Quand les collégien·ne·s dégustent leur miel…
Des ruches sont installées depuis dix ans dans les établissements scolaires de la Seine-Saint-Denis. Le 22 octobre, un concours inédit du meilleur miel urbain a rassemblé plusieurs collèges à la Maison du parc Georges-Valbon à la Courneuve. L’occasion pour les élèves et les professeur·e·s d’explorer les différents arômes des miels et de rencontrer un apiculteur ou des pâtissiers.
Malgré des conditions climatiques compliquées, les abeilles des collèges de Seine-Saint-Denis ont bien travaillé cette année en produisant jusqu’à 50 kilos du « précieux nectar » par ruche, soit l’équivalent de 330 petits pots. « La preuve que les butineuses se sentent bien dans les jardins et les parcs à proximité », glisse Elodie Girardet, conseillère départementale déléguée au Projet éducatif départemental, qui a remis les trois trophées dans une ambiance surchauffée. Objets de l’attention de la Direction de l’Éducation et de la Jeunesse (DEJ) du Département, ces jolies bêtes sont régulièrement chouchoutées par l’apiculteur Hervé Valentin qui assure l’entretien de leur habitat et vérifie qu’elles ne souffrent pas trop du dérèglement climatique ou des ravages du frelon asiatique.
Les cycles du vivant expliqués aux élèves
« Nous faisons tourner les ruches tous les deux ans dans les collèges qui en font la demande et mettent en place un programme d’éducation à la biodiversité », explique Chloé Bonnefond, chargée de projet de la DEJ. Les jeunes bénéficient alors de trois temps forts entrecoupés par des animations pédagogiques : l’inauguration des ruches, une intervention dans les salles de classe et la mise en pot du miel sous l’égide de l’apiculteur.
Yasmine, 12 ans et Mériem, 13 ans, sont tombées sous le charme de leurs nouvelles voisines. « On ne savait pas que les butineuses sont aussi importantes pour la planète et pour notre alimentation », déclarent-elles. En France, 70% des 6000 espèces de plantes à fleurs, fruits et légumes sont pollinisées par des insectes et auraient bien du mal à se reproduire sans ces précieux alliés.
Après les derniers ateliers découverte avec l’apiculteur et deux pâtissiers ambassadeurs du In Seine-Saint-Denis, les trente élèves invité·e·s et leurs professeur·e·s ont testé à l’aveugle une dizaine de pots de miel. « Dégustez-le lentement pour garder en bouche les arômes », conseille Nathalie Canale, professeure de SVT qui encadre une trentaine d’éco-délégué·e·s au sein du collège Victor Hugo à Noisy-le-Grand. « Vous devez noter aussi la couleur, l’odeur et la texture du nectar en vous fiant à vos sensations ».
Objectif : verdir toujours plus de collèges
Les abeilles sont installées à proximité de champs de fleurs et ne piquent pratiquement jamais les riverain·e·s. « On travaille avec une race très douce appelée la Buckfast que nous montrons quelquefois aux jeunes dans des ruches vitrées », précise Hervé, apiculteur pour l’entreprise montreuilloise Apiterra. Ce professionnel passionné a également réalisé cette année des extractions devant les collégien·ne·s émerveillé·e·s de voir le miel couler des cadres sous sa lame.
« L’introduction des ruches incite les équipes éducatives à mettre en place un programme ambitieux en faveur de la biodiversité », affirme Pauline Hermann, coordinatrice de la société Ekodev qui fait le lien avec les apiculteurs. Après avoir goûté la récolte de leurs camarades, les élèves et leurs professeur·e·s ont détaillé avec enthousiasme les mesures engagées entre leurs murs : activités jardinage, murs végétalisés, composteurs, tri des déchets...
Les mélilogues (spécialistes en dégustation de miel) en herbe ont ensuite décerné dans une ambiance festive le premier prix à « l’or blond » du collège Didier-Daurat du Bourget. L’établissement Victor-Hugo de Noisy-le-Grand s’est vu attribuer le trophée des équipes éducatives et les pâtissier·e·s séquano-dionysien·ne·s ont porté au pinacle le miel ambré du collège La Pléiade à Sevran.
Les abeilles qui subissent une lente hécatombe depuis les années 80, en raison principalement des pesticides, ont trouvé des allié·e·s solides parmi les collégien·ne·s de la Seine-Saint-Denis. Effaré par la disparition de 30% des colonies tous les ans en France, Amine, éco-délégué a ainsi fait pousser quelques plantes mellifères sur le balcon de son appartement familial à Épinay-sur-Seine. Sa façon à lui de « voler au secours des butineuses » et de leur rendre une petite partie des services écologiques qu’elles nous rendent.
Crédit-photo : Sylvain Hitau
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