Les Murs à pêches de Montreuil retrouvent du jus
Focus sur cet ancien lieu d’horticulture, déjà préservé par la Ville de Montreuil, et qui bénéficie depuis l’été dernier du soutien financier de la Mission Patrimoine et du Loto du Patrimoine en vue d’une mise en valeur de ce havre de verdure.
En attribuant au projet de restauration des Murs à pêches une aide financière de 300 000 euros, la Mission Patrimoine et le Loto du Patrimoine accordent une reconnaissance à l’aspect patrimonial de ce lieu et à tout le travail déjà engagé pour sa restauration.
Soulignons que cette somme représente le montant le plus élevé des aides financières accordées à chacun des 8 sites sélectionnés en Ile-de-France.
L’année 2020 aura été une année faste pour le site avec la présence de Stéphane Bern, venu annoncer en plein été sa sélection par la Mission Patrimoine. C’est également l’an dernier que le Conseil régional d’Ile-de-France accorde la labellisation Patrimoine d’intérêt régional.
Ajoutons qu’une somme de 50 000 euros de mécénat culturel a été attribuée par la Française des jeux, partenaire de la Fondation du Patrimoine.
Un tissu associatif divers et très actif
Cet héritage horticole qui a réussi à survivre à travers les époques recouvre 34 hectares, situés entre les rues de la Nouvelle-France, de Rosny, Pierre-de-Montreuil et Saint-Antoine.
La Ville de Montreuil, en adoptant son plan local d’urbanisme, qui met en place une zone agricole sur la quasi-totalité du lieu, la rend totalement inconstructible.
Là, dans cet espace naturel, plus d’une quinzaine d’associations, certaines à vocation horticole ou culturelle, d’autres au titre de l’insertion, s’activent à faire vivre le lieu et le quartier. Ainsi le théâtre de la Girandole établit ses quartiers d’été dans son théâtre de verdure sur une parcelle. Le collectif La Graffiterie organise et réalise des fresques participatives. La Factory & Co, association d’architecture participative accompagne les structures de l’économie sociale et solidaire dans leurs projets d’aménagement de parcelles ou de locaux. Ils organisent des ateliers de construction à partir de matériaux de réemploi. De son côté, Fruits Défendus relance la tradition fruitière en plantant des centaines d’arbres sur une friche de 8 000 m2 et aménage une zone maraîchère. Celle-ci dispense des formations horticoles et organise des chantiers de réinsertion pour la restauration des murs. D’un peu plus pré s’est donné pour but de protéger insectes, animaux et plantes en sensibilisant les habitants à la biodiversité. « Le dénominateur commun à toutes ces associations et à d’autres, regroupées au sein de la Fédération des Murs à pêches, c’est bien entendu le site lui-même, sa beauté et le patrimoine qu’il constitue, affirme Pascal Mage. Il s’agit bien sûr de le valoriser, de l’ouvrir et de le protéger. »
Un projet pour les Murs à pêches
La Ville de Montreuil a engagé en concertation avec les associations un ensemble d’actions autour d’un projet écologique, agricole, social et solidaire.
La création de sentiers de la biodiversité doit permettre de traverser le site grâce à un réseau de chemins piétonniers afin de découvrir nombre de parcelles encore inaccessibles.
La renaturation du ru Gobétue, cours d’eau ancien et oublié, sera l’élément fédérateur du projet des sentiers de la biodiversité. Il doit donner naissance à un milieu humide au cœur des Murs à pêches.
Le projet agricole repose sur les 26 hectares sur 34 classés en zone agricole. L’objectif est d’introduire de l’agriculture en ville avec un réseau de 12 micro-fermes urbaines, ouvertes au public. Les Murs à pêches retrouveraient ainsi leur vocation première.
Quant au projet social et solidaire, il se donne pour but d’accompagner l’activité des associations et de développer de nouveaux chantiers d’insertion et de formation pour la restauration des murs. La ville consacre 100 000 € chaque année à cette restauration. En juillet dernier, un chantier s’est déroulé sur la parcelle de l’association Murs à Pêches avec la participation de Remparts. Douze bénévoles ont ainsi palissé deux murs, posé un chaperon et ont pu mettre en œuvre des techniques de maçonnerie traditionnelles qui ne se pratiquent qu’aux murs à pêches.
Pour l’avenir du lieu, Pascal Mage ne manque pas d’optimisme : « On s’est toujours mobilisé ! Et aujourd’hui, beaucoup d’habitants, de nombreux jeunes et des enfants viennent aux Murs à pêches. Nous avons eu des écoliers qui les ont connus il y a 25 ans, et qui aujourd’hui sont présidents d’associations ! »
Crédits photographiques ; Ville de Montreuil
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