De la poudre au parc
A l’occasion des Journées européennes du Patrimoine, le parc départemental de la Poudrerie vous livre tous ses secrets. Retour sur une histoire vieille de plus d’un siècle, qui aura laissé à ce lieu de beaux pavillons et une biodiversité assez unique. Un héritage que la Fondation du Patrimoine a décidé de préserver et que vous pouvez vous aussi contribuer à entretenir via un crowdfunding.
27 décembre 1865, par un décret impérial, Napoléon III crée la Poudrerie nationale de Sevran. La fabrication de poudres civiles est alors une manne pour le Trésor.
Le site sevranais convient tout à fait : de grands arbres – vestiges de la grande forêt de Bondy – pour ralentir le souffle d’une éventuelle explosion ; suffisamment isolé des grandes concentrations urbaines mais pourtant proche de la capitale pour permettre aux responsables parisiens de s’y rendre via la nationale 3 ; le chemin de fer permet d’acheminer les matières premières et d’expédier la production tandis que le canal de l’Ourcq fournit l’eau.
Cette usine fait place à la modernité. Pour la première fois, l’énergie nécessaire est fournie par deux machines à vapeur de 60 chevaux chacune. Cette technologie offre des capacités de développement industriel bien supérieures à l’énergie hydraulique jusqu’alors employée. C’est à ce système que l’on doit la disposition en éventail des ateliers de production, encore visible aujourd’hui. Chacun d’eux est relié à la centrale thermique par un ensemble de câbles métalliques qui transmettent la force motrice. Et chaque atelier est séparé des autres par des merlons, ces grandes buttes de terre que vous aviez remarquées lors de vos promenades. Elles doivent limiter le souffle d’une explosion, tout comme les mares doivent prévenir les risques d’incendie.

L’architecture des bâtiments est marquée aussi par ce souci de sécurité. Certains, abritant des dépôts de poudre, sont construits de façon à se disloquer facilement en cas d’explosion tandis que d’autres comportent une partie légère et un mur fort en arc-boutant pour protéger les ouvriers.
Après la défaite face aux Prussiens, Sevran produit également des poudres à usage militaire et devient terrain d’expérimentation pour l’armée et la Marine nationale. Au nord du canal, on établit un champ de tir au canon. Alfred Nobel l’utilisa pour y tester sa poudre à la nitroglycérine.
La Commission des substances explosives s’y installe, qui guide l’administration dans l’emploi et la fabrication des explosifs à usage militaire et industriel.
En 1885, Sevran est la première usine à produire la poudre B sans fumée, une innovation majeure. Le site s’agrandit encore jusqu’aux dimensions d’aujourd’hui pour répondre aux besoins de la Première Guerre mondiale. Chaque jour, 3 000 employés produisent jusqu’à 12 tonnes de poudre B.
Après-guerre, les effectifs se stabilisent à 600 personnes. Les ouvriers travaillent souvent en famille et pour les loger, on construit : avenue de la Poudrerie à Livry-Gargan, à Vaujours (rue Paul-Vieille), Villepinte (boulevard Jacques-Amyot) et Sevran
(rue du Docteur-Roux).
Dans les années 1950, la Poudrerie se lance également dans les propulseurs à poudre pour roquettes et fusées, nouvelles fabrications impulsées par le Laboratoire de balistique installé à Sevran en 1945. Mais en 1969, la décision est prise de fermer le site. Décision effective en 1973. On décide alors d’y créer un espace vert et les travaux sont confiés à l’Office national des forêts. En 2006, le site a reçu le label Natura 2000.
Depuis 2012, le Département de Seine-Saint-Denis gère le parc de la Poudrerie, et en 2018 il a lancé un Projet d’avenir du parc forestier de la Poudrerie 2018-2022 d’un montant de 8,5 millions d’euros, pour que les habitants puissent, en pleine ville, profiter de l’ombre des chênes, des grandes prairies, des jeux…

Participez à l’amélioration de votre parc !
Vous aimez votre parc ? Vous voulez l’embellir encore ?
Alors participez à la campagne de crowdfunding (financement participatif) qui est lancée le week-end des Journées européennes du Patrimoine (21 et 22 septembre). Jusqu’au 31 décembre 2019, pour chaque euro que vous verserez, la Fondation du Patrimoine s’engage à en verser le double !
Cette Fondation va financer la rénovation de trois bâtiments du parc de la Poudrerie (l’ancien magasin à poudres, l’ex-laboratoire d’épreuves et la grande halle) pour un montant de 200 000 euros. La collecte se poursuivra jusqu’en 2022.
Pour en savoir davantage : https://seinesaintdenis.fr/Pour-sauvegarder-le-patrimoine-du-Parc-forestier-de-la-Poudrerie-je-donne.html
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