L’école du web des quartiers populaires étend sa toile à Pierrefitte
Si vous souhaitez apprendre à coder, créer un site internet, savoir rédiger une newsletter, "Ma6T va coder" est fait pour vous.
Après Pantin en février, cette structure d’insertion proposant des formations professionnalisantes à des jeunes des quartiers populaires, a ouvert début mars une antenne à Pierrefitte. Une initiative soutenue par le Département. Reportage et VIDÉO.
Imaginé par l’association LePoleS, ce projet numérique consiste à proposer un parcours professionnalisant de 10 mois à des habitants issus des quartiers populaires. Une période durant laquelle les participants, recrutés avant tout sur leur motivation, apprendront de manière intensive les différents langages du web, en réalisant progressivement de nombreuses commandes, sur la base d’un salariat de 35h par semaine.
Cette formation se conclura par une double certification : celle d’intégrateur et de développeur web.
Pensé non seulement comme un outil d’insertion mais aussi comme un espace d’éducation numérique, un Fab’Lab accueille aussi des jeunes âgés de 9 à 15 ans sur des temps périscolaires. Parce qu’il est toujours bon d’acquérir quelques rudiments de programmation à cet âge.
"Cet espace a été pensé comme un lieu de formation professionnelle mais aussi d’éducation populaire. Un tiers-lieu, pour le dire dans le langage d’aujourd’hui", complétait Claude Sicart, président de PoleS.
Cette structure d’insertion très active à déjà ouvert des antennes à Pierrefite, Pantin et Villeneuve-la-Garenne et pourrait bien essaimer prochainement à Vitry-sur-Seine, Poissy, Gonesse, Paris ou encore Chelles.
Soucieux de développer l’emploi de demain et d’encourager les initiatives d’économie sociale et solidaire, le Département a donc rejoint les nombreux soutiens de ce projet. On estime que, dans les cinq années à venir, près de 30 000 emplois seront à pourvoir dans les métiers du numérique, notamment pour les intégrateurs-développeurs. Autant dire que ce genre de nouvelles est plutôt bien reçu du côté de cette école numérique qui vient d’ouvrir ses portes.
« Nous avons été labellisés grande école du numérique et nous en sommes très fiers, déclare Claude Sicart. Depuis une trentaine d’années, notre association mène des actions de formation dans les quartiers populaires en région parisienne. »
Les premiers profiteront durant leur première phase de formation (175 heures) d’une remise à niveau, avec le formateur Adrien Centonze. Au programme : l’environnement et les outils du web (GitHub, webdesign, HTML, CSS). Ensuite, pendant trois mois, ils s’adonneront au code 7 heures par jour : HTML, CSS, JavaScript, PHP, MySQL, Ajax… Bien armés, ils pourront réaliser un stage en entreprise où ils auront la capacité de mettre en pratique leurs acquis.
À l’école du web à Pantin
A Pantin, ils sont 12 jeunes gens issus des quartiers populaires à avoir été sélectionnés, après passage de tests et entretien de motivation, pour suivre une formation rémunérée de 10 mois. Entretien avec Flora Lounis, chargée d’accompagnement socio-professionnel à l’école du web de Pantin.
Vous suivez de très près les jeunes gens qui suivent cette formation ?
Comme l’intitulé de mon poste l’indique, je les accompagne dans tous les domaines où ils peuvent rencontrer des difficultés. Soucis d’argent, de logement, problèmes personnels… Bien entendu nos entretiens sont confidentiels et rien ne filtre de mon bureau. Pour nous, il est essentiel que la formation se passe au mieux, et c’est pour cela que si nous pouvons les décharger d’une recherche de logement, d’une demande de prestation sociale voire même d’une recherche de stage, nous le faisons. Bien entendu, nous demandons un effort et une participation à chacun. C’est du 50/50… Il faut qu’il y ait un cheminement de leur part.
Ces jeunes sont aujourd’hui hors du circuit de l’emploi ?
Tout à fait. Et la grande force de cette formation, c’est qu’ils ont le statut de salarié. Ils touchent un salaire et ils bénéficient d’un accompagnement renforcé de manière individualisée. Et au-delà de leur formation, on ne les laisse pas « errer », puisqu’on leur propose de nous rencontrer ensuite régulièrement pour essayer de décrocher un emploi. Ils me font un retour de leurs entretiens, et de mon côté, je continue de les appeler pour savoir où ils en sont. Je fais également auprès d’eux du coaching d’entretien sur le savoir-être et les postures professionnelles. Nous sommes aussi là pour qu’ils se rendent compte d’eux-mêmes et qu’ils aient une conscience professionnelle individuelle.
FabLab de Pantin
Ici, on fabrique un piano connecté
Un FabLab, contraction de l’anglais fabrication laboratory, laboratoire de fabrication, est un lieu ouvert au public où il est mis à sa disposition toutes sortes d’outils, notamment des machines outils pilotées par ordinateur pour la conception et la réalisation d’objets.
À Pantin, jouxtant la salle de formation de l’école du numérique, se trouve le FabLab ouvert depuis la mi-janvier aux 9-15 ans. Avec celui de Pierrefitte-sur-Seine, ce FabLab constitue le premier « tiers-lieu » ouvert en Seine-Saint-Denis. Gratuit et disposant d’outils très performants, il permet à des jeunes Pantinois, sur leur temps périscolaire, d’imaginer et de fabriquer des objets à partir de la maîtrise des outils numériques. « Il n’y a pas d’équivalent ! » s’exclame Claude Sicard, président du PôleS (Plateforme d’Orientation vers l’Emploi par l’Économie Sociale et Solidaire).
Un piano connecté
Izar Mediavilla, FabLab manageuse anime le lieu sur les temps périscolaires. Cet après-midi là, la petite troupe d’enfants est en train de fabriquer un piano connecté. « À partir de carton, d’aluminium, de pinces crocodiles et d’un logiciel qui s’appelle Scratch, explique l’animatrice, ils vont programmer leur piano et pouvoir enregistrer des sons. » Petit à petit, les enfants, garçons et filles, montent en compétence, apprennent à utiliser les machines (imprimante 3D, fraiseuse numérique…), à lire les notices, à déchiffrer un plan et à réaliser un schéma. « À la fin de chaque atelier, ils documentent ce sur quoi ils ont travaillé, précise Iza Mediavilla. Nous rédigeons un petit article et nous prenons en photo les différentes étapes du travail et le tout sera mis sur le blog de l’atelier. »
Adresse : 142, avenue Jean-Jaurès, 93500 Pantin
Tél. : 01 47 92 88 67
Trois questions à Adrien Centonze
Adrien Centonze est formateur à l’école du numérique de Pantin.
Pendant 10 mois, vous allez former ces jeunes gens afin qu’ils soient certifiés intégrateurs-développeurs. Est-ce suffisant pour trouver un emploi ?
C’est suffisant pour être un bon développeur junior.
Nous ce que nous leur fournissons, c’est la capacité à être autonome. Cette autonomie d’apprentissage doit leur permettre de maîtriser, tout seul, une nouvelle technologie. Nous leur apportons ensuite une méthodologie, c’est-à-dire la possibilité de pouvoir travailler en collectif avec d’autres personnes.
Comment se faire connaître ?
Au cours de la formation, ils réalisent un site personnel, avec leur CV et un porte-folio et une présence sur Git Hub, le réseau social international des développeurs. Tout postulant, s’il est présent sur cette plateforme, bénéficiera d’un regard et d’une considération toute autre de la part du recruteur qui sera beaucoup plus enclin à accepter un entretien.
À 32 ans, avez-vous toujours été formateur ?
Auparavant, j’ai été infographiste 3D dans le jeu vidéo. Graphiste, chef de projet, directeur artistique, directeur technique… J’ai fait comme vous le voyez pas mal de choses. J’ai développé des projets sur toutes sortes de plates-formes : X Box 360, IPhone, Androïd, IPad, Oculus Rift… Plein de trucs ! Et je peux vous dire que les jeunes gens qui sont en formation ici ont beaucoup de chance d’être payés pour apprendre !
Dans l'actualité
Mayotte : une rencontre a eu lieu avec des associations comoriennes de Seine-Saint-Denis
Le Département réaffirme sa solidarité suite au passage du cyclone Chido à Mayotte Un temps d'échanges avec des associations comoriennes du (…)
Le FC 93 sort de la Coupe de France avec les honneurs
Dimanche 22 décembre, le FC 93, qui évolue en National 2, n’a pas réussi à créer l’exploit contre le SCO d’Angers, club de Ligue 1, en 32e de (…)
Pas de cadeau de Noël pour Drancy face à Nantes
Samedi 21 décembre, la JA Drancy a subi la loi du FC Nantes, club de Ligue 1, en 32e de finale de la Coupe de France : ce club de National 3 s'est (…)
Quand le Département dépense 100€, que paie-t-il ?
Sur 100 euros dépensés par le Département de Seine-Saint-Denis dans le budget 2025, combien ira à la Solidarité, aux transports, à l'éducation, (…)
Découvrez le budget 2025 du Département en images
Le Conseil départemental a adopté le budget 2025 de la Seine-Saint-Denis lors de la séance du jeudi 19 décembre. Son montant : 2,1 milliards (…)
Sabrina Ouazani : « Jouer, c’est être libre »
Après La Source des Femmes, Kung-Fu Zohra, le 22 janvier, Sabrina Ouazani ajoute un autre rôle féministe à son répertoire : elle sera Athos, dans (…)