La Marmite réchauffe les coeurs...
L’association bondynoise la Marmite créée en 1993 distribue une centaine de repas par jour aux plus démuni∙e∙s, concoctés par des personnes en insertion. Les bénéficiaires en grande précarité profitent aussi d’ateliers individuels et collectifs sur les thèmes de la santé, l’ouverture de droits, l’hébergement, les soins aux bébés... Reportage dans les locaux d’une structure d’utilité publique.
« Cet après-midi, c’est pâtisseries pour tout le monde ! » lance un animateur aux nombreuses familles installées dans la salle d’accueil. La Marmite bouillonne de va-et-vient incessants et de rires d’enfants. Les usager∙ère∙s qui attendent dans la salle d’accueil avant le repas de midi vont passer un moment de gaieté partagée, malgré un quotidien difficile.
De la chaleur humaine, du réconfort et de l’aide
Sokona et ses jeunes enfants, hébergés en accueil d’urgence, ont été orientés vers cet accueil de jour par la PMI de Bondy. « Les dames de la Marmite me donnent régulièrement des couches et du lait pour mon bébé, en plus d’un déjeuner plusieurs fois par semaine. Sans elles, je ne sais pas dans quel état on serait ». Sa voisine Aïcha* passée par de longues années d’errance opine du chef. « Ici, on peut prendre une douche et laver nos vêtements. C’est important pour la dignité quand on vit dans la rue ».
Composée d’une trentaine de salarié∙e∙s et subventionnée par le Département, la Marmite est devenue « leur maison » où elles trouvent un peu d’intimité, malgré la foule des usager∙ère∙s. « Ici, l’accueil est inconditionnel » déclare Aschwin Ramenah, directeur de l’association. Les bénéficiaires sont principalement des personnes SDF, des migrant∙e∙s avec ou sans titre de séjour et pour 60% des femmes avec des enfants. « Leur nombre a augmenté de 60% depuis le début de la pandémie » ajoute Ilaria Ben Amor, responsable des opérations.
Un accompagnement individuel et collectif
Arnaud, commis de cuisine pour le restaurant d’insertion et les activités traiteur de l’ONG est un ancien bénéficiaire de l’association. « J’ai eu des soucis personnels et je me suis retrouvé sans domicile fixe pendant un temps » confie-t-il. « La Marmite m’a proposé un poste d’agent polyvalent en octobre et j’ai pris du galon en quelques mois » . Comme les treize autres salarié∙e∙s en insertion, Arnaud prépare cinq jours sur sept les petits déjeuners ou les repas du midi des bénéficiaires et va bénéficier de formations professionnelles pour accroître son employabilité auprès de futur∙e∙s recruteur∙euse∙s.
Les usager∙ère∙s sont accompagné∙e∙s par trois médiateur∙rice∙s qui proposent régulièrement des ateliers individuels et collectifs. Nisrine, juriste, les assiste en matière de droit d’asile. Les jeunes mères sont quant à elles aidées par Nadia qui organise des sessions de soutien à la parentalité. De plus, les familles bénéficient de nombreuses rencontres santé mises en place par Samuel ou par des partenaires extérieurs sur des thèmes aussi variés que les infections sexuellement transmissibles, les maladies chroniques, l’obésité...
Les animateur∙rice∙s organisent également des ateliers de français, d’informatique, d’insertion professionnelle élargissant la palette d’activités de la structure. Par ailleurs, l’association cherche depuis plusieurs mois des locaux plus grands pour répondre aux besoins croissants d’aide sociale. Un projet qui leur permettra d’agir encore plus efficacement contre les exclusions et d’améliorer les conditions de vie des plus vulnérables durement touchés par les effets sociaux de la pandémie.
* Le prénom a été modifié à la demande de l’intéressée.

Crédit-photo : Nicolas Moulard
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