Frontières des uns, frontières des autres
L’équipe de la Direction de la culture du patrimoine du sport et des loisirs explore cette semaine la thématique des frontières. Hier encore enjambées allègrement, elles nous ont été réimposées à l’heure du confinement. Qu’incarnent-elles ? Les passages, les mouvements, les séparations… Des artistes mais également des archéologues, apportent leur réponse.
La sortie progressive du déconfinement n’impliquera pas la levée soudaine et généralisée des restrictions sur nos allers et venues. Dans de nombreux cas il faudra continuer à montrer patte blanche, se résoudre parfois même, à rester chez soi. La limitation de nos déplacements nous a été réimposée durant cette période inédite. « À toutes les échelles, les frontières se sont cristallisées : entre le foyer et l’espace public, entre les quartiers, entre les villes, les vallées, les régions, les pays », explique-t-on à la DCPSL. « On ne franchit plus, ne serait-ce que le seuil de sa porte. Les frontières que nous avions l’habitude d’enjamber librement prennent tout à coup une rigidité qui nous interpelle ».
Le chanteur Christophe et Bernard Hinault
La nouvelle sélection de ressources en ligne interroge cette réalité. Elle convoque cinéastes, journalistes, plasticiennes, musiciens et même des archéologues. Les frontières sont-elles des passages, des mouvements, des traversées ou au contraire des distinctions, des délimitations, des séparations ? D’une fiction déjantée en vélo avec le chanteur Christophe et Bernard Hinault dans le massif des Corbières, jusqu’aux découvertes archéologiques en Seine-Saint-Denis, voici une première mouture de propositions en compagnie desquelles cheminer sans frontières.
LES ECHAPPEES BELLES DU CINEMA
Bernard Hinault, le chanteur Christophe et le comédien Benard Menez réunis sur la même affiche…c’est le tour de force qu’a réussi Yann Le Quellec avec « Le Quepa sur la vilni ! ». Le réalisateur fan de vélo a signé un périple déjanté et plein d’humour dans le massif des Corbières. L’auteur d’Aline, en maire du village, y réalise une remarquable performance d’acteur qui résonne comme un hommage à l’artiste disparu récemment.
« Tropique » a été réalisé en 2016 par Olivier Bosson. La mondialisation avance, la métropole s’étend, des géomètres actualisent les tracés, des migrants débarquent, des voisins xénophobes se verraient bien partir jusqu’en haut des montagnes. Chacun se fait son film. Il va y avoir du sport et des coups de bâtons… « Tropique » a bénéficié du dispositif Aide au film court en Seine Saint Denis.
"Blow up", voyages dans le temps. Chaque semaine le web-magazine « Blow up » sur Arte, pose un regard ludique et décalé sur le cinéma. De courtes vidéos sur Youtube revisitent l’histoire du 7e art grâce à un montage très personnel qui relie entre eux des films extrêmement disparates. « Blow Up », c’est un travail sur la mémoire du cinéphile.
ARCHÉOLOGIE SANS FRONTIERES
En 2007 un tesson de céramique de « Tating » (ville en Allemagne) a été retrouvé à Tremblay-en-France lors de fouilles d’un habitat rural. Ce tesson témoigne de l’importation à longue distance d’un objet précieux au VIIIe siècle, et soulève une question : pourquoi une vaisselle aussi luxueuse se trouve-t-elle dans un site rural ? Les céramologues vont faire parler les tessons.
En 2002 un bracelet en pâte de verre a été découvert à Bobigny lors de fouilles sur un site gaulois, sous l’actuel bâtiment de radiothérapie de l’Hôpital Avicenne. Les artisans verriers gaulois maîtrisaient parfaitement les techniques de transformation du verre, un matériau venu d’Orient notamment d’Egypte. A lire, le dossier de présentation de l’exposition « Bling-Bling, le verre gaulois s’affiche », au Muséoparc d’Alésia, où plusieurs pièces trouvées à Bobigny sont présentées
VOYAGER SANS BOUGER DE CHEZ SOI
Dans le cadre du Monde festival, le journal Le Monde présente une rencontre autour de la marche, du voyage et de l’exploration qui nous confrontent à l’expérience intérieure et à la lenteur. Retour à la nature, recherche spirituelle et création sont convoqués autour de la figure de Sarah Marquis, marcheuse, aventurière et autrice, de l’anthropologue du corps David Le Breton et du journaliste Antoine de Baecque.

Frontières d’ici et d‘ailleurs
Second volet sur la thématique Nos frontières. L’équipe de la Direction de la culture du patrimoine du sport et des loisirs l’explore avec une sélection de ressources en ligne accessibles gratuitement. Celles-ci convoquent la musique à travers le temps et ses pépites, les coulisses du festival Banlieues Bleues, la peinture et la photographie avec des pièces puisées dans la collection départementale d’art contemporain de la Seine-Saint-Denis.

Et si on s’intéressait aux plantes ?
Pour la nature, ce n’est pas le temps du confinement mais celui du printemps ! Profitez-en pour vous intéresser à tout ce qui pousse, croît, bourgeonne, fleurit... Les agents départementaux de la Direction de la nature, des paysages et de la biodiversité vous ont préparé de quoi vous initier à la botanique.

Un avant-goût d’extérieur
Meurtri par la crise sanitaire mondiale, le secteur du tourisme espère le rebond. Seine-Saint-Denis Tourisme s’y prépare en réorganisant ses offres sur le terrain. Mais l’heure est toujours au confinement, alors il entretient la flamme avec une sélection de visites et de conférences virtuelles, via la plateforme exploreparis.com. Comme un avant-goût d’extérieur.

Le cinéma des salles aux salons
Privés d’écrans, le réseau Cinémas 93 et l’association Périphérie gardent le lien avec leurs publics via une offre en ligne de films et de ressources pédagogiques. Sitôt la lumière revenue dans les salles obscures, ils reprendront les animations culturelles, les actions éducatives, les résidences de cinéastes, le soutien à la création, la promotion des œuvres, l’organisation de festivals et de rencontres. Moteur.