Joue-la comme Mohamed Hamidi
Le réalisateur natif de Bondy a choisi de s’emparer du foot féminin dans sa nouvelle comédie, « Une belle équipe », qui sort ce mercredi 15 janvier. Il revient sur la dernière Coupe du monde féminine en France et sur l’importance du sport pour promouvoir l’égalité filles-garçons. Interview.
Pourquoi avoir souhaité faire une comédie sur le foot féminin ? J’imagine que « Une belle équipe » dénonce des clichés liés au genre ?
« Oui, ça va par là, bien sûr. J’ai six sœurs donc je connais bien l’importance des femmes dans une communauté. L’histoire de « La belle équipe », c’est celle d’un petit club de foot d’un village du Nord de la France, qui se retrouve avec tous ses joueurs suspendus. Il n’y a plus un seul homme dans le village pour remonter une équipe et pour sauver le club, ce sont donc les femmes qui prennent les choses en main, avec tout ce que çela suppose de bouleversements et de crispations aussi : à partir du moment où les femmes s’entraînent, les pères se retrouvent à devoir gérer la famille et ils n’en ont pas l’habitude... »
Comment s’est passé le tournage ?
Très bien ! On a rencontré pas mal d’équipes féminines dont celle de Saint-Malo (D2 féminine) et on s’est appuyé sur le ressenti de nombreuses joueuses, amatrices comme professionnelles. Dans le film apparaît d’ailleurs Corine Petit, une ancienne joueuse de l’OL qui a remporté 5 fois la Ligue des Champions. »

Quel bilan tirez-vous de la Coupe du monde féminine en France ? Quelles images en avez-vous retenu ?
"C’était un grand moment de communion où beaucoup ont découvert l’intérêt et la qualité du foot féminin. Beaucoup aussi ont découvert la formidable équipe de France avec des personnalités incroyables comme Wendy Renard, Amandine Henry ou Kadidiatou Diani. L’image que j’en garde est le match d’ouverture au Parc des princes où j’étais avec mes enfants. 4-0, une ambiance formidable et surtout un gros match avec 2 buts de la tête de Wendy Renard."
Le sport, c’est selon vous une bonne école de la vie ?
« Avec l’école, l’endroit le plus important de mon enfance aura été le terrain de foot de ma cité. J’y ai appris beaucoup de choses. On peut dire que le sport, c’était notre premier réseau social… Après, évidemment, il ne faut pas cantonner la jeunesse des quartiers au sport ou à la musique. C’est un moyen parmi d’autres pour se construire.

Le RC Saint-Denis, en bleu, s’est maintenu la saison dernière en Division 2.
Le foot féminin s’est-il vraiment démocratisé en Seine-Saint-Denis par rapport à l’époque où vous étiez jeune ?
J’ai toujours vu des filles jouer au foot mais il est vrai qu’à l’époque ça grinçait dans les familles et surtout il y avait très peu de clubs. Aujourd’hui les jeunes filles jouent au foot comme elles jouent au basket ou au handball, et c’est très bien comme ça. A la projection que nous avons organisé samedi 4 janvier avec 98 enfants de Bondy parrainé par Kylian Mbappé, il y avait d’ailleurs énormément de filles.
Enfin, pensez-vous que les JO 2024, dont une bonne partie se déroulera en Seine-Saint-Denis, soient une chance pour le département ?
Oui, je crois vraiment que ça va tracter le département. On voit déjà à quel point de nombreuses choses changent sous l’effet des Jeux : certains quartiers se transforment, de nouveaux transports vont arriver… C’est une énergie positive d’un point de vue économique, et puis l’olympisme c’est fédérateur. Après, il faut veiller à ce que les habitants du 93 y soient associés. Des Jeux qui ne profiteraient pas aux petites entreprises de Seine-Saint-Denis ou aux jeunes, ce serait inacceptable. D’où la nécessité d’un cadre politique fort. On en revient à « Jusqu’ici tout va bien », ma comédie précédente (sortie en février 2019) : au départ, la zone franche, c’est une très bonne idée. Obliger des entreprises à recruter local pour relancer l’emploi, c’est positif. Le problème, c’est que ce concept a beaucoup été détourné. Pour que ça fonctionne, il n’y a qu’une solution : il faut une volonté et un cadre politique forts.
Propos recueillis par Christophe Lehousse
Crédits photo :
©Gaumont Distribution
©Eric Garault
©Stéphane Vague
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