Des toiles immenses, récentes, toutes réalisées en 2020 et 2021 où l’artiste allemand de 85 ans expérimente pour la première fois la technique du collage. Dans ses portraits inversés haut en couleurs, peints sur des draps immaculés mais froissés, il a collé de vrais bas pour figurer les jambes de son épouse Elke.
Baselitz déclarait à ce propos lors d’une interview au NZZ an Sonntag « il y a deux ans environ, je me suis souvenu de Hanna Höch et de ses photos de bas. Je n’avais jamais osé faire de collage auparavant. J’ai trouvé cette technique merveilleuse ».

Dans l’œuvre Surnee renee alnee, il reprend le portrait de son épouse qui fait désormais partie de la collection du Metropolitan Museum of Art de New York en utilisant la technique de l’impression monotype. La peinture est à la fois vive et absente : du rouge, du rose, de l’orange, du violet, du noir. S’y détache une main, qui se positionne avec élégance et naturel. Dans la toile Dinardblau, bleu de Dinard, ou Sumis al re rus, en latin, Tu prends tout le pays, le fond bleu, le corps est allongé nu. Rose pale sur bleu poudre pour le premier, il se fait intime, nageur, paisible et sensuel. Mixe de vert pomme aux flamèches jaune-orangée-rouge sur bleu cyan, il donne de la joie et interpelle par sa vitalité. Ne ratez pas cette exposition gratuite aux formats XXL.

« La boussole indique le nord » jusqu’au 27 mai à la galerie Thaddeus-Roppac de Pantin.