Des ateliers sur le gaspillage alimentaire dans les cantines scolaires
Mercredi 4 décembre, les élèves des collèges Pierre-Sémard et République et du centre de loisirs Paul-Eluard à Bobigny ont été sensibilisés au gaspillage alimentaire dans les cantines à travers divers ateliers et la projection d’un documentaire. Une initiative conjointement menée par le Département, l’intercommunalité Est Ensemble et la Ville de Bobigny.
Mercredi 4 décembre. Dans le réfectoire du collège République, à Bobigny, Angélique Da Cunha, conseillère en hygiène, propreté et organisation au département de la Seine-Saint-Denis, anime l’atelier « Lutter contre le gaspillage alimentaire dans les cantines ». Face à elle, des élèves de l’établissement susnommé et du collège Pierre-Sémard. Sur un tableau, l’agent note toutes leurs propositions. Parfois farfelues, parfois pertinentes. « Et si on mangeait dans des assiettes plus petites », formule l’un. « Et si nous répartissions mieux la nourriture », suggère un autre. « Tout serait plus simple si on pouvait manger uniquement des plats qu’on aime, comme le steak frites », finit par lâcher un plaisantin. Si certaines idées sont validées par la formatrice, cette dernière avance d’autres solutions comme donner les végétaux aux animaux (riz, pain, etc.) et les repas non servis et non réchauffées à des associations. « Huit cuisines centrales desservent les cantines des collèges du département. Les faire visiter aux élèves pour qu’ils voient comment travaillent aujourd’hui les agents polyvalents, notamment au niveau du tri, permet d’éveiller les consciences », explique Angélique. Cet atelier entre dans le cadre de la demi-journée de sensibilisation au gaspillage alimentaire dans les cantines scolaires que le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, l’intercommunalité Est Ensemble et la Ville de Bobigny ont mis en place pour s’attaquer à cette problématique prégnante, qui, du reste, touche la France entière.

En France, la restauration collective en milieu scolaire cumule une quantité de déchets alimentaires hallucinante. D’après l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), un collège moyen de 365 jeunes totalise un gaspillage alimentaire de plus de 7 tonnes par an, soit l’équivalent de 20 000 repas. Un vaste gâchis qui représente un impact colossal sur l’environnement puisque cette nourriture non consommée a nécessité de l’énergie pour être cultivée, transportée, cuisinée puis retransformée après avoir été jetée. Depuis quelques années, la Seine-Saint-Denis s’est saisie du problème. Sur les 130 collèges que compte le département, 54 sont équipés de tables de tri et de bacs pour les biodéchets (que l’on met à part afin de les valoriser dans des filières adaptées telles que le compostage ou la méthanisation).
Le gaspillage alimentaire, problème de riche
Dans le reste du réfectoire, trois autres ateliers se déroulent concomitamment. Intitulé « Les enjeux globaux sur l’alimentation », l’un d’eux propose aux élèves de se projeter sur les modes alimentaires, les ressources, la redistribution des aliments et leur gaspillage dans le monde. « La faim vous procure-t-elle une sensation agréable ou désagréable ? », questionne d’emblée l’animatrice membre de Starting-Block, une association qui mène des actions d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité. Et de rappeler dans la foulée que 820 millions de personnes – soit environ un individu sur neuf – souffrent de la faim aujourd’hui dans le monde.

Un peu plus loin, les enfants du centre de loisirs de l’école élémentaire Paul-Eluard (Bobigny) doivent « dessiner ce qu’ils mangent ». Mohamed, 7 ans, laisse vagabonder son imagination. « Mon bateau va chercher de la nourriture dans un village riche pour venir en aide à un village pauvre », confie-t-il. Le garçonnet a vraisemblablement encore en tête le documentaire projeté plutôt dans la matinée à l’Écran nomade, le nouveau cinéma itinérant d’Est Ensemble situé à la bourse départementale du travail, à Bobigny. Le film, produit par l’ONG GRDR, revient sur l’installation de cantines dans cinq écoles de quartiers pauvres de Dakar (Sénégal) en relation avec des producteurs locaux. Une mesure qui permet aux enfants de bénéficier d’une alimentation saine et qui diminue l’absentéisme (les élèves, qui habitent pour la plupart très loin de leur école, doivent choisir entre nourriture et scolarité). « A Dakar, seules 1,7 % des écoles primaires disposent d’une cantine scolaire, un enfant sur deux arrive à l’école le matin sans avoir pris de petit-déjeuner et un sur trois souffre de carence en vitamines et minéraux, informe la réalisatrice Dominique Guélette après la projection. Inutile de préciser que là-bas, la question du gaspillage alimentaire ne se pose absolument pas. » Dans la salle, nombreuses sont les mains à se lever pour réagir. Celle de Souleymane, notamment, qui dit : « En France, on oublie malheureusement trop souvent qu’on a de la chance de manger tous les jours à notre faim. » Voici une opération qui semble porter ses fruits.
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