Conjuguer habitat et écologie avec le CHEC
Le Département a lancé en 2017 le Chèque Habitat Écologique et Citoyen qui peut financer jusqu’à 70% des travaux ou équipements facilitant l’émergence de nouvelles pratiques citoyennes dans l’habitat collectif privé ou social. Reportage à Montreuil et à Romainville où des co-propriétaires ont profité du dispositif pour verdir et embellir leurs espaces communs.
« Le CHEC nous a permis de mettre en place une salle de réunion, un lieu de stockage pour les vélos, réaménager le jardin et son cheminement... » annonce Alexandra, membre du conseil syndical d’une petite copropriété de Montreuil aux vice-président·e·s Belaïde Bedreddine et Florence Laroche, chargé·e·s respectivement de l’écologie urbaine et de l’habitat durable ainsi que de la politique de la ville.
Ce dispositif, instauré après la COP 21, a contribué à 166 projets impulsés par des syndicats de copropriétaires, sociétés d’habitat participatif, bailleurs publics, associations propriétaires du patrimoine immobilier...
Grâce à cette aide départementale fixée à 70% du montant des travaux, dans la limite de 30 000 euros par projet, ces structures et collectifs d’habitant·e·s ont pu financer des aménagements concourant à la transition écologique du territoire comme la mise en place de jardins partagés, d’aires de jeux pour les enfants, l’installation de composteurs en pied d’immeuble, de câblages pour recharger les véhicules électriques...
L’embellissement d’une copropriété d’habitat participatif
Alexandra, Sébastien, Nadine... vivent depuis quelques années dans la copropriété montreuilloise l’Unisson bâtie en 2013 et composée d’une vingtaine de logements. Les membres du conseil syndical ont complété il y a quatre ans un dossier de demande du CHEC et bénéficié d’une subvention globale de 11962 euros.
Mobilisé∙e∙s autour du projet commun, les voisin∙e∙s ont tous∙te∙s mis la main à la pâte pendant plusieurs années. Certain∙e∙s ont supervisé les travaux d’engazonnement et d’aménagement d’un cheminement réalisés par un prestataire. D’autres plus compétents en bricolage ont construit un abri à vélo en bois à l’entrée du bâtiment et refait la peinture de la salle commune équipée progressivement par les résident∙e∙s chineur∙euse∙s de poufs, de canapés, d’une table, d’un baby-foot...
« Sans la subvention du CHEC, il y aurait eu beaucoup de discussions entre les copropriétaires et nous n’aurions pas pu réaliser ces transformations » confie un des habitant∙e∙s, qui se félicite des nouveaux usages engendrés : barbecues, repas collectifs, rencontres de parents d’élèves dans la salle de réunion...
Emballé∙e∙s par le dispositif, les résident∙e∙s ont candidaté à nouveau et pourront bénéficier d’un second financement départemental de 4000 euros afin de mettre en place un mécanisme de récupération des eaux de pluies pour arroser le jardin. Une façon d’agir pour la planète tout en allégeant leurs factures !
Une résidence solidaire et écolo à Romainville
Construite en 2020 par l’architecte primé et futur résident Félix Mulle, une élégante copropriété aux murs bleus héberge une demi-douzaine de familles avec enfants. Informées par le bouche-à-oreille, celles-ci ont déposé un dossier CHEC auprès du Pôle Aménagement et développement durable du Département et obtenu un subside de 29 016 euros.
« Nous avons pu installer un garage à vélos, une buanderie partagée, une salle commune équipé d’un espace cuisine, un studio commun avec jardin privatif » déclare Victoire Gounod, assistante réalisatrice, propriétaire d’un logement.
Ces initiatives ont engendré des liens entre les habitant∙e∙s du bâtiment qui organisent dans les espaces communs des vide-greniers, réunions de quartiers, cours de danse…
« Notre studio partagé est loué à petit prix à des amis ou mis à la disposition de personnes précaires ou en situation d’urgence comme il y a peu des étudiantes ukrainiennes » indique Félix, récompensé en 2020 du Prix de l’Équerre d’argent pour sa construction aérienne.
Les résident∙e∙s, qui ont souvent la main verte, aiment jardiner ou se retrouver sur leur toit terrasse verdoyant où poussent les groseilles, les framboises… en attendant d’installer un mur pignon et un abri végétalisés grâce au coup de pouce du Département.
« 14 200 foyers ont à ce jour bénéficié du CHEC, pour des projets aussi variés que la désimperméabilisation des sols, l’installation d’éclairage photovoltaïque ou d’ampoules LED… » détaille Jacques Goldberg, chef de mission de la collectivité et pilote du dispositif. Doté d’un budget de 2 millions d’euros à son lancement , il pourra encore permettre à de nombreux∙euse∙s autres Séquano-Dionysien∙ne∙s de transformer leur cadre de vie.
Vous trouverez davantage d’informations sur les modalités du dispositif CHEC ici.
Si vous avez des questions sur la faisabilité de votre projet ou le montage du dossier, n’hésitez pas à envoyer vos questions à chec@seinesaintdenis.fr.
Florence Laroche, vice-présidente chargée de l’habitat durable et de la politique de la ville
Comment définiriez-vous le CHEC ?
C’est un dispositif innovant porté depuis 2017 par le Département, dont le niveau de subvention a été augmenté récemment, passant d’un maximum de 70% de 20 000 euros à 70% de 30 000 euros par projet pour le logement privé (le plafond reste de 70% de 20 000 euros pour le parc HLM). L’objectif consiste à soutenir des projets durables et solidaires au sein des copropriétés et du parc social qui n’auraient certainement pas vu le jour sans ce coup de pouce financier.
Quelles sont les évolutions de ce dispositif ?
Le Département a adopté le 29 septembre 2022 une série de mesures, revisitant et amplifiant les dispositions contenues dans le CHEC. Pour le parc privé, le montant de la subvention a été augmenté, les projets sont financés à hauteur de 70% des dépenses TTC avec un plafond de 30 000 euros par projet au lieu de 20 000 euros pour l’ancien règlement.
Le nouveau règlement réaffirme la volonté du Département d’agir en faveur de la transition écologique et la lutte contre le réchauffement climatique, de nouveaux travaux allant dans ce sens peuvent être subventionnés comme l’aménagement contribuant au verdissement des parties communes, la désimperméabilisation des sols, les plantations d’arbres, le changement des ouvrants défectueux des parties communes ou des chaudières collectives énergivores...
Quels ont été les effets sur le terrain ?
Les copropriétaires et les bailleurs publics ont constaté que les projets financés ont renforcé les liens entre les habitants qui ont fait preuve d’esprit collectif pour les mettre en place. Les transformations des parties communes améliorent le cadre de vie et créent des relations de convivialité propices au vivre-ensemble. Par ailleurs le CHEC étant cumulable, les bénéficiaires ne se censurent pas pour imaginer de nouvelles initiatives, ce qui est une très bonne nouvelle pour le développement durable !
Crédit-photo : Bruno Lévy
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