Les résidences artistiques en Seine-Saint-Denis, tout un feuilleton ! (volet n°25)
Aujourd’hui, place à la restitution des 4e du collège Gustave-Courbet de Romainville qui se produisaient le 23 mai à la Gaîté Lyrique à Paris.
Tout au long de l’année, les journalistes Bahar Makooi et Joséphine Lebard rendent compte des résidences In Situ dans 10 collèges du département.
Episode 25
Le concert
Elles sont venues, elles sont toutes là : Kouroussa, Keren, Danielle et Nissi. Les quatre membres du groupe les Shakalitos 2.0 de la quatrième H du collège Courbet à Romainville se sont réfugiées dans un petit coin de la Gaîté Lyrique. Dans quelques minutes, elles empoigneront le micro aux côtés des autres élèves de la classe, rebaptisée pour l’occasion « Les Mineurs » et chanteront avec Maud Octallinn, Ricky Hollywood et la Féline du collectif La Souterraine qui les ont accompagnés tout au long de l’année.
Pour le moment, l’heure est au bilan. « On a créé des amitiés avec des gens qu’on ne calculait même pas avant ! », s’enthousiasme Kouroussa. « On a découvert de nouveaux endroits comme la Gaîté Lyrique, la Maroquinerie et aussi de nouvelles musiques. Ça fait du bien », renchérit Danielle. « Ça nous a fait grandir », résume Kouroussa.

@Eric Garault
Maud bat le rappel des troupes : « avant de chanter, on va faire un petit exercice de respiration. On inspiiiiire et on relâââche... » Pendant ce temps, sur l’écran géant, des photos des élèves prises au cours de l’année défilent.
« Eh, je suis trop belle ! », s’exclame Kouroussa.
« T’es une reine, Kouroussa », approuve Danielle.
Mais malgré le compliment, la jeune fille se rembrunit.
« J’ai plus envie de chanter...
-T’as peur ?
-En plus, je chante toute seule... »
« On va s’installer ! », lance Maud. Plus le temps d’hésiter, les élèves gagnent le centre de la petite scène, entourés de la Féline et de Maud. Amritspreet s’installe à son tour avec son tambour. A la console, Ricky Hollywood gère la technique et assure le rôle de chef de choeur.
« Nous sommes la Souterraine/ Vous vous êtes les mineurs », lance Agnès, suivie bientôt par l’ensemble de la classe.
Au programme, des chansons originales composées avec les élèves et des reprises des trois artistes. Je reconnais les exercices autour du vocabulaire de la mine qui ont servi à l’élaboration des textes :
« A la mine de charbon/ Cette histoire me mine/ Dur dur de respirer/ Avec cette rime qui m’embrouille »...
« Un chat qui chantait faisait chuter mes cheveux »
« Creuse donc mon sommeil et tu pourras y trouver... »
C’est un véritable showcase que donne à entendre la classe devant leurs professeurs, leur principale et les adjoints de l’établissement. « Chacun a écrit des lignes, des bouts de mélodie. Et on est très fier d’eux », lance Agnès entre deux chansons avant que la classe ne se lance dans une reprise « spéciale 4H » de « Super fière sur mon bulldozer » (https://www.youtube.com/watch?v=uZyPakRS6f8) de Maud Octallinn.
Assise sur le côté, j’observe Kouroussa. Son visage affiche un sourire permanent qu’elle dissimule derrière une feuille de papier. Comme si ce trop plein de bonheur, elle n’osait pas le donner à voir. Sa voix un peu rauque possède un joli grain et son énergie déferle dans le micro. Les élèves reprennent ensuite « Senga » (https://www.youtube.com/watch?v=y0G0IO_do8o) de La Féline puis « Partis dans le passé » (https://www.youtube.com/watch?v=UdhtEhfsxkY) de Ricky Hollywood. Gaëlle, la professeur de musique vient se greffer à la joyeuse chorale.

Une autre classe s’est installée sur le banc à côté de moi. Eux aussi, doivent, après les 4H, proposer une restitution en public. Et pour tout dire, ils sont odieux : ils ne cessent de parler pendant le concert et pas à mi-voix. Ils viennent d’un collège juste à côté de la Gaîté Lyrique. Comme quoi, les sauvageons ne sont pas forcément ceux qu’on croit...
Le mini-concert s’achève. Agnès prend le micro pour les remerciements d’usage. Blanche, Mothié, Rodrigue, Pablo... Elle cite le prénom de tous les élèves puis lance : « Il y a une joie dans ce collège, quelque chose de très pacifié dans un contexte pas toujours facile et c’est remarquable. » Ses yeux se mettent à briller et une perle lacrymale hésite à glisser au bord de sa paupière. L’aventure avec les 4H s’achève. Et du côté des élèves comme des artistes, elle aura laissé une trace aussi impalpable et puissante qu’une larme de joie.
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