Saint-Ouen Football

Face à Lens, le Red Star ne perd pas le nord

Le Red Star a créé la surprise en Coupe de France, samedi 6 mars, en s’imposant à domicile 3-2 face à Lens, pourtant une équipe de Ligue 1. Menés 2-1 jusqu’à huit minutes de la fin, les Audoniens ont su trouver les ressources pour renverser la vapeur et se projeter au stade des 8e de finale, qu’ils n’avaient plus vu depuis 2015 et une élimination face à Saint-Etienne.

« Quand je rentre, il reste 15 minutes max. Je me dis qu’il faut tout donner. Il y a ce ballon qui vient de la gauche, je ne me pose pas de questions, et ça va au fond. Après, je ne me souviens plus… Tout le monde est arrivé sur moi ! » Voici le récit à chaud d’Alan Dzabana, auteur du but décisif de la victoire 3-2 du Red Star face au RC Lens, samedi. A la 90e, cet enfant de Livry-Gargan, arrivé au club audonien au mercato d’hiver après un passage mitigé au Havre, a fait le bonheur de toute la Seine-Saint-Denis.
Sa frappe du gauche, sur un service d’Akassou – également entré en cours de jeu – a fait tomber le ciel sur les têtes de Lensois qui auront vu le match leur échapper en l’espace de 10 minutes.
Jusqu’à la 82e, tout allait pourtant bien pour des Sang et Or qui avaient justement su revenir dans la partie, après une entame de match approximative. Mais ce qui compte, ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage…
On rembobine : les Audoniens avaient bien démarré ce 16e de finale de gala face à une équipe nordiste jouant cette saison les premiers rôles en Ligue 1 en dépit de son statut de promus (5e au classement). A la 21e, Pape Meissa Ba, attaquant arrivé lui aussi en Seine-Saint-Denis lors du mercato d’hiver, ouvrait même le score sur un bon service du remuant Gomel, à qui sa formation au RC Lens ne créait pas vraiment d’états d’âme (1-0). Mais très vite, les débats se rééquilibraient au profit des visiteurs, qui n’avaient pas à gamberger longtemps, l’excellent Médina égalisant de la tête sur corner seulement 8 minutes plus tard (1-1). Il n’empêche : à la mi-temps, même si la possession était globalement lensoise, on se disait qu’un coup était jouable pour le Red Star, qui s’était procuré les occasions les plus franches en première temps.

Money-time

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C’était compter sans l’entame de seconde période ratée des locaux. Dès la 49e, Cheick Doucouré portait la marque à 1-2 en faveur des Artésiens d’une frappe limpide sous la barre, et on pensait alors que la messe était dite. Est-ce alors l’entrée inopinée mais pas répréhensible (puisque derrière le grillage du stade) d’une quarantaine de supporters du Red Star en dépit du huis clos imposé par le Covid ? Est-ce plutôt une certaine suffisance des Lensois qui estimaient alors avoir fait le plus dur ? Toujours est-il que la deuxième période se poursuivait sur une espèce de faux rythme, qui laissait le Red Star en vie et lui permettait encore de croire à ses chances. « A 10 minutes de la fin, je me dis que c’est trop bête d’être éliminé comme ça face à une Ligue 1, en ayant eu des situations. Et je décide de faire encore des changements », racontait après coup l’entraîneur audonien Vincent Bordot.
On peut dire qu’il aura eu le nez creux puisqu’à la 82e, Diego Michel, tout juste entré, remettait le Red Star en selle à 2-2. Sur son tout premier ballon, le milieu égalisait en effet du droit, en étant à la retombée d’un ballon mal renvoyé par le gardien nordiste Farinez. Et huit minutes plus tard, c’est donc Dzabana qui portait l’estocade finale, dans un money-time complètement fou. « Moi qui suis de Livry-Gargan, ça me rend vraiment fier d’avoir inscrit ce but décisif face à une Ligue 1. Avant de partir en centre de formation à l’Olympique lyonnais, je jouais à Torcy en équipe de jeunes et je garde de très bons souvenirs de mes confrontations face au Red Star. Donc pour moi, jouer ici, ça veut dire quelque chose », se réjouissait l’avant-centre de poche, qui refusait toutefois d’indiquer une préférence pour le prochain adversaire du Red Star en 8e de finale. A l’extérieur de la salle de presse, les chants des supporters audoniens - dûment masqués – rappelaient que la magie de la Coupe de France opère encore, Covid ou pas…

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