La Génération Jeux à l’épreuve du micro
Le Département soutient les espoirs sportifs de Seine-Saint-Denis pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 avec son dispositif Génération Jeux. Pour les armer face aux questions des journalistes, il propose à chacun d’eux·elles trois séances de média training.
Ils et elles ont beau avoir l’habitude des grands rendez-vous sportifs, on sent bien qu’ils ne sont pas trop à leur aise ce matin, dans une salle de réunion du Département à Bobigny… Pour Mouna Ouassou (17 ans taekwondo), Sonia Hamcha (18 ans waterpolo) et Fabien Tran (18 ans karaté) c’est la première fois qu’ils participeront à une séance de média training, l’art de bien répondre aux journalistes. « Ne soyez pas inquiets, la plupart des journalistes seront bienveillants avec vous. Ils aiment le sport et vous constituez leur fonds de commerce, détendez-vous ! » Eric Coutard, le formateur, sait de quoi il parle. Journaliste sportif aguerri, en presse écrite, en tv puis formateur média auprès de sportifs, de personnalités publiques, économiques… Il connaît par cœur les attentes des medias et a l’art de mettre nos jeunes à l’aise.
Avec Fabien Tran, il évoque d’anciens champions du tatami, rappelle les résultats de l’équipe nationale de water-polo avec Sonia. « Vous voyez, souvent les journalistes commencent ainsi. Ils vous parlent de votre sport, pour montrer qu’ils le connaissent, et pour vous mettre dans de bonnes dispositions, vous relaxer. » Eric Coutard explique la nécessité d’adapter son discours au média : « Vous ne direz pas les mêmes choses pour un magazine spécialisé où vous pourrez parler technique que pour un article dans la presse jeunesse ! » Le formateur insiste sur le nécessité de réfléchir et préparer ses réponses, y compris de penser à celles, un poil polémiques, auxquelles on n’a pas intérêt de répondre !
Après les explications théoriques, place à la pratique... Face à une caméra, les jeunes répondent tour à tour et se montrent plutôt à l’aise au micro tendu par Eric Coutard. Celui-ci n’oublie pas la fameuse question piège, celle qui arrive à la fin lorsque la pression redescend, le classique « Ah, oui, juste une chose encore… »
Photos : Nicolas Moulard
- Qu’avez-vous pensé de cette matinée de formation ?
Sonia Hamcha
– Je pense qu’on en aura besoin au cours de notre carrière de sportifs de haut niveau. Avec la perspective des Jeux à Paris, c’est quelque chose qui va potentiellement nous arriver, donc nous devons être prêts. C’est important pour nous, pour représenter notre pays, notre fédération. On doit savoir ce qu’on dit, on représente des gens.
Fabien Tran
– J’ai plus d’aisance par rapport à mes premières interviews. Il y a du travail, pour savoir comment parler, ce qu’il faut dire, ne pas dire. Cela s’apprend !
Mouna Ouassou
– J’ai un peu appréhendé cette matinée. Mais je pense que ce projet, ce n’est que du positif pour moi. Je pense également que ça peut m’aider pour mes oraux de français, car je suis en première.
- Est-ce que le fait de vous rencontrer, entre sportifs de différentes disciplines, vous semble intéressant ?
Fabien Tran
– Oui, nous ne nous rencontrons jamais !
Sonia Hamcha
– Oui, car même si je suis à l’INSEP, je fais un sport d’équipe, alors je suis toujours avec les filles de mon équipe de water-polo. On fait tout ensemble : on s’entraîne ensemble, on mange ensemble. Et comme en plus je suis des cours en distanciel, j’ai très peu d’ami·e·s hors de l’équipe. Je n’ai jamais parlé ni à un karatéka, ni à quelqu’un qui fait du taekwondo, comme toi Mouna tu n’avais jamais parlé à quelqu’un qui fait du water-polo ! Un sport collectif, des sports individuels, ça permet d’avoir différents points de vue.
Fabien Tran
– Je rejoins ce qu’a dit Sonia, la Seine-Saint-Denis c’est assez petit, le fait de rassembler des sportifs de haut niveau, ça permet de voir comment les autres travaillent, prendre de bonnes idées chez les autres, ça apporte que du plus ! Nous avons les mêmes objectifs, la participation aux Jeux, ça ne peut que nous souder.
Sonia Hamcha
– Oui, il est vrai que le 93 n’est pas très bien réputé, et je trouve important de dire que ce n’est pas parce qu’on vient de la banlieue parisienne qu’on n’a pas d’objectif, qu’on est en échec partout. On sait ce qu’on veut, on a des échéances qui arrivent, on s’entraîne tous les jours pour ça, pour réussir dans le sport comme dans nos études !
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