Baptiste Bleier, drôle de bizutage
A 25 ans, ce coureur prometteur de St Michel-Auber 93, issu de l’équipe réserve, aura vu sa première année chez les pros interrompue brutalement par le confinement. Heureusement, la reprise de la saison au 1er août l’a remis en selle.
Il rentre tout juste d’une longue sortie à vélo. Le Kremlin Bicêtre, où il habite et nous reçoit, jusqu’à Coulommiers, et retour : « Franchement, c’est le bonheur, la liberté retrouvée ! » La vie reprend des couleurs pour Baptiste Bleier, trois ans chez les amateurs de St Michel-Auber93 et qui vivait cette année sa première saison chez les pros... avant l’arrivée du Covid. « C’est sûr, c’est un peu dommage comme débuts. Mais maintenant qu’on sait que la saison va reprendre, ça va mieux. Le calendrier condensé que la Ligue nous a concocté, je prends ça comme un apprentissage du monde pro en accéléré », souffle-t-il, soulagé.
Ce coureur longiligne de 25 ans, 3e des derniers championnats de France amateurs du contre-la-montre, a beau aimer les efforts en solitaire, il ne se voyait pas continuer longtemps à se démener sur son home trainer, qui trône encore sur le balcon. « D’habitude, j’en fais 5 heures par an, quand il neige… Si on m’avait dit que j’en ferais tous les jours pendant 2 mois, j’aurais halluciné... », rigole-t-il. Même lui qui paraît d’un naturel calme avoue s’être parfois laissé gagner par le vague à l’âme : « C’était pas toujours simple, surtout qu’à un moment, on ne savait même pas si on allait reprendre. Parfois on se demandait vraiment pourquoi on s’entraînait. Quand la date de reprise est arrivée, c’a été beaucoup plus facile », se remémore-t-il.
Saison compactée
Le confinement, ce Parisien natif du 13e arrondissement l’a vécu avec sa compagne – la championne de France 2017 Charlotte Bravard – dans les environs de Poitiers, chez sa belle-sœur. Puis le couple est retourné chez lui au Kremlin Bicêtre dans la mesure où ils attendent un petit garçon. A l’évocation de cette nouvelle, un grand sourire illumine leur visage. De quoi donner encore plus de force à Baptiste pour sa première année chez les pros. « Ça va pas être simple parce que sur certaines courses, les gros leaders des équipes World Tour viendront se préparer pour le Tour. Mais je prends ça comme un défi », explique celui qui pour sa toute première course chez les pros, La Marseillaise, avait déjà trouvé le moyen de prendre l’échappée du jour.
Ses rêves les plus fous chez les pros ? « En remporter une, n’importe laquelle », lâche-t-il, un rien timide, sans plus d’effet d’annonce. Arrivé au cyclisme sur le tard – à 17 ans – le jeune homme ne veut pas brûler les étapes. Celui qui ne se voyait pas forcément coureur pro il y a encore deux ans a progressivement pris confiance en ses capacités. « Au début, je voulais juste me faire plaisir sur un vélo, puis j’ai commencé à bien marcher en amateur, puis j’ai compris que je pourrais peut-être passer pro », raconte le Parisien, passé d’abord par l’AV Thiais puis Peltrax. Un maillot de champion d’Ile-de-France espoirs de cette période trône d’ailleurs au mur, juste en face de celui de championne de France de sa compagne.
Une place de 2 comme plus beau souvenir
Dans cette progression, les P’tits Gars d’Auber auront certainement joué un rôle d’accélérateur. « C’est Yves Prevost, le directeur sportif de l’ex-équipe réserve, qui m’a proposé de passer chez Auber. Pour moi, c’était une chance car je voulais connaître de plus grosses courses… » Bingo puisque ce « gros moteur » doublé d’un gros bosseur - qui a progressivement arrêté son boulot de mécanicien chez un marchand de cycles de Bourg-la-Reine - s’adjuge notamment chez les amateurs d’Auber le Grand Prix de Buxerolles ou les Boucles du printemps, en Charentes-Maritimes. « Mais mon plus beau souvenir à ce jour, c’est sans doute la Manche Atlantique, où je fais deuxième, battu au sprint par Maxime Renault. C’était une superbe course, avec un public de connaisseurs », s’enthousiasme ce discret romantique qui prouve que même les jeunes peuvent encore être séduits par le concept du « perdant magnifique ».
« Baptiste, c’est un coureur qui aime bien les échappées au long cours, qui n’a pas peur de partir tôt dans une course », corrobore sa compagne. Elle aussi, d’abord pro à la FDJ, a fini par rejoindre cette année la grande famille d’Auber. Enceinte, elle a mis sa carrière entre parenthèses, mais s’occupait aussi au club de tâches administratives. « C’est un beau club, familial et chaleureux, avec ceci d’unique qu’il va de l’école de cyclisme jusqu’aux pros », commente Baptiste Bleier. Bon, l’équipe réserve a malheureusement disparu pour des raisons budgétaires cette année, mais comptez sur Jaja (Stéphane Javalet, le manager) pour la remettre dès qu’il pourra… » Que Baptiste Bleier ait un mot pour l’échelon qui lui a promis de projeter chez les pros est tout sauf un hasard. Un détail qui valait bien qu’il sorte de sa réserve…
Christophe Lehousse
Photos : ©Sylvain Hitau
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