A la croisée des arts et du sport avec le Festival artistique
Sur le campus de l’université Paris-13 à Villetaneuse, l’Union Nationale du Sport Scolaire organisait, le 14 février, son Festival Artistique. Un rendez-vous où collégiens et lycéens du département démontrent que la pratique sportive est aussi tout un art. REPORTAGE
Dans les couloirs rouges qui ceinturent le gymnase Jackson-Richardson de l’université Paris-13 à Villetaneuse, les murs sont ornés de quelques citations frappées du coin du bon sens ou de l’art de la philosophie. Platon énonce par exemple en lettres noires sur fond rouge : « La plus grande victoire, c’est la victoire sur soi. »

Du haut de son énorme ballon où elle apprend à tenir –difficilement- son équilibre, Billo, élève de troisième au collège Jacques-Prévert de Noisy-le-Sec doit peut-être se dire que Platon avait bien raison… Mais pour l’instant, elle ne pense qu’à étendre les bras et retrouver prestement le moelleux du tapis en mousse. Des victoires de ce genre, il y en a eu quelques-unes, mercredi 14 février, lors de l’édition 2018 du Festival Artistique de l’Union Nationale du Sport Scolaire de Seine-Saint-Denis (UNSS 93). C’est même le fil directeur de cette manifestation dont « l’objectif est avant tout la rencontre et le partage autour de disciplines artistiques pratiquées dans le cadre des Associations Sportives (AS) des collèges et des lycées du 93, détaille Françoise Barthélémy, directrice nationale adjointe de l’UNSS. D’ailleurs, l’UNSS 93 et la Seine-Saint-Denis sont même à l’initiative de cette formule de rencontres qui se développe un peu partout dans les autres départements de France. »
Ne laisser personne de côté
A Villetaneuse, douze disciplines artistiques – de la danse contemporaine à la capoeira en passant par la gymnastique ou les arts du cirque - étaient au programme des ateliers de la journée, ouverts à 300 élèves (25 collèges, 4 lycées) venus des différentes AS du département. Avec un principe simple : que chaque collégien ou lycéen puisse s’initier à de nouvelles disciplines.
Comme Billo sur son ballon, on a donc testé, essayé, chuté, réussi aussi pendant toute la journée. Des plaisirs simples qui donnent la « banane » à Philippe Nowack, professeur d’EPS à Vaujours en charge d’une AS des arts du cirque : « Le cirque, ç’a été pour moi une superbe découverte il y a un peu moins de 20 ans, se souvient-il. J’étais un prof d’EPS qui pratiquait le hand et j’en avais marre que les « petits gros » ou les asthmatiques soient laissés de côté ou passent leur temps à se prendre le ballon dans la tronche ! Au moins, avec les arts du cirque, ils ont tout à gagner, c’est ludique, ils sont valorisés dans leur pratique. »
A 59 ans, Philippe Nowack parle d’expérience évidemment. Néanmoins, les profs les plus néophytes comme Bertrand Gillant, responsable de l’AS gymnastique du collège Jean-Jaurès de Villepinte, semblent sur la même longueur d’ondes. Pour sa première participation à l’évènement, le trentenaire goûte in situ « l’idée de proposer une découverte de nouvelles activités qui ne peut qu’être bénéfique à nos élèves parce que ça les sort aussi du cadre habituel du collège et ça c’est toujours une bonne chose. »
La confiance selon Ashe
Sur ce point, Anaïs, Berline, Sheima et Allya ne démentent pas la parole de leur prof même si elles mettent un gentil bémol à la pratique de la dance-house – « dur-dur ! ». En revanche, la capoeira, un mixte de danse et d’art martial venu du Brésil, recueille tous leurs suffrages : « Ca donne vraiment envie d’en faire », apprécie en chœur le quatuor de gymnastes.

Pendant ce temps-là, dans un autre coin du gymnase Richardson, des collégiennes de Bobigny s’initient aux basiques de la gym sous le regard de Julie Pressouyre, prof d’EPS et responsable de l’AS gym du collège Doisneau à Clichy-sous-Bois. Les mouvements ne sont pas toujours bien assurés mais ce n’est pas non plus l’objectif du jour. « C’est avant tout de la découverte, sourit Julie Pressouyre. Si certains élèves se découvrent une vocation pour la gym tant mieux, mais c’est accessoire. »
Arthur Ashe, tennisman devenu icône du combat pour les droits civiques aux Etats-Unis, ne dit pas autre chose. Lorsqu’on quitte le Festival Artistique on tombe en arrêt sur cette citation du premier Afro-américain sélectionné pour la Coupe Davis sous la bannière de l’Oncle Sam : « Une des clés du succès est la confiance en soi. Une des clés de la confiance en soi est la préparation. »
Tout est dit.
Photos :@Sylvain Hitau
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