Dans la tanière des Louves
Les Louves, c’est le surnom des joueuses de l’Entente Noisy-le-Grand Gagny Handball 93. Deux clubs réunis pour la réussite de leurs joueuses en D2 et qui visent l’accès à la D1, le plus haut niveau français.
11-11 à la mi-temps du match entre l’Entente Noisy-le-Grand Gagny 93 et la Stella Saint-Maur. Un derby classique du championnat de D2 féminin, toujours très homogène, très disputé. Noisy Gagny avait pourtant pris un avantage de 4 buts et mené 8-4. Mais deux joueuses exclues 2 minutes sur faute, et Stella revient à la marque.
De retour sur le terrain, l’attitude des Noir et Rose a changé. Les Louves montrent les dents, serrent la défense, ajustent les tirs. Elles prennent le large au score, grâce notamment à une super Maelle Chalmandrier, une des joueuses-cadres du collectif qui prend ses responsabilités au tir : 8 buts ! Mais elle n’est pas la seule, même les petites nouvelles s’y mettent. Pour son premier match en D2, la jeune Hawa Keita assure : 5 tirs, 4 buts ! Et un joli travail en défense avec ses coéquipières. Bilan, victoire 30-24.
Safwann Khoudar, l’entraîneur des Louves tire le bilan du match : « On a réussi à retrouver nos valeurs défensives en deuxième. On s’est fait un peu peur en attaque car nous étions trop dans la rapidité. Les filles qui sont rentrées pour faire souffler les cadres ont eu un peu de mal au début, mais on finit par mettre la tête dedans et c’est super positif. » Safwann avoue volontiers prendre un grand plaisir à encadrer les Louves : « Cette équipe, elle se bat tout le temps, elle défend très fort et fait parler ces qualités d’agressivité, de solidarité. C’était notre premier match à domicile et le public vient pour ça, pour voir comment cette équipe de Noisy-Gagny et de la Seine-Saint-Denis joue, et je suis très fier de leur montrer un tel spectacle. »
Audrey Scleve, pivot de l’Entente depuis huit ans, est tout sourire après un match complet. Efficace et solide en défense, en attaque, elle a fait son travail de sape au sein de la défense adverse, à bloquer les adversaires, créer des espaces pour que les canonnières Rose et Noir ajustent leurs tirs. « Je reviens après une année blanche suite à une blessure, les ligaments croisés. On a encore tenu une belle défense. Nous travaillons beaucoup ce secteur, la communication, pour faire déjouer l’adversaire. Pourquoi je joue depuis huit ans ici ? Pour le cœur, pour les filles, pour les bénévoles, pour tout ce qui se passe autour ! C’est l’aspect humain, mais du côté sportif aussi. On est des louves sur le terrain, on ne lâche rien ! »
Peggy Laure Giral bat les records de longévité au sein du club : « J’entame ma 19ème saison ici ! J’ai construit ma vie, ma famille autour de ce club. » Au fil des ans, elle en a vu l’évolution. « Nous voulons vraiment devenir le club phare de la Seine-Saint-Denis en handball féminin. Aller en D1, c’est notre objectif. Nous avons beaucoup progressé sur la communication, nous avons conquis un public. Certes il manque quelques petites choses, un peu de budget. Nous ne sommes pas encore au haut niveau, mais encore un peu de boulot et on y parviendra ! »
Pour accéder à la D1, le plus haut niveau français, un club doit non seulement faire ses preuves au niveau sportif, mais également au niveau de sa structure. Il doit obtenir le statut VAP (Voie d’Accès à la Professionnalisation) et répondre à certains critères : budget minimum de 550 000 €, pas de dettes, un entraîneur professionnel à temps plein, 6 joueuses professionnelles sous contrat salariées à temps plein, une équipe réserve en Nationale, un salarié administratif à temps plein, 10%, du budget affecté à des actions de structuration (communication, développement, marketing) et un budget médical minimum annuel de 12 000 €.
Deux clubs associés, un projet
Une tâche ardue, menée de concert avec les deux clubs de Gagny et Noisy-le-Grand, mais aussi le comité départemental de handball et le Département de la Seine-Saint-Denis. « Le but est de structurer le handball féminin sur le territoire, permettre à toutes les joueuses de s’exprimer au mieux, quel que soit leur niveau, de la débutante jusqu’à la professionnelle », explique Jean-Christophe Naal, président de Noisy-le-Grand handball.
« Pour cela, nous nous sommes associés il y a trois ans à Gagny car nous n’avions pas d’équipe réserve en National. Au départ, cette équipe était en Nationale 3, puis elle est montée successivement en Nationale 2 et en Nationale 1. » Un bel atout pour l’équipe première, qui dispose désormais d’un réservoir de jeunes joueuses évoluant à un bon niveau. Jean-Christophe Naal reprend : « Dans cette équipe, nous avons trois filles de moins de 18 ans sur le terrain, toutes les trois formées sur le territoire, du comité de la Seine-Saint-Denis. On espère que ces jeunes vont pouvoir progresser, amener de la densité en D2, que nous pourrons les accompagner. C’est ce qui nous motive aujourd’hui. C’est pour cela qu’en amont nous travaillons de plus en plus dans les écoles. Car il va nous falloir augmenter le nombre de licenciées chez les jeunes, pour pouvoir sortir quelques pépites pour les années à venir. »
L’an prochain, les deux clubs de Noisy-le-Grand et Gagny vont fusionner, pour respecter le cahier des charges VAP. Le club comptera alors plus de 700 licencié.e.s ! Avec une priorité au handball féminin « Nous avons désormais cinq équipes féminines en senior : une D2, une N1, une N3, une pré-nationale et une pré-régionale ! Soit 90 seniors féminines. » Alors prenez garde, la meute de Louves grandit...
Photos : @Sylvain Hitau
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