Bagnolet Football

La Coupe d’Afrique des Nations vue depuis la Seine-Saint-Denis

Lundi 24 janvier, le 8e de finale entre le Cameroun, pays hôte de la compétition, et les Comores, qui participaient pour la première fois de leur histoire aux phases à éliminations directes, aura déchaîné les passions. Nous avons vécu ce match au restaurant "Le Chalet" à Bagnolet, qui comme son nom ne l’indique pas, propose de la cuisine camerounaise.

19 h 55. Mains sur le cœur, les quelques supporters présents au restaurant "Le Chalet", tous habillés aux couleurs du Cameroun, entonnent fièrement "Ô Cameroun berceau de nos ancêtres", l’hymne du pays. Habituellement fermé le lundi, ce restaurant aux allures de chalet suisse mais à l’ambiance africaine, a ouvert exceptionnellement pour supporter les Lions indomptables.

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Dès les premières minutes, les nerfs sont tendus et les regards crispés. « Je vis ce match comme si j’y étais », nous confie Cynthia, la responsable du restaurant. « La CAN est pour nous cette année. Le grand Vincent (Aboubakar, buteur du Cameroun) va nous la ramener ! » Ce soir, la gérante a mis de côté la préparation du Ndolé (plat national du Cameroun) ou de l’attiéké (à base de manioc) pour se concentrer à 100 % sur le match.
Celui-ci commence avec une équipe locale très dominatrice face à une équipe des Comores décimée par les cas de covid (aucun gardien de disponible, avec un latéral de métier obligé de se reconvertir gardien le temps d’une soirée) et sur laquelle le sort s’acharne : après seulement 7 minutes de jeu, l’équipe de l’archipel se retrouve à 10 contre 11. « C’est triste pour eux, mais c’est le jeu, c’est comme ça. », souffle Alban.

Le Cameroun au Top

On joue la 30e minute de jeu quand les cris des supporters résonnent dans le restaurant. But pour le Cameroun signé par le Lyonnais Karl Toko Ekambi. Pour les Camerounais présents au Chalet, c’est un grand ouf de soulagement. « Pour nous, qui suivons la CAN depuis la France, nous essayons de la vivre le plus à fond possible. C’est pour cela que l’on vit au rythme du match. », témoigne Irène, pendant que Marivard relance : « Si on continue à pousser, je pense qu’on peut en mettre 3. »

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Ce qui ne les empêche pas de saluer la prestation des Comores, dont la communauté est aussi bien représentée dans le département. « La CAN, c’est l’essence même du partage. Que l’on soit Camerounais, Sénégalais, Malien, Algérien, c’est un mois de fête où chaque Africain se doit d’être uni autour du ballon rond », assure Cynthia. Même si tous les présents sont unanimes sur un point : le foot se joue à onze contre onze, et à la fin, c’est le Cameroun qui gagne ! Et si possible face à son rival préféré, la Côte d’Ivoire ! (éliminée entre temps par l’Egypte, ndlr). « Elle est pour nous cette année, le grand Samuel (Eto’o) l’a dit : l’équipe est imbattable à domicile ! », lancent les convives en trinquant à la bière et au Top, une boisson gazeuse à la grenadine, typique du Cameroun.
Le seul point noir de cette rencontre restera la triste bousculade au Stade Olembe de Yaoundé où 8 personnes ont perdu la vie.

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Malgré le match héroïque des Comoriens, le Cameroun s’impose finalement 2-1. Pas de quoi fanfaronner donc, mais l’essentiel est acquis : les Lions indomptables sont toujours dans la course ! Après sa victoire plus aboutie face à la Gambie (2-0), l’équipe locale va se présenter jeudi face à l’Egypte de Mohamed Salah, dans un véritable choc en demies. De rencontre en rencontre, les Camerounais se rapprochent donc d’une 6e victoire dans la CAN, eux qui en ont déjà remporté 5. Une montagne, qu’on ne manquera pas de vivre bien au chaud, au Chalet de Bagnolet.

Rayan Bahouche
Photos : Sylvain Hitau

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