit pour échanger des conseils avec son ami et confrère de Seine-Saint-Denis Moussa Tambadou, sauteur en longueur comme lui mais dans une catégorie différente (hémiplégie/CA Montreuil). « Avec Moussa, on va essayer de se soutenir mutuellement, de se tirer vers le haut », affirme l’athlète de l’ABDO.
On peut faire confiance à Jean-Baptiste lorsqu’il se dit prêt. A Rio, l’enfant du bonheur ira loin. Rebondir, il en a l’habitude.
Son entrée en lice : le 17 septembre


Il a le contact franc et direct, amical. Si vous êtes sportif, vous sentez tout de suite que Stevan Lebras fait partie de l’équipe. Ce Montreuillois pur jus a photographié les sportifs de Seine-Saint-Denis participant aux Jeux Olympiques et paralympiques de Rio, un travail réalisé en partenariat avec le CDOS 93 (Comité Départemental Olympique et Sportif). « Le sport, j’en fais depuis toujours. Du tennis, mais aussi des sports collectifs. Je ne pourrais pas imaginer ma vie sans. Photographier des sportifs, pour moi c’est juste une évidence. » Malgré les nombreuses sollicitations, les futurs olympiens acceptent volontiers de se faire tirer le portrait, comme l’épéiste Lauren Rembi : « On a passé notre temps à discuter, c’était un très bon moment. Je n’ai pas du tout eu l’impression d’une séance photo et pourtant, elles sont superbes ! J’ai conseillé à toutes mes copines d’y aller ! » Stevan sait rassurer les personnes qu’il photographie. « C’est important d’avoir une relation de confiance. Je privilégie les regards, ils racontent toute leur vie : leurs joies, leurs échecs, leurs espoirs… »
Retrouvez ses portraits dans notre série Compte à rebours pour Rio.
G.M.
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