Hâtez-vous lentement vers le Salon du Livre et de la Presse jeunesse !
Le 35e Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis vient d’ouvrir ses portes à Montreuil. Jusqu’au 2 décembre, il va recevoir 180 000 personnes, 250 auteur.rice.s et 450 éditeur.rice.s jeunesse pour faire "L’éloge de la lenteur".
Aller au Salon du livre et de la presse jeunesse de Seine-Saint-Denis, c’est bien sûr découvrir et rencontrer des auteurs, feuilleter et acheter des livres, mais c’est aussi une expo concoctée cette année par 4 auteur.rice.s : Natali Fortier, Emma Giuliani, Antoine Guilloppé et Katrin Stangl. « L’idée est de prendre le temps pour eux, ralentir pour que notre planète continue de respirer, » comme l’a si bien dit Sylvie Vassallo la directrice du Salon.
Alors n’oubliez pas de vous rendre au sous-sol. Des jeux, des films, des interviews filmées vous y attendent. Avec Escargot go, vous retrouverez les illustrations de Elena et Jan Kroell et pour un défi de la lenteur. Sur un écran tactile, on voit tomber une goutte d’eau, et le jeu consiste à écrire un poème pour ralentir sa chute. Chaque phrase freine la goutte. Mon score 1’27’’.
Installez-vous loin du tumulte dans une salle « surprise », comme celles qu’on trouve dans les musées d’art contemporain. Un vol d’oiseau migrateur passe, un guerrier Massaï apparait, on peut même voir pousser l’herbe. Un plaisir sans parole où se succèdent tous les animaux de la savane : somptueux éléphant, girafe-moucharabieh, défilé de zèbres. Un pays où les flamands roses se détachent en blanc sur noir, comme sur un négatif photo. Le temps d’une ombre, un travail d’Antoine Guilloppé.
Avec Le temps d’un déploiement, Emma Giulani pour qui « ouvrir un livre c’est ouvrir une porte vers un autre monde, vers une autre culture, comme un tout premier guide de voyages » a choisi d’offrir la couleur à quelques élus : une coccinelle, une fleur bleue à cœur jaune pour éclairer un paysage bucolique noir et blanc lui aussi. La bestiole porte-bonheur a le pouvoir de poser une couronne de marguerite dans les cheveux d’une enfant. Quelle allure !
Une exposition où les enfants se ressourcent, sourient et où le temps ralentit, pour de vrai...
Une exposition où les enfants se ressourcent, sourient et où le temps ralentit, pour de vrai...
La Pépite d’Or 2019
Sans foi ni loi, Marion Brunet, PKJ
Michel Abescat, journaliste à Télérama, juré et rapporteur du jury : « On a été très favorablement impressionnés par l’ensemble de la sélection. Ce qui fait que c’était encore plus difficile que d’habitude puisqu’il faut comparer des livres qui sont dans des genres différents une bédé avec un roman avec un album. Avant de donner la Pépite d’Or je voudrais rendre hommage à un autre livre qui est arrivé en seconde position. Nous étions tous unanimes pour saluer le travail de Loren Capelli dans Cap. Nous avons été séduits par sa beauté, par son énergie, par sa puissance. L’histoire de cette gamine qui quitte les sentiers balisés de bitume et de béton pour s’aventurer sur les chemins de terre et expérimenter sa liberté, sorte de petit chaperon rouge qui ne s’en laisse pas compter. Cap est un album singulier, extraordinairement vivant de la simple esquisse à la gouache aux couleurs éclatantes ou crépusculaire, c’est une œuvre d’art. »
Et on était unanimes pour saluer cette relecture du western avec ses grands espaces, sa violence, la rudesse de ses rebondissements, avec cette héroïne qui percute les genres dans les deux sens du terme. Les codes du western comme les codes homme/femme. Pilleuse de banque, prompte de la gâchette qui en remontre aux mecs. Une femme puissante, magnifique, qui exerce très loin sa liberté au péril d’elle-même et des siens. Avec cette ado qu’elle enlève et sauve des griffes de son père, rigide, tyrannique et violent et lui apprend et là, je cite le roman « désappartenir Garett, c’est ça la vraie bataille ». Une belle réflexion sur la liberté servie par une langue vive, crue, charnelle, une formidable aventure de lecture qui pensons-nous mérite bien cette Pépite d’Or cette année.
La Pépite Livre illustré
Midi pile, Rébecca Dautremer, Sarbacane
L’autrice : « Je ne pensais tellement pas que vous alliez choisir mon livre que j’étais en train de faire du mauvais esprit au fond avec les vieux de la vieille. J’étais déjà très contente d’être dans la sélection un peu étonnée parce que c’est un livre un peu spécial. Il a demandé un travail un peu spécial de ma part, de la part de l’éditeur, ça a été vachement compliqué à fabriquer, vous avez dû imaginer. Quand vous le manipuler c’est très fragile. Il y a un engagement de tout le monde, de l’auteur jusqu’au lecteur. Je suis contente que vous l’ayez choisi que ça ne vous ait pas fait peur.
Je me souviens de ma première venue à Montreuil, il y a 23 ans maintenant. C’est assez émouvant d’avoir quelque chose ici. Je me souviens de ma première dédicace où j’avais été terrorisée. Je me souviens encore de la tête de la maman qui m’avait fait signer un livre pour son petit garçon qui doit avoir trente ans aujourd’hui... pas loin. Merci les gars de m’avoir choisie. »
La Pépite Fiction ados
Le Dernier sur la plaine, Nathalie Bernard, Thierry Magnier
L’éditrice : « C’est un livre qui part d’une histoire vraie, qui parle du destin d’un homme Quanah Parker qui a été en fait le dernier des chefs comanches. Donc c’est un texte historique mais qui aborde un tas de sujet très actuels notamment en ce qui concerne la défense de l’écologie et tout un tas de choses en lien avec la culture propre des Indiens. Je suis touchée que ce livre ait pu vous plaire, Nathalie Bernard sera là vendredi au Salon. »
Jury : « on avait tous des avis différents sur les livres. On n’était pas forcément d’accord et finalement c’est Le Dernier sur la plaine qui a finalement plus fait consensus. Mais on les a tous beaucoup aimé. »
La Pépite Fiction junior
Akita et les Grizzlys, Caroline Solé, ill. Gaya Wisniewski, L’école des loisirs
Caroline Solé : « C’est mon troisième livre mais la première histoire que j’ai écrite pour les enfants. Ça a été très difficile à écrire mais j’ai adoré. La Pépite est un très bel encouragement à continuer. »
Gaya Wisniewski : « Je remercie Caroline de m’avoir proposé l’histoire. Il y a de la neige. Alors j’ai dit ok. Je suis partante. Ce qu’il faut savoir c’est qu’on a tout de suite bien sympathisé et qu’une amitié en est née. On a d’autres projets ensemble. On est très, très, très émues d’être déjà là. Pour moi, c’est une très belle aventure. »
La Pépite Bande dessinée
Les Vermeilles, Camille Jourdy, Actes Sud BD
Le jury d’enfants : « Tout le monde était déjà d’accord sur le choix du livre directement. Ça a été facile à décider. » « La délibération a été très rapide et moi j’ai beaucoup aimé. » « Oui c’était facile et le livre était super. »
Vous trouverez aussi une au dos du dernier numéro du magazine de la Seine-Saint-Denis.
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