A Montreuil, le Hado promeut l’activité physique à travers le jeu vidéo
Fraîchement débarquée dans le paysage sportif montreuillois, l’association Hado Fight Club a organisé une journée portes ouvertes le 25 septembre, au centre sportif Arthur-Ashe de Montreuil. Objectif de l’opération : faire découvrir le Hado, un sport en réalité augmentée né au Japon qui s’apparente à une balle au prisonnier mêlant virtuel et réel. Captivant.
« Hadoken ! ». Cette technique de combat utilisée et scandée par certains personnages du jeu vidéo Street Fighter II, véritable phénomène dans les années 1990, a donné son nom au Hado. Un drôle de sport qui ne se pratique ni devant un écran, ni avec un joystick mais avec un casque de réalité augmentée et un bracelet connecté. La règle est simple : les joueurs tirent des boules d’énergie pour attaquer leurs adversaires et activent des boucliers virtuels pour se défendre. Créé au Japon en 2015, où il fait un tabac et donne lieu à des compétitions retransmises en direct à la télévision, le Hado est le premier sport collectif en réalité augmentée. Il confronte deux équipes de trois joueurs et mêle défi physique et réflexion stratégique. Samedi 25 septembre, l’association Hado Fight Club (HFC), qui vient de poser ses valises (pleines de casques et de bracelets connectés) au centre sportif Arthur-Ashe de Montreuil, a organisé une journée portes ouvertes dans ce vaste espace qui accueille habituellement des sports de raquettes (tennis, badminton, squash). Objectif : faire connaître le Hado au grand public.
Toute l’après-midi durant, bambins et adultes se sont donc affrontés sans relâche sur un des courts de squash, dont les dimensions – 10 mètres de long sur 6 mètres de large – sont idéales pour disputer une partie de Hado. Sans l’écran qui diffuse les rencontres et montre ce que voient les joueurs (en clair toute la partie virtuelle), les spectateurs auraient l’impression d’assister un à un cours d’aérobic désorganisé. Car dans l’aire de jeu, les six protagonistes n’ont de cesse de sautiller dans tous les sens, d’asséner des coups de poing dans le vide… « Dans ce jeu parfois comparé à une version futuriste de la balle aux prisonniers, deux équipes s’affrontent en s’envoyant des boules d’énergie, le but étant de marquer le plus de points en touchant les adversaires. Le casque de réalité augmentée, conçu spécialement pour le Hado, est ouvert sur les côtés, ce qui permet de ne pas se sentir enfermés comme avec un casque de réalité virtuelle », détaille Stéphane Gardelein, membre du Hado Fight Club. Et de poursuivre : « Le bracelet connecté capte les mouvements de la main afin d’effectuer diverses actions : lancer une boule d’énergie ou recharger et créer un bouclier. Les joueurs peuvent choisir en début de partie des points compétences via le bracelet : vitesse et puissance des boules d’énergie, temps de rechargement et puissance du bouclier. Chaque partie dure 80 secondes, ce qui est largement suffisant car, entre l’adrénaline et les déplacements incessants, on se dépense beaucoup. »
Plus un sport qu’un jeu vidéo
Un court de squash, du matériel high-tech mais aussi quelques éléments de décor indispensables à ce jeu. Sur les deux murs du fond, deux grandes banderoles occupent toute la largeur. Elles ne sont pas là pour faire joli. Leurs motifs dissimulent un QR code qui va permettre aux masques en réalité augmentée de se repérer dans l’espace. Tout l’équilibre du jeu repose sur ces accessoires. Venue avec Carole, sa maman, et Estelle, sa copine, Naëlle, 11 ans, n’avait jamais entendu parler de Hado avant cette démonstration. « Ça va très vite et il m’a fallu un peu de temps pour tout comprendre mais j’ai pris beaucoup de plaisir, commente la fillette. On est dans une atmosphère de jeu vidéo, mais on bouge tellement sur le terrain qu’on a plus l’impression de faire du sport. D’ailleurs, j’ai très chaud. » Même son de cloche pour Florian, 12 ans et gamer invétéré. « Il y a quand même une sacrée différence avec les jeux vidéo classiques car ici, il faut mettre en place des stratégies tout en se déplaçant constamment. » Son père Stéphane apprécie le concept et le format du jeu. « Les pratiquants n’ont le pas temps de s’abrutir comme devant un jeu vidéo. C’est si intense, qu’au bout de quelques parties, tout le monde a son compte. »
Avec ce projet, qui se destine aux écoles et au centres de loisirs de la ville (à partir de 7 ans) mais aussi aux entreprises, qui souhaitent organiser un team building, et aux particuliers, le centre sportif Arthur-Ashe renforce une offre « activité sportive et numérique » comprenant par ailleurs le mur interactif (lire encadré ci-dessous), lequel se déploie sur un autre court de squash. Pour le Hado Fight Club, si l’opération fonctionne, l’objectif à terme sera de former une équipe composée de Montreuillois de tous âges et de tous sexes pour disputer le championnat de France. « L’avantage de ce sport, c’est qu’il se dispute avec des équipes mixtes, fait savoir Stéphane, du HFC. Au regard des qualités requises - l’agilité, la précision, la combativité et l’esprit d’équipe -, il n’y a absolument aucune raison de séparer les garçons des filles. Sur le terrain, il n’y a pas différence. »
Grégoire Remund
Les inscriptions et réservations se font en ligne sur le site https://www.hado-sport.gg/ ou via le centre Arthur Ashe (156 Rue de la Nouvelle-France, Montreuil). Les entraînements se déroulent le vendredi de 20h à 22h sur le court de squash n°2 au tarif de 180 € (210 € avec l’option mur interactif en plus).
Mur interactif, ou comment faire du sport sans s’en rendre compte
Il y a quelques mois, le centre sportif Arthur-Ashe, à Montreuil, s’est doté d’une aire de jeux immersive qui permet de jouer à des jeux vidéo depuis un mur tactile et avec de vrais ballons. Baptisé Neo-One et créé par NeoXperiences, une jeune start-up normande, le concept est malin : les joueurs sont tellement happés par le jeu qu’ils en viennent à oublier qu’ils pratiquent aussi une activité physique.
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